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Cycle "Penser la destruction"

Publié le par Marielle Macé (Source : Maria Stavrinaki)

Cycle de journées d’études « PENSER LA DESTRUCTION »

Deuxième séance : « REPRESENTATIONS DE LA DESTRUCTION : ARCHITECTURE ET VILLE »

Vendredi 1er et Samedi 2 décembre 2006
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
Salles 7 et 8
105 boulevard Raspail, 75006 Paris


Vendredi après-midi (salle 7) :

14h00 : Yann ROCHER, doctorant EHESS/CRIA, enseignant ENS d’Architecture de Paris-Malaquais « La destruction des villes : une introduction »

15h00 :
Emmanuelle DANCHIN, historienne, doctorante Paris X « La destruction et ses représentations dans la carte postale : l’exemple de la ville d’Arras pendant la Grande Guerre »

16h00 : Michela PASSINI, doctorante Scuola Normale Superiore di Pisa « France et Allemagne face aux dévastations de la Grande Guerre : réactions, polémiques, combats »

17h00 : Muriel PIC, ATER, EHESS, Paris « "Symptôme de ruines" : la mémoire de la destruction des villes allemandes selon W.G. Sebald »

18h00 :

Discussion

Samedi matin (salle 8) :
9h30 : Laurent BARIDON, Maître de Conférences, Université Marc Bloch, Strasbourg II « L’architecture ou la "loi des ruines" »

10h30 : MartineBOUCHIER, Professeur, LOUEST / ENS d’Architecture de Paris Val de Seine « Destructions en actes et en images »

11h30 : Hugues FONTENAS, architecte et enseignant ENS d’Architecture de Paris Val de Seine « Projeter l’architecture hors de la destruction : destruction intérieure, destruction antérieure »

12h30 : Discussion


Informations : http://cria.ehess.fr rubrique « Evénements »
Contacts : yann.rocher@ehess.fr / maria.stavrinaki@free.fr


Résumés des communications :


Yann ROCHER
« La destruction des villes : une introduction »

Si la destruction peut se définir à partir de l’observation pratique d’un phénomène, l’analyse de son étymologie et de ses usages dans le langage peut également aider à en saisir les spécificités : considérée au sens premier comme la mise à bas d’un édifice, la destruction est un processus qui se développe dans le temps, mais aussi le résultat concret d’une action sur la matière, qu’il s’agisse de la nature, ou encore de la main de l’homme contre ses propres constructions. Dès les premiers récits de la chute des villes, la représentation de la destruction se confronte à ces principales caractéristiques : il s’agit de rendre compte d’un phénomène par le texte, mais aussi de questionner moralement ce phénomène, en s’interrogeant sur les raisons qui poussent l’homme à détruire. En revenant sur ces aspects théoriques, nous tenterons d’établir des repères, limites ou invariants introduisant à la question de la destruction de l’architecture et de la ville.


Emmanuelle DANCHIN
« La destruction et ses représentations dans la carte postale : l’exemple de la ville d’Arras pendant la Grande Guerre »

La ruine est la première conséquence directe et visible d'un conflit. Elle est le résultat d'une violence exercée par l'artillerie ou de l'emploi d'explosifs contre des bâtiments. Pendant la Première Guerre, la ruine est photographiée, dessinée, filmée. A l'arrière, elle s'affiche, s'expose et circule sous forme de cartes postales. Parmi ces cartes, certaines montrent les destructions d'Arras, ville du Nord de la France, située à quelques kilomètres du front. L'étude de ces représentations révèle à la fois des regards portés sur la guerre et des discours parfois aussi violents que les images elles-mêmes.


