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De la pioche à la plume Travail, littérature et discours social

De la pioche à la plume Travail, littérature et discours social

Publié le par Vincent Ferré (Source : Marie-Josée Charest)

DE LA PIOCHE A LA PLUME
TRAVAIL, LITTERATURE ET DISCOURS SOCIAL

Colloque annuel du Collège de sociocritique de Montréal
Université de Montréal
27 et 28 octobre 2006

Salle F1-131, Pavillon Jean-Coutu, Université de Montréal

L'activité littéraire, en tant que fait social qui mobilise le temps, l'effort et les facultés intellectuelles d'une partie de la population, a souvent été pensée par le biais de concepts généralement attribués au travail. Parallèlement, le labeur a longtemps fait l'objet de représentations et de thématisations au sein de la production littéraire. Plus encore, les liens unissant la littérature au travail se manifestent jusque dans les présupposés méthodologiques de la sociocritique, laquelle est fondée sur le postulat voulant que le texte littéraire «travaille» l'idéologie et le discours social en les incorporant et les soumettant à un objectif esthétique. À travers les oppositions bien connues entre l'inspiration et le travail du style, le génie et le tâcheron, l'élite oisive et le prolétariat, se construit un imaginaire du travail dont participe une interrogation sur le métier d'écrivain, l'acte d'écriture et les institutions de la vie littéraire. Dans le cadre de son prochain colloque, le Collège de sociocritique de Montréal accueille des participants qui réfléchiront aux questions et problèmes suivants :

• Selon quelles modalités et dans quels buts le fait littéraire a-t-il pu, au fil des époques, être pensé grâce aux concepts issus du domaine du travail (technique, savoir-faire, outil, matériau, ouvrage, etc.) ? Comment le vocabulaire du travail a-t-il été repris et métaphorisé pour exprimer la réalité du métier littéraire (devenir artisan de la langue, forger le style, ciseler des phrases, etc.) ?

• Dans un état de société donné, en quoi les sociabilités littéraires reproduisent-elles — ou ne reproduisent-elles pas — le mode de rassemblement en vigueur dans le domaine du travail (compagnonnage, syndicalisation, etc.) ?

• Dans quelle mesure les changements de visage du labeur — à la suite de bouleversements tels que la révolution industrielle ou la révolution informatique, par exemple — entraînent-ils une redéfinition des pratiques littéraires dans le discours social ?

• De quelle manière certains courants idéologiques instrumentalisent-ils le thème du travail pour exprimer leurs revendications (littérature prolétarienne et ouvrière, propagande, etc.) ?

• Le genre retenu par l'écrivain agit-il sur la thématisation du travail ? Représente-t-on différemment le labeur dans un poème ou un roman, dans un pamphlet ou une chanson ?

Sans restreindre sa perspective à une période, à un genre ou à une littérature particulière, le colloque est ouvert aux études qui abordent des questions de ce type du point de vue de la sociocritique, de l'analyse du discours et de la sociologie de la vie littéraire. De la pioche à la plume. Travail, littérature et discours social est une initiative du Collège de sociocritique de Montréal et rassemblera des chercheurs québécois et étrangers désireux de mettre en commun leurs idées et réflexions quant aux médiations entre le fait littéraire et la société.

Responsables :

Luc Breton
Émilie Brière
Marie-Josée Charest
Benoît Melançon

Horaire des séances

27 octobre 2006 : Le labeur, objet de discours

9h30 – 10h15
Marie-Josée Charest (Université de Montréal)
Chansons de Mary Travers : une fiction de l'univers ouvrier pendant la Crise

10h15 – 11h00
Sylvain David (Université Concordia)
L'analyseur Bardamu. Représentation du travail et du texte dans Voyage au bout de la nuit (1932) de Louis-Ferdinand Céline

11h00 - 11h15 : Pause

11h15 – 12h00
Pierre Popovic (Université de Montréal)
Une apologie du travail : le tour de France 2006


12h00 – 13h30 : Dîner


13h30 – 14h15
Djemaa Maazouzi (Université de Montréal)
Travail en usine et consciences travailleuses dans Élise ou la vraie vie de Claire Etcherelli (1967)

14h15 – 15h00
Isabelle Morlin (Université Lyon 3 – Jean-Moulin)
Récits de voyages marchands à la fin du XVIIe siècle : portrait du négociant en héros

15h00 – 15h15 : Pause

15h15 – 16h00
Catherine Parayre (Université de Toronto)
Métiers d'antan et langue menacée : la survie littéraire de l'occitan moderne

16h00 – 16h45
Nancy Delhalle (Université de Liège)
Ouvrier et travail théâtral. Analyse de deux structures majeures dans le Jeune théâtre en Belgique francophone

28 octobre 2006 : L'artiste en travailleur, l'artiste contre le travailleur.

9h30 – 10h15
Baptiste Franceschini (Université Bordeaux III – Michel-de-Montaigne, Université de Montréal)
« Qui sème peu récolte peu » : Chrétien de Troyes au champ romanesque

10h15 – 11h00
Matthieu Liouville (Université Lille 3 – Charles-de-Gaulle)
Le directeur, l'ouvrier et le chômeur : trois poètes romantiques à l'oeuvre

11h00 – 11h15 : Pause

11h15 – 12h00
Nelly Wolf (Université Lille 3 – Charles-de-Gaulle)
La blanchisseuse et l'Ami-du-trait


12h00 – 13h30 : Dîner


13h30 – 14h15
David Vrydaghs (Université de Liège)
L'écrivain surréaliste au travail

14h15 – 15h00
Michel Lacroix (Université du Québec à Trois-Rivières)
Le « grand jeu » de « l'interviouwe » : les fictions médiatiques de Céline

15h00 – 15h15 : Pause

15h15 – 16h00
Delphine Rumeau (Université Paris X – Nanterre)
Pablo Neruda, poète compagnon


16h00 : Cocktail collégial