Questions de société

"De l'irresponsabilité syndicale", par A. Refalo (Résistance pédagogique, 30/03/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Résistance pédagogique pour l'avenir de l'école

Le 30 mars 2010


De l'irresponsabilité syndicale, par Alain Refalo

Enseignant du primaire en résistance

Auteur du livre En conscience je refuse d'obéir, résistance pédagogique pour l'avenir de l'école, Editions des Ilots de résistance, 2010

"Après des mois de silence et d'inaction, alors que la formation initiale des enseignants est démantelée, que le ministère veut recruter des étudiants et des retraités pour les remplacements, que le projet des EPEP consacrant la municipalisation des écoles pointe à l'horizon et surtout que des dizaines de milliers de postes seront à nouveaux supprimés à la rentrée, les syndicats nous proposent à nouveau une journée de grève ici, une autre par là, des manifestations et même des pétitions sur internet… Incapables d'analyser les échecs de leurs actions passées, les principaux syndicats d'enseignants du primaire, sur le plan national, restent décidément figés sur le mythe de décembre 95. Ils oublient la cuisante déroute du printemps 2003 qui a contribué à écoeurer de nombreux enseignants et à les détourner de l'action syndicale. Et depuis trois ans, malgré une mobilisation sans précédent autour de la défense de l'école publique, ils sont incapables de relayer les nouvelles formes de résistance qui ont émergé et n'ont pas réussi à infléchir la politique au bulldozer du gouvernement.

[...]

L'heure n'est plus à la frilosité. Dans de nombreux secteurs publics, à l'exemple des enseignants-désobéisseurs, et bien souvent en dehors des organisations syndicales, des fonctionnaires entrent collectivement en résistance et en désobéissance pour ne pas cautionner des lois et des réformes scélérates qui détruisent les acquis issus de la Résistance. De ce point de vue, ils agissent réellement de façon éthique et responsable. Le moment est venu de préparer la convergence des luttes, mais également la convergence des moyens de lutte pour résister ensemble et massivement à ce pouvoir libéral-autoritaire. Nous avons essayé de convaincre, nous avons attendu, nous avons espéré que les organisations syndicales soient à la hauteur de la situation... Désormais, le temps est compté. Nous avons décidé, et sans attendre, selon la formule de Gandhi, d'être dès aujourd'hui le changement que nous voulons voir réaliser. En conscience et en toute responsabilité."

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