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Dalí, Sur les traces d’Eros

Dalí, Sur les traces d’Eros

Publié le par Alexandre Gefen (Source : isabelle roussel-gillet)

Colloque international

Dalí, Sur les traces d'Eros

Au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle


Du 13 au 20 août 2007

www.ccic-cerisy.asso.fr

Bouches de femmes qui se mangent, couples qui s'entredévorent, mères qui donnent à téter un sein à la blancheur des crânes les plus secs : l'univers de Dalí est sombre et déliquescent. Ce n'est que dans les ombres que de discrètes érections osent hausser le ton sur les toiles. A moins que la tonalité ne devienne grotesque, tout s'effondre. Le sex appeal est un monstre dit une femme de toile à un tout petit garçon. Du côté de la représentation des femmes, le vent de la mode semble apporter gaieté et fantaisie : seins tiroirs, fesses à rallonges, corps à appareil génital d'homards et autres crustacés pendus au cou, épaulettes de côtelette. Le corps de Venus se recompose selon les fantasmes nécrophiles, fétichistes, autoérotiques, scatologiques, support de pratiques anales, orales qui remontent au temps de la plus ancienne enfance. Le corps semble n'avoir de réalité que fantasmatique, où puise toute l'écriture dalinienne qui écrit et récrit en se nourrissant à les étouffer des moindres pensées érotiques du tout petit petit enfant. Le présentoir d'un déballage d'objets surréalistes que semblait dresser la femme disparaît alors. C'est par là que le corps de toute femme liquide fond, fond dans le décor qui à son tour se corporalise : téléphone-sexe, divan-lèvre, chapeau-vulve… Le sexe est cette grande puissance métamorphique mobile, fantasque et baroque, insaisissable qui annihile les frontières entre les règnes d'hommes, de femmes, d'objets tandis que s'érigent par derrière fantômes et fantasmes, doubles images d'un univers plus désincarné qu'il n'y paraît. La rencontre de Cerisy autour de Salvador Felipe Jacinto Dalí se propose de recueillir les traces textuelles, reliques picturales, vestiges cinématographiques, restes pseudo-scientifiques qui jonchent l'oeuvre d'un surréaliste français honni, rejeté plus que jamais par le pays où imaginairement l'artiste naquit.
Frédérique Joseph-Lowery

Renseignements:
directrice du colloque : Frédérique Joseph-Lowery (Frederiquecj@aol.com)
et co-directrice : Isabelle Roussel-Gillet (isabelle.roussel@univ-lille2.fr)

Site consacré au colloque : http://www.suginternational.org/frederique/main.html