Revue
Nouvelle parution
Critique, 757-758 :

Critique, 757-758 : "Vivement Paris !"

Publié le par Matthieu Vernet

Critique n° 757-758 : Vivement Paris !

2010
160 p.
13,50 €
EAN13 : 9782707321237
Présentation de l'éditeur :

Lesprojecteurs sont braqués sur Paris depuis le printemps 2009, lorsqueles premières hypothèses des dix équipes invitées par l'Élysée àimaginer son « grand » avenir furent présentées. C'est sur ce Parisétendu au-delà des limites bétonnées du Périphérique, dont lescentralités et les limites restent élastiques, que Critique arassemblé, à l'initiative de Jean-Louis Cohen, les contributionscroisées d'une douzaine d'observateurs et d'acteurs des transformationsprésentes.
Fluctuant quant à son étendue - s'étend-il jusqu'auxlimites des migrations alternantes, à la zone 6 de la carte Orange, seconfond-il avec la zone de compétence de l'Assistance publique, ou avecdes limites « naturelles » encore préservées ? –, le Parismétropolitain est aussi mythique qu'il est concret dans son ancrageterritorial. Encore convient-il de parvenir à lire la forme de lamétropole, dans ses hiatus – les terrains « délaissés » en marge desvoies et des projets, qu'évoque l'architecte Patrick Bouchain, dans sesseuils et dans ses grands sites, comme la Seine, dont la traversée estparcourue par le paysagiste et urbaniste Alexandre Chemetoff.
Encontrepoint des réflexions des urbanistes mobilisés par la consultationsur le « Grand Paris », dont plusieurs, tel Christian de Portzamparc,répondent aux questions de Critique, des auteurs constatent queParis n'est qu'en apparence figé dans le réseau de ses rues ou dans sesgrandes figures comme la Défense. Les voies sont saturées par lemobilier urbain et l'art « public », dont Daniel Buren, qui a travailléaux côtés de Jean Nouvel pour la consultation sur le « Grand Paris »,discute dans un entretien les orientations possibles.
Des modes dedéplacement comme le Vélib' en modifient la perception, tandis que lagénéralisation des digicodes interdit aux piétons les cours d'immeubleset les passages. Comme le montre l'analyse de l'urbaniste Marc Wiel, lagéographie des classes sociales s'y polarise, tandis que l'État réduitson périmètre foncier et rejette ses propres services au loin.Surveillée au nom de la sécurité, la ville modifie ses habitudesalimentaires, redécouvre ses cafés et leurs terrasses, après l'ère dutabac : Jean-Claude Ribaut, architecte devenu gastronome, évoque lelarge spectre des tables parisiennes, et le sociologue Jean-CharlesDepaule met à jour la géographie des comptoirs.
Paris reste aussila toile de fond privilégiée du cinéma français, dont la perception del'architecture est restituée par Philippe Fauvel. Kaléidoscope visuel,la métropole parisienne est aussi un paysage sonore, parcouru par descitadins parfois à l'écoute de leurs seules musiques, comme le noteAnthony Pecqueux.
Entre grands desseins et pratiques capillaires,l'urbanité parisienne semble résister à la pression de l'économie et dela culture mondialisées, mais Paris reste-t-il pour autant uneville-monde ? Les essais rassemblés dans ce numéro spécial de Critique posent des jalons pour penser Paris dans ses similitudes et ses différences avec le réseau des grandes villes de la planète.

Sommaire


Ouverture
Jean-Louis Cohen : Petite histoire du Grand Paris
Alexandre Chemetoff : Coule la Seine…
Virginie Picon-Lefebvre : La Défense, archive de l'avenir
Marc Wiel : Ségrégation sociale et déplacements
David Mangin : Vies périphériques
Guillaume Maurice : L"archipel des délaissés
Le Grand Pari(s) et après… : 5 questions à 7 équipes
Philippe Fauvel : Plans parisiens. Regards de cinéastes
Anthony Pecqueux : Paris à l'oreille
Jean-Charles Depaule : Cafés d'hier et d'aujourd'hui, ou la méthode Simenon
Jean-Claude Ribaut : Paris gourmand
Entretien avec Daniel Buren : L'art visuel pour remodeler Paris ?