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Créations transculturelles dans les littératures africaines post-coloniales

Créations transculturelles dans les littératures africaines post-coloniales

Publié le par Sophie Rabau (Source : Dr.K.Wa Kabwe-Segatti)

Appel à contributions :

COLLOQUE :

« Du Bambara aux Négropolitains : créations transculturelles dans les littératures africaines post-coloniales »


University of Johannesburg, 03-05 novembre 2005.

Dr.K.Wa Kabwe-Segatti

French Department

« Du Bambara[1] aux Négropolitains : créations transculturelles dans les littératures africaines post-coloniales »

I. Problématique

L'objectif de ce colloque est d'inviter des critiques, des chercheurs et des écrivains, à réfléchir, dans le contexte de l'Afrique post-coloniale, à l'impact des dynamiques socio-politiques et culturelles locales, nationales et globales sur la littérature dite « négropolitaine ». Celle-ci concerne l'ensemble des oeuvres fictionnelles des écrivains africains, issus d'aires culturelles et linguistiques différentes et qui partageant outre la (les) même(s) langue (s) d'écriture, évoluent dans un même territoire d'exil, d'installation et/ou d'élection professionnelle qu'est l'Occident.

Mais ce ne sera pas la description de la superposition des trois dimensions essentielles (le local, le national et le global), reflétées dans l'intitulé de ce colloque qui nous intéresseront ici. Ce colloque visera plutôt à mieux connaître les trajectoires des écritures postcoloniales puisant ) la fois dans la tradition orale, voire dans une certaine ethnologie coloniale (à l'instar du mot Bambara), dans une inspiration de type nationale et enfin dans des formes d'écritures liées à la globalisation/mondialisation. On se situera plutôt dans la perspective de la prise en charge des concepts dans les champs littéraires à travers leur thématisation et leur représentation esthétique. Cette problématique amènera les participants à réfléchir, d'une part, à l'impact de la transculturalité / hybridation ; de l'identité/altérité comme enjeu du champ littéraire ; et d'autre part, à l'analyse des procédés de créations transculturelles entre différentes aires culturelles d'Afrique et du reste du monde.

Problématique

Les travaux des historiens de la littérature africaine notamment Janos Riesz, Bernard Mouralis, Jean Marc Moura, et bien d'autres, situent l'origine de la littérature « négropolitaine » entre les deux guerres. Son évolution passe par Batouala, le premier roman nègre (René Maran ; prix Goncourt 1922), puis par le mouvement identitaire qui s'organisera dans le milieu des étudiants noirs autour de Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, pour donner naissance au thème de la « Négritude ». Ce fut, pour eux, le déclic d'un combat pour l'égalité des races et surtout la « revalorisation de la race noire » (Riesz & Topor :1992). Ce combat donna naissance à la création de deux revues : Le Monde noir (1932) et Légitime défense (1935), dans lesquelles va prendre corps le sentiment négro-africain et par conséquent le courant de la « Négritude ».

Au lendemain des Soleils des indépendances (Hamadou Kourouma : 1967 )les Africains sont appelés à faire face, d'abord dans leurs pays d'origine, aux dictatures des plus sanguinaires avec comme corollaires les tortures, aux assassinats des opposants politiques et des écrivains dérangeants, à la misère, aux guerres dites « ethniques », etc. Ensuite, dans les pays d'accueil, au durcissement des politiques d'immigration européennes, aux affres de la clandestinité, et surtout à l'hypothétique retour au pays natal. Ces facteurs socio-politiques renforcent la prise de conscience des « Négropolitains » de faire partie des « littératures mineures » (Kafka, Deleuze et Guattari : 1975) en créant une « surconscience linguistique » qui « installe (l'écrivain) encore davantage dans l'univers du relatif, de l'a-normatif. (...). La langue, pour lui, est sans cesse à reconquérir » (Lise Gauvin : 1997), comme d'ailleurs son « identité fragmentée », du fait de l'éloignement du pays natal. Cela engendre une « conscience aiguë du lieu perdu, (dont) l'écriture comme prise de parole individuelle ou plus précisément comme modalité d'entrée dans le langage, devient l'espace où se (re) constitue cette identité mise en péril » (Michelle Nota : 1995). Conscience cristallisée dans la question de l'identité culturelle et par conséquent dans celle du processus d'hybridation des cultures issues de la réciprocité d'influence mutuelles (dominant/dominé; dominé/dominé), qui permet à l'écrivain, au travers de ses créations, « de produire son identité et de se reproduire en tant que communauté différente des autres » (Michel Beniamino : 1995). Comment, concrètement, apparaissent dans les textes ces différents apports culturels ? Constituent-ils une richesse ou un appauvrissement de la langue standard (français, anglais) ? Existe-t-il [déjà], une influence des canons de la littérature africaine sur la littérature française ?

