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Dans le blanc des mots - pour la poésie contemporaine

Dans le blanc des mots - pour la poésie contemporaine

Publié le par Université de Lausanne (Source : Les éditions de La Crypte)

« Je crois sincèrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poétique ; non pas celle-ci, froide et algébrique, qui, sous prétexte de tout expliquer, n’a ni haine ni amour, et se dépouille volontairement de toute espèce de tempérament ; mais, — un beau tableau étant la nature réfléchie par un artiste, — celle qui sera ce tableau réfléchi par un esprit intelligent et sensible. »  Nous connaissons les pages que Baudelaire consacre à l’activité critique dans son Salon de 1846. Nous les connaissons, et nous les entendons. C’est dans cet esprit que naît Dans le blanc des mots, une collection aspirant à trouver une voie critique singulière.

Une à deux fois par an, les éditions de la Crypte, spécialisées en poésie contemporaine, souhaitent publier un court essai dans lequel un auteur pourra, prenant appui sur un auteur, un livre, un thème de son choix, se livrer à cet exercice à la croisée entre le discours universitaire et le discours poétique. Dans le blanc des mots souhaite offrir l’occasion de mettre en avant la singularité d’un cheminement de pensée par un engagement propre et proche de l’intime d’un auteur, un dialogue sensible, un exercice de poésie-à-poésie. Il s’agit, précisément, de laisser ouvert le champ des possibles et de laisser advenir des manières aventureuses, de laisser s’exprimer des langages nés de l’imprégnation du langage des autres. Quelque chose que l’on appelle, parfois, et plus simplement : rencontre.

 

Hier héros, poète aujourd’hui, le Perceval d’Emmanuel Merle est publié dans la collection Dans le blanc des mots, dirigée par François Graveline. Hélène Basso, dans une lecture passionnée et pénétrante des Dernières paroles de Perceval d’Emmanuel Merle, montre l’impossibilité d’exprimer le monde autrement qu’« avec des mots qui furent témoins et peut-être complices de l’horreur » autant que celle de se taire suggère que « la parole n’a peut-être pas pour horizon la capture du sens mais la célébration de l’être. »

Hélène Basso, maître de conférences à l’université d’Avignon et des pays de Vaucluse, est spécialiste de la poésie lyrique française de la fin du Moyen Âge. Ses recherches concernent notamment Guillaume de Machaut, mais aussi, de façon plus générale, l’articulation entre la pensée et la pratique de la poésie. Son approche des textes fait souvent appel aux réminiscences de la littérature médiévale dans les productions modernes et contemporaines.