Questions de société
Criminalisation du mouvement universitaire: un étudiant convoqué au tribunal correctionnel (appel à pétition) + Nouvelles brutalités des vigiles à Nanterre (06/04/09)

Criminalisation du mouvement universitaire: un étudiant convoqué au tribunal correctionnel (appel à pétition) + Nouvelles brutalités des vigiles à Nanterre (06/04/09)

Publié le par Frédérique Fleck

[Voir aussi: Violences & débordements policiers (SLU 05/04/09)]

Pétition de soutien à Romain, étudiant boulonnais:

Le mardi 10 mars, dans le cadre du mouvement des universités, Romain, étudiant en deuxième année d'Histoire, est présent devant le lycée Branly pour appeler élèves et enseignants à manifester le lendemain mercredi 11 mars pour « la défense de l'école de la maternelle à l'université ».
Le proviseur-adjoint intervient, lui intimant l'ordre de quitter les lieux, estimant que le perron d'accès au lycée (hors de l'enceinte du lycée) fait partie de l'établissement.
Un échange véhément s'ensuit et une plainte est déposée par le proviseur-adjoint !
Romain est convoqué au commissariat pour une confrontation avec le proviseur-adjoint, suivie d'une garde à vue de cinq heures et d'une convocation au tribunal correctionnel !

Nous déplorons la réaction excessive du proviseur-adjoint.
En conséquence, après plusieurs tentatives infructueuses de conciliation avec l'administration du lycée, des citoyens et organisations ont mis en place un collectif de soutien.

Nous affirmons notre soutien sans faille à Romain, victime d'un acharnement judiciaire et policier disproportionné. Notre république doit garantir les libertés d'opinion, d'expression, notamment celle de la jeunesse. Elle doit garantir l'existence de contre-pouvoirs. Elle doit favoriser dialogue et négociation plutôt que la répression.

Nous dénonçons cette atteinte au droit syndical qui s'inscrit dans un contexte général de criminalisation de l'action militante.

Premiers signataires : Organisations boulonnaises : ATTAC ; CGT ; CFDT ; Coordination ULCO ; FO ; FSU ; LDH ; Les Verts ; LO ; MoDem ; NPA ; PC ; PS ; Syndicats Solidaires ; UNEF ; Parents d'élèves indépendants.

Signer la pétition.

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Nouvelles brutalités des vigiles sur la Fac de Nanterre !

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Mercredi 1er avril vers 16h30,quatre jeunes qui discutaient sur la pelouse de l'université se sontfait insulter, tabasser par des vigiles de la fac puis conduire aucommissariat.

Pour quel motif? Deux vigiles couraient après un jeuneen scooter en lui demandant de ne pas rouler sur le campus. Les quatrejeunes se moquaient d'eux car ils ne parvenaient pas à rattraper lescooter. Vexés, ils se dirigèrent vers les quatre jeunes. Pourcommencer, ils leur ont demandé de partir en leur signifiant qu'ilsn'avaient rien à faire sur le campus n'étant pas étudiants.

Les jeunes ont refusé,considérant qu'il n'y avait pasde raison à ce qu'ils partent. Les vigiles alors vexés de cet affrontles ont insultés et ont tenté de les obliger à aller au bâtiment B. Lesadolescents toujours surpris et indignés de cet étrange traitement ontrefusé tout net puis les vigiles ont commencé à les tirer par le braspour les emmener de force. Une bousculade s'en est suivie. D'autresvigiles sont arrivés et les jeunes ont fini par être plaqués et"maîtrisés" au sol. Prenant son courage à deux mains, un vigile a alorsporté un violent coup de pied à la tête d'un des jeunes plaqué au sol.Bien entendu, la police a été appelée pour emmener les jeunes aucommissariat. Parmi les quatre jeunes, un a été amoché au visage (dusang coulait abondamment). Comme par hasard c'est le seul qui n'a pasété conduit au commissariat. Les trois autres n'avaient pas de preuvetangible d'avoir été tabassés par les vigiles.

