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De l’ornement en littérature. Approches interdisciplinaires (Prog. CUSO, Berne)

De l’ornement en littérature. Approches interdisciplinaires (Prog. CUSO, Berne)

Publié le par Université de Lausanne

De l’ornement en littérature. Approches interdisciplinaires

Université de Berne, Bâtiment Unitobler, salle F-121 (Lerchenweg 36)

6 octobre 2017

Organisateur(s)

Prof. Dominique Brancher, UniBas

Dr Christophe Imperiali, chercheur FNS/UniBe 

Dre Barbara Selmeci Castioni, chercheuse FNS/coordinatrice CUSO

Intervenant(s)

Prof. Ralph DEKONINCK, GEMCA/Université catholique de Louvain

Dre Caroline HEERING, FNRS

Prof. Constance FREI, professeur, UniL/HEMU Lausanne

Dre Nathalie KREMER, maître de conférences, Université de Paris-Sorbonne Nouvelle

Prof. Christian MICHEL, UniL

Prof. Gérard Milhe POUTINGON, Université de Rouen

Dre Anne PIEJUS, directrice de recherches, CNRS/Paris Sorbonne/OBVIL

 

Au prisme des récents développements théoriques et historiques dans le domaine de l'ornement en musicologie et en histoire de l'art, cette journée permettra d'envisager, à la lumière d'outils issus d'autres disciplines, des questions trop souvent négligées en littérature. Comment identifier, par exemple, dans un texte littéraire, ce qui relève de l'essentiel et ce qui est ornemental? Quel est le rôle de ce partage, hautement discutable, dans les processus de création comme dans les modalités de réception d'une œuvre? La versification, la fiction, l'exemplum, l'amplification, la digression : autant de notions importantes qui voisinent en permanence avec l'ornement, sur différents plans. Dès lors, quel sens donner à cette catégorisation? Faut-il avec Corneille distinguer le «fondement dans l'Histoire» des «embellissements de théâtre»? N'estimer, avec Voltaire, «la poésie qu'autant qu'elle est l'ornement de la raison»? Ce serait sans doute opposer hâtivement le delectare au docere et s'empêcher de percevoir des logiques qui se déploient en marge des poétiques officielles pour informer en profondeur la construction d'un texte et les effets de sens qu'il produit.

Situées à la croisée d'enjeux axiologiques et formels, ces questions revêtent, en particulier en amont de la naissance de l'esthétique comme discipline philosophique, une portée spécifique : l'ornement demeure en effet théoriquement second au regard de la part du texte qui était chargée de dispenser une leçon spirituelle, morale ou savante; dans les faits, l'ornement entre en concurrence avec cette part supposée essentielle du texte. Mais peut-on vraiment penser une séparation nette de l'essentiel et de l'accessoire ? Dans quelle mesure la forme peut-elle être tenue pour seconde par rapport au « fond » ? Et dans quelle mesure fait-il sens d'envisager un degré zéro de l'élaboration stylistique, une forme « neutre » à laquelle s'opposerait l'ornementation ?

Cette problématique du reste s'étend à l'histoire matérielle des livres: si l'illustration est réputée ancillaire vis-à-vis du texte, on crie toutefois au «livre défiguré» dès lors que les planches ont disparu et que demeure le texte nu. En ce sens, il convient de souligner la richesse du modèle végétal lorsqu'il s'agit de rendre compte des excès d'un mouvement d'écriture ou de figuration. L'histoire lexicale du floral est en effet mobilisée pour caractériser (ou critiquer) tout débordement esthétiquement fécond: «fleurons», «vignettes», «style fleuri».

Un ensemble de brèves conférences, le matin, donnera à la journée un socle théorique et historique solide, en croisant les regards de spécialistes de l'ornement en poétique et en rhétorique, en musicologie et en histoire de l'art. L'après-midi, un premier atelier («Penser l'ornement dans mon corpus de recherche») invitera les participants à faire retour sur leurs différents corpus de recherche à la lumière du partage théorique entre fondement et ornement (et ses différentes déclinaisons: accessoire, embellissement, épisode, dilatation, etc.) ; un second atelier («Quel style pour une thèse?») permettra de déplacer la réflexion sur le plan méthodologique de l'écriture scientifique. Un dossier destiné à servir de support de travail pendant les ateliers sera constitué en amont de la rencontre, à partir d'éléments transmis par les participants.

 

PROGRAMME

9h00                  Accueil

9h15                  Présentation de la journée par les organisateurs

9h30-10h10       Littérature.

Interventions de Gérard Milhe POUTINGON (Université de Rouen) et de Nathalie KREMER (Université de Paris-Sorbonne Nouvelle).

10h10-10h20     Discussion littéraire

10h20-11h10     Histoire de l'art.

Interventions de Caroline HEERING (GEMCA/FNRS), de Ralph DEKONINCK (GEMCA/Université catholique de Louvain) et de Christian MICHEL (UniL).

11h10-11h20     Discussion artistique

11h20-11h30     Pause café

11h30-12h30     Musicologie.

Interventions d’Anne PIEJUS (CNRS/Paris Sorbonne/OBVIL) et de Constance FREI (UniL/HEMU Lausanne).

12h30-12h40     Discussion musicale

12h40-14h         Buffet

14h-16h40         Ateliers autour des propositions des doctorants

16h40-17h         Conclusion