Michela PASSINI
« France et Allemagne face aux dévastations de la Grande Guerre : réactions, polémiques, combats »

Lors de la première guerre mondiale des pays comme la France et la Belgique subissent la dévastation d’une importante partie de leur patrimoine artistique. La bibliothèque de Louvain, la cathédrale de Reims et celle de Soissons, l’hôtel de ville d’Arras, ainsi qu’un grand nombre de monuments moins connus, sont très gravement endommagés. Du côté français les réactions s’avèrent virulentes : non seulement on impute à l’armée allemande et à ses chefs des « actes de barbarie » contre l’art et la culture, mais on accuse aussi les intellectuels allemands, et tout spécialement les historiens d’art, de vouloir minimiser les destructions devant l’opinion publique internationale, d’en cacher intentionnellement les preuves et, en certains cas, d’en avoir fourni les justifications théoriques. Pendant les années de guerre on assiste en France à la publication de toute une série de travaux où une photographie de fort impact émotionnel s’allie à un lexique d’une brutalité et d’un chauvinisme extrêmes. L’Allemagne réplique sur des tons fort violents, tout en organisant un système de sauvegarde des monuments et des œuvres d’art dans les zones occupées qui, confié à Paul Clemen en 1916, devait en quelque sorte contribuer à réparer l’image du pays et de son gouvernement devant les états neutres. Comment les historiens d’art allemands ont-ils répondu aux accusations des collègues français ? Comment ont-ils réagi aux dévastations, eux-mêmes déchirés parfois entre fidélité patriotique et éthique professionnelle ? Combien ces polémiques ont pesé sur les orientations ultérieures de la discipline ? En somme les historiens d’art sont, pendant ces années, au centre d’un débat où le monument détruit revêt une fonction politique essentielle. Etudier les textes capitaux de ce débat nous permet de mieux cerner une phase fondamentale mais encore peu connue de l’évolution de la discipline de l’histoire de l’art.


Muriel PIC
« "Symptôme de ruines" : la mémoire de la destruction des villes allemandes selon W.G. Sebald (1944-2001) »

« Symptôme de ruine. […] J’habite pour toujours un bâtiment qui va crouler, un bâtiment travaillé par une maladie secrète. » Charles Baudelaire, reliquat du Spleen de Paris (1869). En 1997, l’écrivain allemand W.G. Sebald, exilé en Grande-Bretagne où il enseigne à l’université de Norwich la littérature allemande, publie Luftkrieg und Literatur, titre dont la traduction littérale est « Guerre aérienne et Littérature ». À l’intérieur de cet ouvrage, qui soulève une vive polémique en Allemagne – l’auteur y soutient que la destruction des villes allemandes est pour ses compatriotes un tabou – il évoque le projet d’article d’un journaliste anglais, suite à sa visite vers la fin de la seconde Guerre mondiale de Cologne détruite, dont le titre aurait été : « De la destruction comme élément de l’histoire naturelle (On the Natural History of Destruction / Über Naturgeschichte der Zerstörung) ». Cet intitulé, choisi par les traducteurs anglais et français pour titrer l’ouvrage de Sebald, réfère donc à un document qui pour ce dernier est, du fait même qu’il n’ait pas vu le jour – son auteur ayant comme perdu la mémoire suite au choc de son expérience face à la ville détruite –, la preuve du bien-fondé de sa thèse. Sebald s’interroge alors sur ce projet d’écriture : « Par quoi aurait dû commencer une histoire naturelle de la destruction ? » Cette question dépasse le cas particulier de l’événement historique dont s’occupe l’ouvrage de Sebald et rend tentant de placer son entreprise littéraire dans cette perspective. Nous verrons donc comment ses ouvrages interrogent les modalités de représentation de la destruction, en particulier des villes.


Laurent BARIDON
« L’architecture ou la "loi des ruines" »

