Collectif
Nouvelle parution
D. Azuélos (dir.), Les penseurs allemands et aurichiens à l'épreuve de l'exil

D. Azuélos (dir.), Les penseurs allemands et aurichiens à l'épreuve de l'exil

Publié le par Sarah Lacoste (Source : Chloé Hardy)

Les penseurs allemands et aurichiens à l'épreuve de l'exil

Sous la direction de Daniel Azuélos

Paris: Hermann, coll. "Hors-collection", 2010

EAN : 9782705669683

50EUR 

Présentation de l'éditeur :
Les exilés qui fuirent le national-socialisme ont essayé tant bien que mal de prendre pied dans les terres d'asile qui les ont accueillis. S'ils ont au début succombé à l'illusion que le national-socialisme pourrait être vaincu par l'action concertée des forces démocratiques et s'ils ont majoritairement donné leur soutien aux stratégies de front populaire, il leur est apparu bien vite que le régime se révélait être plus solide qu'ils ne l'imaginaient et que l'idée d'un retour imminent ou à moyen terme dans leur patrie n'était plus à l'ordre du jour. Même si leur regard était toujours tourné vers l'Allemagne, ils avaient pour la plupart pris conscience du fait que leur séjour en France, en Grande-Bretagne, en Tchécoslovaquie, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Palestine, à Shanghai, allait durer bien longtemps et qu'ils devaient tenter de s'acclimater parmi les peuples qui leur offraient aide et protection. On est passé ainsi imperceptiblement d'un regard encore distancié par rapport à la culture de l'autre à une tentative d'appropriation de cette culture dans tous ses aspects, même s'il n'était pas question non plus pour la majorité des exilés de passer par profits et pertes les apports de la germanité à la civilisation occidentale. Ce balancement entre simple transfert sans adhésion profonde et appropriation sans renoncement complet à la culture d'origine peut être observé dans tous les domaines de la culture : la littérature, les sciences sociales, la philosophie, l'économie, l'histoire, l'histoire de l'art, etc. et fait l'objet des 18 contributions de ce volume. C'est surtout en effet dans le domaine de l'histoire des idées que la greffe a le mieux pris entre une certaine manière allemande de penser et les idiosyncrasies locales. Les exemples sont nombreux de Hannah Arendt à Siegfried Kracauer, de Norbert Elias à Günther Anders, sans oublier Erwin Panofsky ou Ludwig von Mises et d'autres penseurs bien moins connus comme Alfred Sohn-Rethel ou Emil Fackenheim.
Les auteurs de ce volume se sont appliqués à mettre au jour les chassés-croisés, les transferts, les influences réciproques entre pays d'origine et terre d'asile (qui fut pour la plupart le lieu définitif de leur installation). L'appropriation de la culture de l'autre par les thèmes et dans une moindre mesure par le choix de la langue ou tout au contraire la volonté de rester soi-même en faisant le moins de concessions possibles : telles sont les bornes extrêmes du champ de recherche que nous avons souhaité baliser.