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De l'extrême : pratiques du contemporain dans les mondes ibériques et ibéro-américains

De l'extrême : pratiques du contemporain dans les mondes ibériques et ibéro-américains

Publié le par Natalie Maroun (Source : Maria Graciete Besse)

Le prochain colloquedu CRIMIC (Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes IbériquesContemporains) se tiendra du 31 mai au 2 juin 2012 à la Maison de la Recherche (salleD035) de l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV).

Appel à communication : réponse attendue pour le 30 juillet2011

Site internet : http://www.crimic.paris-sorbonne.fr/Appels-a-communication.html


De l'extrême : pratiques du contemporain

dans les mondesibériques et latino-américains

(histoire, littérature et arts visuels)

Le XXe siècle, considéré par certains comme «l'âge des extrêmes » (E. Hobsbawm), a assisté à la multiplication d'extrémismesde toutes sortes. Dans quelle mesure sont-ils effectivement présents dans lesmondes ibériques et ibéro-américains ? C'est autour de cette question que leCRIMIC (EA 2561) poursuit sa réflexion interdisciplinaire sur les mondesibériques et ibéro-américains contemporains, après un colloque célébré en 2007sur « Les grands récits » [cf. Les Grandsrécits : Miroirs brisés ? Les grands récits à l'épreuve des mondes ibériques etibéro-américains, Coord. Maria Graciete Besse et Michel Ralle, éditionsINDIGO & Côté-femmes, Paris, collection "Indigo", 2010].

De nombreux penseurs évoquent souvent une rupture decivilisation provoquée par la Shoah (T. Todorov, S. Sontag), permettant dequestionner, de façon radicale, la rationalité moderne, la représentation duSujet, l'écriture de l'Histoire, le genre du discours, ou encore les notions delimite, de frontière, de norme et de valeur. Le trait distinctif de lapostmodernité est le déplacement des catégories, l'effacement des frontières etle brouillage des identités. Marquée par la fin des grands récits delégitimation (J-F. Lyotard), mais aussi par la déconstruction progressive desnormes esthétiques, et par la remise en cause des principes éthiques, le mondecontemporain tend à repousser constamment les limites, qu'elles soientgéographiques, sociales, politiques, esthétiques, plastiques, littéraires,scientifiques ou bioéthiques.

L'accélération des transports et l'uniformisation descommunications, la construction du village planétaire, voire la conquête del'espace, ont déplacé toujours plus loin le concept de l'extrême. Comment seconçoivent les territoires ibériques, pionniers dans l'expansion de l'Occident,dans ce monde en constante recomposition ? Par ailleurs, dans le contexte de lamondialisation, la relation centre-périphérie évolue de façon remarquable,offrant chaque jour de nouvelles possibilités : le centre se nomadise et lesmarges se structurent en contre-subjectivités, les cultures se mélangent,produisant d'étonnantes rencontres, nourries par une « pensée du tremblement »qui « nous éloigne des certitudes enracinées » (E. Glissant). Mais lesproductions culturelles permettent également de dévoiler plusieurs formes deviolence, d'indéfinition, de démesure, de transgression ou de « dérégulation »(financière, économique, sociale, etc.). L'extrême est bien un symptôme denotre époque (P. Ardenne), ou du moins, au-delà de l'hybris (ὕϐρις), il semble se décliner de manièreoriginale dans le monde ibérique et ibéro-américain contemporain.

L'approche de l'extrême peut ainsi prendre différentsvisages, allant des désastres de la guerre aux postures artistiques les plusextravagantes, en passant par le fanatisme ordinaire ou par les expériencessans limites. Dans un monde où l'image est omniprésente, le spectacle del'extrême peut également s'imposer comme une pathologie (R. Gubern), mais aussicomme une expérience artistique radicale (body art) ou un formidable instrumentcritique (photoreportage). Nous sommes entrés dans une culture de l'émotion quifrappe l'esprit et fouette le corps, une culture de l'ordre du cri, où lacontemplation est écartée au profit de l'action (H. Arendt).

Les propositions de communication tiendront compte deplusieurs dimensions susceptibles d'apporter des regards à la fois différentset complémentaires sur la question de l'extrême, dans le monde ibérique etibéro-américain contemporain et dans les domaines représentés au sein du CRIMIC(histoire, littérature et arts visuels). Sans prétendre à l'exhaustivité, cecolloque tentera de développer une réflexion autour des axes suivants :

1- Le débordement

2- L'intensité, l'excès

3- La transgression

Les propositions de communication (300 mots maximum)devront être envoyées, accompagnées d' un bref CV, avant le 30 juillet 2011, àl'adresse : crimic@paris-sorbonne.fr
Les réponses seront communiquées par le comité scientifique du colloque le 30septembre 2011.

Pour des raisons matérielles, le CRIMIC ne pourramalheureusement pas prendre en charge des frais de transport et séjour des intervenants.