Entre deux guerres, Auguste Perret écrivait : « L’architecture, c’est ce qui fait de belles ruines ». Au même moment, Albert Speer esquissait sa « théorie de la valeur des ruines » selon laquelle la qualité d’un édifice ne pourrait être prouvée que par ses vestiges. Hitler aurait été enthousiasmé par cette théorie qu’il rendit plus opératoire en la rebaptisant « loi des ruines ». Comme telle, elle fut largement appliquée. Le fait que Perret, Speer et Hitler aient partagé la même idée relève de leur commune admiration pour l’art antique dont ils appréciaient les vestiges. Bien que différentes sur certains points, les approches allemandes et françaises reconnaissaient toutes deux dans cette architecture une relation avec le corps humain. Elle reposait sur la tradition théorique initiée par Vitruve, renouvelée à la Renaissance par des relectures néoplatoniciennes, voire par quelques édifices ou façades anthropomorphes du XVIe siècle. Mais il y était peu question de la ruine jusqu’au XVIIIe siècle. C’est à partir de ce moment que l’esthétique du Sublime marqua le début d’un phénomène de projection psychologique de l’architecture sur l’individu. La ruine marquait le passage du temps en ouvrant les portes de l’Histoire et les métaphores corporelles qu’elle suscitait s’enrichirent d’acceptions morbides et mortifères. Par des voies différentes, mais parfois convergentes, Perret et Speer en héritèrent pour stigmatiser les modernités auxquels ils s’affrontaient. L’obsession de la destruction reste étonnamment prégnante dans l’imaginaire des architectes et des critiques contemporains. Les déconstructivistes, sans la revendiquer directement, s’en rapprochent parfois très consciemment – avec CooHimmelblau notamment. Mais ce sont surtout les critiques de cette postmodernité qui la reconnaissent partout à l’œuvre. Ils fondent leur jugement négatif sur le fait qu’elle s’opposerait au lien nécessaire entre l’architecture et l’être humain, qu’elle déterminerait même l’anéantissement matériel et moral de la vie. La ruine, ainsi définie comme la mort de l’architecture et de ses valeurs humaines, est une idée sans cesse ressaisie pour disqualifier les propositions modernes en les apparentant à un processus destructif.


Martine BOUCHIER
« Destructions en actes et en images »
 

Le XXe siècle est peuplé d’objets impropres, d’objets délictueux au regard de la norme et de la morale. Il est le siècle de l’indignité, de l’ingratitude et de l’inesthétique. Il est peuplé de ruines, de décombres de guerres, de catastrophes naturelles, de destructions intentionnelles et fictionnelles. Un siècle de destructions réelles, de destructions en images, de destructions scénographiées. Une esthétique absolument négative - ni visuelle ni tactile - a fait de la violence et de la destruction la matière de l’expérimentation artistique. Théâtre de l’absurde qui s’adresse à la conscience collective, les tas en tout genre restant après la chute - tas de gravas, de débris urbain, corps en vrac, détritus décomposés - répugnent à une approche contemplative et esthétique de l’art. Il en est de même des formes en négatif comme les trous, les
excavations, les fosses, les crevasses, les tranchées, ultimes et éphémères traces d’une résistance à l’esthétique et à la néantisation absolue. En introduisant la violence au cœur de l’esthétique, les formes extrêmes de la négativité en art ont déplacé le sens de la ruine de l’objet « pittoresque » - visuel et spectaculaire - vers une « ruine analogue », signe et symptôme d’un monde déraciné dont la modernité se construit sur un sol sans histoire. Les renversements, les éventrements, les explosions et les effondrements poussent à interroger « le geste de détruire » et à décrypter le message contenu dans les fictions à caractère destructeur issues des stratégies de la négativité. On s’interrogera sur le sens à donner à la mise « en vrac» de matières, de structures et de concepts, sur la fin de l’influence de l’esthétique sur l’art.
Œuvres de Vito Acconci, Ben, George Brecht, Closky, Gordon Matta Clark, Michael Elmgreen, Hans Haacke, Gustav Metzger, Cornelia Parker, Site, Lebbeus Wood.


Hugues FONTENAS
« Projeter l’architecture hors de la destruction : destruction intérieure, destruction antérieure »

Lorsque l’on considère que la mise en forme de l’architecture renvoie, par nature, à la question très pratique de la destruction, il faut reconnaître que certaines propositions architecturales modernes semblent aborder de front cette question comme pour mieux l’éviter, comme pour la faire disparaître. A travers une suite de déclarations théoriques ou de réalisations, peut s’esquisser une certaine vision moderniste qui, au cours du XXe siècle, tente à projeter l’architecture hors de portée de la destruction, pour la faire échapper enfin à toute possibilité de construction.


