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Cultures de résistance, peuples & langues minorisés (Paris 8)

Cultures de résistance, peuples & langues minorisés (Paris 8)

Publié le par Marc Escola (Source : CEMTI Université Paris 8)

APPEL À COMMUNICATION

Cultures de résistance, peuples & langues minorisés

Paris, Halle Saint Pierre, au pied de la butte Montmartre, les jeudi 1 et vendredi 2 décembre 2016.

Le colloque "Cultures de résistance, peuples et langues minorisés " entend interroger la façon dont les États traitent, au sein de leur territoire national, les langues et cultures minorisées, ainsi que les modes de résistance déployés par ces peuples pour défendre leurs droits.

La construction des États-Nations autour d'un territoire, d'un projet politique et d'une langue commune s'est traduite par une formidable normalisation linguistique, excluant hors de l'espace public les autres langues pratiquées dans les limites géographiques des nouveaux États, les condamnant à plus ou moins brève échéance à la disparition programmée.

Face à ces mécanismes de minorisation, si ces groupes linguistiques existent encore, c'est généralement grâce à la mobilisation sans failles de leurs membres, luttant pour que leurs idiosyncrasies linguistiques et culturelles puissent bénéficier d'une reconnaissance officielle de la part des autorités politiques.

Les revendications issues de groupes minorisés concernent tous les pans de la vie quotidienne et ont une portée véritablement politique en ce qu'elles interrogent la place des langues dans les démocraties et la vision du monde qu'elles portent dans une société plurielle. Au fil du temps, des actions, mobilisations et initiatives collectives ou individuelles ont été mises en œuvre par les associations ou militants de la cause linguistique: manifestations, développement de modèles alternatifs ou non dans le secteur de l'éducation et des médias, doléances auprès de juridictions nationales, supranationales et internationales, alliance avec d'autres mouvements sociaux, valorisation des traditions culturelles (musique, festivals, musées, danse, littérature, modes de vie, hébergement de touristes, pharmacopée, etc), quête de droits spécifiques (linguistiques ou territoriaux) ou généraux (accès à une citoyenneté de plein droit).

Quelles stratégies expliquent ces choix? Comment ces peuples interdits de pratiquer leur langue maternelle ont-ils réussi à agir et à s'organiser en s'adaptant aux conditions politico-historiques ou économiques caractérisant les pays où ils demeurent? Comment ont-ils pu sensibiliser des institutions internationales ou leur propre pays à leur cause?

À travers toutes ces revendications, sans doute est-il permis de parler d'une culture de résistance forgée au gré des luttes par ces peuples minorisés qui ont su, contre vents et marée, survivre et transmettre leur langue là où d'autres ont disparu. Pour autant, quels rapports les formes de résistance entretiennent-elles avec les valeurs des peuples qui les portent? Comment les tensions historiques nées lors de la construction des États-Nations ou des Empires coloniaux ont-elles interagi avec la quête de reconnaissance, obligeant les groupes pratiquant des langues minorisées à ruser avec les contraintes imposées par la culture dominante? Quelle capacité critique ces mouvements minoritaires ont-ils pour penser la citoyenneté et le vivre ensemble à l'heure de l'internationalisation des systèmes de communication et des économies? En substance, qu'est-ce qui caractérise la gamme des actions collectives mobilisées par les minorités entrées en résistance dans différents contextes historiques et socio-politiques?

Ce sont ces questions qui feront débat autour de quatre grands axes thématiques:

Le cadre politique des revendications dans leur remise en cause de l'espace public des États-Nations,

Le cadre juridique avec les textes internationaux ou les textes constitutionnels qui tentent d'organiser la défense et la promotion des langues et cultures du monde,

Le cadre économique posant les tensions entre droits territoriaux/souveraineté régionale et développement économique

Le cadre des mobilisations militantes avec les diverses expérimentations et initiatives.

Comité scientifique :

Jacques Guyot (Professeur, Université Paris 8), Danièle Téphany (Sociologue, formatrice consultante), Fabien Granjon (Professeur, Université Paris 8), Miguel Escobar (Professeur, Universidad Autónoma de México), Tristan Mattelart (Professeur, Université Paris 8), Margarita Ledo Andión (Professeur, Universidad de Santiago de Compostela), Julie Peghini (Maître de conférence, Université Paris 8), Asbjørn Slot Jørgensen (Professeur, Danish school of Media and Journalism, Aarhus).

Lieu et date : Le colloque se déroulera à l'auditorium de la Halle Saint Pierre, au pied de la butte Montmartre les jeudi 1 et vendredi 2 décembre 2016.

Frais d'inscription : Les frais à régler au moment de l'inscription sont de 40 Euros et comprennent la participation à toutes les activités du colloque.

Propositions : Le délai limite de soumission des propositions est fixé au 5 septembre 2016. Chaque proposition doit comporter un titre, un résumé de 500 mots et une courte biographie.

En cas d'acceptation, le texte complet devra être envoyé au comité organisateur avant le 15 novembre 2016.

Envoyer la proposition à : culturesresistance@univ-paris8.fr

Contact : Pr. Jacques Guyot jacques.guyot@univ-paris8.fr

Appels à communication en Anglais et Espagnol : https://jacquesguyotetdanieletephany.net/