Questions de société
Darcos a t-il reculé ? (21-23/03/09 - blogs de S. huet et V. Soulé)

Darcos a t-il reculé ? (21-23/03/09 - blogs de S. huet et V. Soulé)

Publié le par Bérenger Boulay

Blog {Sciences2}, par Sylvestre Huet, journaliste à Libération.

Mastérisation : sur quoi Darcos a t-il reculé ? 23/03/09

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/mastrisation-su.html#more

   La lettre de Xavier Darcos de vendredi continue de faire réagir... diversement. Il y annonçait le report d'un an des nouveaux concours... mais assorti d'un dispositif complexe de mise en oeuvre de sa réforme.

Comme tout recul partiel du pouvoir politiquedevant un mouvement de contestation, il pose le problème de sonappréciation et des bases de la poursuite de l'action. Revue duproblème, à l'aide des textes et réactions diverses parus après ma note de vendredi soir dont le titre imprécis apu faire croire qu'il s'agissait d'un report du processus d'ensemble dela réforme... alors que le texte de la note expliquait avec plus deprécision de quoi il s'agissait.
Clairement, on perçoit quatrelignes de réactions des différents acteurs à l'annonce du ministre del'éducation nationale. En voici d'abord une présentation très sommaire, puis plus développée avec citation des textes publiés depuis vendredi.
► la première est l'ensemble de celles que l'on peut assimiler à l'analyse publiée par la Coordination nationale des Universités et de Sauvons l'Université, que l'on peut résumer ainsi : c'est un «simulacre» de recul, une «manoeuvre». Cette analyse, la plus dure, débouche de manière logique sur un appel à prolonger l'action en cours sur ses bases actuelles et réclamer le retrait total de cette réforme.

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C'est classe ! A l'affût de tout ce qui bouge, de l'école à la fac, par Véronique Soulé, journaliste à Libération.

Xavier Darcos n'est pas au bout de ses peines. 21 mars 2009

http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/03/xavier-darcos-c.html

Les crises, plus ça dure, plus c'est difficile d'en sortir. Valérie Pécresse en sait quelque chose. Elle aurait bien aimé que son décret relooké dénoue la crise. Raté. Maintenant c'est à Xavier Darcos d'en faire l'expérience avec ses annonces sur la réforme de la formation des enseignants: ça ne suffit pas.

Dans sa lettre de vendredi aux syndicats, le ministre fait un geste incontestable: il renonce à mettre en place ses nouveaux concoursde recrutement dès 2010 et les reporte d'un an. C'était une demandequasi unanime, des présidents d'université, des universitairesmobilisés, des enseignants des IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres), etc.

Les autres points de la lettre - il y en a dix - sont plus confus.Il avance sur certaines choses - par exemple la première année, lesnouveaux profs "stagiaires" ne seront plus à pleintemps devant des classes, mais ils seront un tiers du temps enformation. C'est plus qu'initialement prévu mais moins qu'aujourd'hui.

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Darcos détricote son mastère, par VÉRONIQUE SOULÉ (Libération, 21/03/2009)

http://www.liberation.fr/education/0101556942-darcos-detricote-son-mastere

Education. Le ministre revoit son projet sur la formation des enseignants.

Finalement il a cédé, maispas totalement et sans le dire ouvertement. Le ministre de l'Educationa déjà dû reculer sur l'une de ses réformes phares, celle du lycée. Iltient aujourd'hui à sauver à tout prix celle de la formation desenseignants - la «mastérisation» -, malgré les contestations tousazimuts dont elle fait l'objet.

Unanime. Xavier Darcos a donc envoyé vendredi une lettre auxsyndicats où il fait des gestes significatifs sans pour autant lâchersa réforme. Il accepte notamment de reporter d'un an, à 2011, la miseen place des nouveaux concours de recrutement (le professorat desécoles, le Capes, etc.). C'était une demande quasi unanime : lessyndicats estiment qu'ils avaient été mis au point à la va-vite, qu'ilsétaient trop légers au niveau disciplinaire, etc.

Le ministre renonce aussi à mettre les professeurs débutants àplein-temps devant les élèves dès leur première année d'exercice, avecun vague «compagnonnage» d'enseignants éprouvés. Finalement, ils serontdeux tiers du temps en classe, le reste en formation. C'est un geste,mais les syndicats réclamaient plus : le maintien de l'année deformation en alternance, à mi-temps, qui existe actuellement justeaprès la réussite au concours.

Xavier Darcos se déclare prêt à une série de discussions sur lesaspects de la réforme qui restent flous et qui sont nombreux. Mais ilest bien conscient que la «mastérisation» est devenue l'un des sujetsclés de la mobilisation actuelle et qu'il lui faut bouger. Pour lapremière fois, il annonce d'ailleurs que la revalorisation promise nese limitera pas aux profs débutants mais les concernera tous.

«Evolutions». Les syndicats de la FSU, ainsi que le Sgen-CFDT, ont reconnu les «évolutions» et les «annonces importantes»du ministre. Mais ils ont regretté qu'il ait fallu des semaines demobilisation pour qu'il commence à plier. Et ont rappelé qu'il restaitdes points importants à régler : la place du concours durant ladeuxième année de mastère, ce qui semble difficile à mener de front ;la formation professionnelle des futurs enseignants, encore trop floue; le futur rôle des IUFM (instituts universitaires de formation desmaîtres) dans le dispositif. La FSU maintient son appel à manifester le24 mars et rappelle son soutien aux revendications du supérieur et dela recherche.