Prochaines journées :

-Vendredi 2 février 2007 : « Destruction, politique et art »
-Printemps 2007 : « Temporalités de la destruction »


Avec la participation de Laurent Baridon, Carel Blotkamp, Martine Bouchier,
Esteban Buch, Emmanuelle Danchin, Judith Delfiner, Hanno Ehrlicher, Hugues
Fontenas, Servanne Jollivet, Wolfgang Kraushaar, Michael Lucken, Eric Michaud,
Philippe-Alain Michaud, David Monteau, Michela Passini, Muriel Pic, Antoine
Picon, Yann Rocher, Maria Stavrinaki et Giovanna Zapperi.

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Penser la destruction 
 

Pourquoi cette fascination de la pensée moderne au 19e et au 20e siècles pour le concept de la « destruction » dans les domaines de l’art, de la philosophie, de la psychanalyse, de la réflexion et de l’activité politiques ? L’usage de ce concept de « destruction » est multiple, qu’il s’insère comme élément ou pivot théorique ou qu’il s’agisse d’un processus mis en œuvre dans le cadre de démarches concrètes de l’activité humaine. Il est symptomatique que même les études qui se donnent la destruction comme objet ne résistent pas le plus souvent au charme exercé par cette notion, qui n’est au final pas approfondie. Aujourd’hui, âge de la « terreur » et de l’invocation constante de la « destruction massive », où les attentes apocalyptiques de toute sorte resurgissent en ranimant leur complément nécessaire - la « sécurité » -, il nous paraît important de réfléchir à la notion de la destruction. Nous souhaitons interroger quelques-unes des actualisations historiques et théoriques majeures de cette notion fuyante et protéiforme : nul doute que c’est dans ce caractère fluctuant que réside l’une des difficultés de ce projet. Le défi méthodologique consisterait donc à ne jamais perdre de vue la flexibilité sémantique qui est celle de la destruction, tout en essayant de la dompter, de l’organiser, de la systématiser, en l’abordant à partir de quelques axes précis. Par conséquent, sans aspirer à épuiser ce thème ni en donner une vue synthétique, nous essayerons d’en rendre compte par un certain nombre de configurations. Il n’y a en effet pas une histoire de la destruction : en traitant les configurations en question comme des « cas » qui ne manquent pas de s’opposer et de se contredire, nous chercherons à identifier des fils conducteurs qui traversent les histoires singulières de la destruction.  
 

Axes thématiques 

Si l’action et la pensée destructrices semblent constituer une constante anthropologique, un tournant historique décisif s’est certainement opéré dans la pensée occidentale après la Réforme et la Révolution française – un tournant qu’il importe de saisir dans ses multiples facettes. Ainsi, les iconoclasmes religieux et politiques du 16e et du 18e siècles ne constitueront pas l’objet de notre réflexion si ce n’est comme matrices historiques, paramètres conceptuels, autrement dit antécédents d’une pensée de la destruction qu’ils ont bien sûr déterminée par les modalités de leurs actions dans les champs politico-religieux.  
 

-Destruction, temps & histoire :

présentée moins comme ruine que comme processus ayant lieu dans le temps, la destruction se conforme à la temporalisation de l’histoire proposée dans les analyses de R. Koselleck ; la sécularisation du judéo-christianisme et de leur prémisse apocalyptique ; la dialectique de la destruction et de la construction au sens de Hegel, dont on peut considérer que l’idéologie de la tabula rasa est un prolongement - de l’activité révolutionnaire dans le domaine politique jusqu’aux avant-gardes artistiques (exemple significatif :  Le carré noir de Malévitch expliqué par El Lissitzky, dernier résidu d’une action destructrice et germe d’une nouvelle construction à la fois) ; la destruction comme « Anti-lumières », anti-progrès, pessimisme : cette temporalité serait conçue soit sur le modèle classique d’une nature vouée au cercle de la vie et de la mort (avec le moment de la décadence très accentué), soit sur celui de la nature fondamentalement corrompue et criminelle (de Sade à Nietzsche en passant par le romantisme satanique de Baudelaire et de Delacroix) ; le trop-plein d’histoire enfin, suggérant un travail de « déstratification », tel que l’a mené Heidegger avec le procédé de Destruktion : entendu presque au sens archéologique, ce procédé consiste à interpréter des textes de manière à retrouver une figure originelle.  
 