Les explications des vigiles devant des dizainesd'étudiants indignés par leur agissement étaient confuses. En effet,les explications étaient diverses et variées et sans cohérence entreelles. Bref, l'imagination du service de sécurité n'a pas manqué unefois de plus. Pourquoi se casserait-il la tête à être cohérent dans sesdiscours étant donné qu'il n'a pas de compte à rendre. Depuis plusieursannées, il a les mains libres sur la fac et agit en toute impunité.Selon quelle "norme professionnelle" les vigiles ont-ils le droit defrapper et d'interpeller sur le campus?

On nous joue encore un fois le couplet des "sauvageonsde banlieue" pour justifier une gestion sécuritaire du campus et desbrutalités miliciennes de plus en plus fréquentes.

Service de sécurité ou milice publique ?

Qu'on ne nous parle plus d'accident ou de simple dérivede ce service de sécurité ! Ses missions sont toujours restées dans laplus grande opacité y compris pour les élus des conseils centraux del'université. On pourrait énumérer toutes les fois où il a insulté,menacé ou tabassé. Des mouvements étudiants (CPE et LRU) ou desenseignants mobilisés se sont fait taper dessus, ont reçu du gazlacrymogène, les exemples sont légions comme les épisodes du mur deséparation ou des rassemblements devant le bâtiment B où les vigilesont tabassé étudiants, profs, des profs syndicalistes. Mais sesaffaires sont vite enterrées avec la bonne conscience du rétablissementde l'ordre. A vrai dire, une inversion s'opère. Durant des mouvementsde grève, des chefaillons en manque de reconnaissance, intimidents ;des vigiles menacent des jeunes filles de viol mais c'est Marco,sympathisant de l'AGEN, considéré au commissariat comme un "leader" dumouvement anti-LRU, qui a été condamné suite à la plainte deresponsables du service de sécurité.

Cet état de fait durera tant que ne seront pas remisesen cause les raisons qui ont amené la vidéo surveillance, la présencepolicière et le renforcement d'un service de vigiles armés. Endéfinitive, le service de sécurité n'a pas de légitimité à exister !

Qu'on arrête de nous baratiner avec les pseudo raisonsde sa présence (lutter contre l'insécurité, le trafic de drogue…). Onsait que sa présence a pour objectif d'éviter, d'étouffer ou réprimertout mouvement de contestation. De tels services se développent sur lescampus depuis la mise en oeuvre des réformes européennes de'modernisation' universitaire. La LRU a d'ailleurs été un jalonimportant dans le processus de privatisation. Renforcement du pouvoirdes présidents, appel d'offres pour marchandiser les filières, présencedes banques, répression : une logique profonde relie les éléments de lanouvelle forteresse universitaire.

Dans un tel contexte, des jeunes de quartierspopulaires sur la pelouse peut-être que cela ne fait pas très"Paris-Ouest La Défense" ! Et encore plus si ce sont des jeunes 'issusde l'immigration' qui ne sont, comble de l'horreur, ni vigiles, niétudiants !

Parions que nul n'aura accès aux enregistrements vidéoconcernant les faits. Cette transparence, impossible tout à couplorsqu'il s'agit d'abus d'autorité, nous la connaissons. Trop bienmême. Notre amie Yasmine, l'année dernière, défigurée sous les coupsd'un tordu un soir sur le campus n'a jamais pu accéder à ces deuxdemandes : voir la vidéo et obtenir la mise à disposition d'un avocat.« Sa sécurité » n'était pas la priorité.

QUE LA PRÉSIDENTE DE L'UNIVERSITÉ PRENNE SES RESPONSABILITÉS !

NOTRE FAC N'EST PAS UN COMMISSARIAT !

REFUSONS LES BRUTALITÉS ! DISSOLUTION DU SERVICE DE SÉCURITÉ !

AGEN agenparis10@hotmail.com (Local F 307)

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