-Destruction & idéologie politique (fascisme, totalitarisme, révolutions « progressistes » et « conservatrices », anarchisme) :

Un processus de destruction, sans projet ni but, une sorte de « vitalisme politique » qui a pour projet de secouer ce qui est considéré comme un « immobilisme », tels le parlementarisme et le libéralisme politique : la destruction pour la destruction (c’est là où le futurisme rencontre le fascisme) ; opposition également au principe de la « représentation » en tant que tel à travers des actes destructeurs exercés directement sur les objets et les hommes (le témoignage d’Ernst von Salomon) ; le modèle du sacrifice et de la destruction comme accession au sublime (Ernst Jünger): rompre la monotonie évolutionniste et la sécurité bourgeoises à travers des actes destructeurs qui engagent entièrement la subjectivité.  

La guerre : nourries par les fantasmes de la destruction (vécue comme apocalypse, sacrifice, accomplissement, expérience sublime, etc.), les deux guerres mondiales du 20e siècle ont, évidemment, provoqué à leur tour de nouvelles perceptions et expériences de la destruction, à travers l’usage à la fois effréné et rationnel de la technique.  
 

-Destruction & art :

Les avatars de la destruction en art : comment l’art du 20e siècle a-t-il pu réagir face à la destruction de deux guerres mondiales, en quoi a-t-il trouvé de nouvelles expériences et problématiques de représentation ? A coup sûr, l’art moderne n’a pas affronté la destruction dans le cadre de la guerre seulement. En un sens, l’art était « guerrier » avant les deux guerres, son rapport à la destruction remontant à plus longtemps : la destruction est une composante essentielle, inhérente à l’art moderne, depuis le romantisme au moins, c’est-à-dire depuis la définition de l’artiste-génie se destinant à transgresser les règles esthétiques et sociales. Sur fond révolutionnaire, un Courbet jouera beaucoup avec son image d’ « artiste-démolisseur » : sa conception de l’art et du politique est loin d’être exempte de contradictions. Et si les romantiques considéraient leur pratique artistique comme un achèvement de la nature, les dadaïstes comme Arp, Schwitters ou Baader un siècle plus tard considéreront qu’ils égalent la nature en agissant comme elle (mais aussi, comme l’Histoire) : en détruisant.

Nous devrons donc examiner les différents moments de la destruction comprise comme l’un des procédés mêmes de la création, du romantisme aux avant-gardes des années 1970, en passant par le symbolisme et le décadentisme. Quelles sont les formes précises que revêt la destruction ? Simple métaphore esthétique ou action destructive sur les matériaux de la représentation (abstraction, poésie sonore, destruction littéralisée par son application au corps même de l’œuvre) : un travail doit être mené sur les dissociations et les passages souvent imperceptibles d’un registre de la destruction à l’autre.  
 

Observation

Ces axes ne sont présentés séparément que pour des raisons d’économie et de commodité. Il est évident que de multiples formes de relation pourront être établies entre ces différents champs de réflexion. C’est pourquoi ces axes pourront être réorganisés, réajustés, prolongés, entrecroisés au fur et à mesure de la réflexion. Si nous souhaitons opter pour l’organisation de journées d’études régulières (un rythme d’une journée par trimestre par exemple, dont la première aura lieu le 6 octobre 2006), c’est parce que cette forme de travail nous semble combiner plusieurs avantages : si le colloque correspond plutôt au moment d’aboutissement d’une réflexion, la journée d’étude est un laboratoire permettant une confrontation plus libre et plus directe des points de vue. De plus, la régularité des journées d’études permet de travailler une notion aussi vaste, tout en laissant le temps de faire évoluer les différents questionnements.

Nous envisageons de faire appel à des chercheurs de tout horizon concernés par la thématique de la destruction : historiens, historiens de l’art, de l’architecture et de la musique, philosophes, sociologues, historiens de la psychanalyse, politologues et théoriciens du politique, ou encore des chercheurs venant de l’archéologie ou de la biologie pouvant faire état du statut de la notion de destruction dans leur discipline. 

Yann Rocher, doctorant EHESS/CRIA

Maria Stavrinaki, Maître de Conférence en histoire de l’art, Paris I/CRIA