Certes, ces créations ne reposent plus sur la nostalgie du passé idyllique de l'Afrique, ni sur le fondement idéologique de la « résistance », expression consacrée de Frantz Fanon, mais elles se tournent résolument vers « la construction d'un lieu où les interactions culturelles avec l'Occident (...) sont constantes et créatrices de nouvelles distributions du sens » (Jean Marc Moura : 1999). La création devenant, ainsi, une sorte d'exutoire ou, tout au moins, une catharsis de la mémoire et de l'imaginaire qui transparaît dans la langue d'écriture.

Une des questions à laquelle ce colloque devra répondre est celle du concept des « créations transculturelles ». Nous entendons par là les créations nées de la juxtaposition des substrats culturels traditionnels (ou ethnographiques), de la période de déconstruction nationale (non achevée), les abstrats culturels de l'Occident, et les réalités socio-politiques et économiques du pays d'origine de la période postcoloniale. Cette problématique amènera les participants à réfléchir, d'une part, à l'impact de la transculturalité /hybridation ; identité/altérité comme enjeu du champ littéraire ; et d'autre part, à l'analyse des procédés de créations transculturelles entre différentes aires culturelles d'Afrique. C'est dans cette optique que s'inscrira également l'analyse des mutations et transformations en cours dans les littératures africaines post-coloniales.

Or, traiter de la question des « créations transculturelles » revient de facto à parler de la littérature nationale et par extension de la « conscience nationale ». La littérature nationale, héritage du romantisme herderien « chargé des valeurs affectives et tributaires d'idéologies politiques » (Manfred Gsteiger :1980) se manifeste dans un contexte d'interface entre des « langues » et des « civilisations ». Ainsi est-il illusoire de croire que toute oeuvre d'un « Négropolitain », venant d'un pays d'Afrique donné, participe nécessairement d'une littérature nationale et qu'il n y a pas de littérature qui ne soit nationale. La question est faussement évidente. Il ne s'agit pas de proposer des définitions mais de dégager des critères définitoires et de les dégager comme des enjeux liés à la problématique générale des « créations transculturelles » et des « consciences nationales » dans les littératures africaines post-coloniales.

Dans la littérature « négropolitaine », la « conscience nationale » se créée dans la confrontation des expériences nationales des Africains, venus de milieux culturels et linguistiques divers, et dont la résultante le résultat est la transformation de l'espace de création, que nous qualifions d'«Intertextualité culturelle », pour paraphraser Julia Kristeva (1988) en « un espace de création littéraire où chaque culture transforme les écrits des autres qui la modifient en retour » (« Tel Quel », Sollers). Quelles sont les circonstances d'émergence et les procédés de création ? La confrontation de la « transculturalité » et de la « conscience nationale » détermine-elle, par ailleurs, le choix de la langue par l'écrivain ? Pourrons-nous parler des traces ou des constantes de « conscience nationale » dans la littérature « négropolitaine » ? C'est une des questions qui devra enrichir nos réflexions.

Enfin, la littérature dite « négropolitaine » n'est pas un phénomène propre à l'Europe. Au Canada, par exemple, elle correspond à ce qui est convenue d'appeler les « écritures migrantes » provenant des « migrant writers ». Est-ce un hasard que l'appellation d'« écritures migrantes » nous vienne du nouveau monde, le Canada? Grâce au multiculturalisme inscrit en lettre d'or dans la Constitution canadienne de 1982, les « littératures mineures » sous l'impulsion de l'Haïtien Robert Berrouet-Oriol dans son article, « Effet d'exil » (1986), ont fait entendre leur voix. Mais la vraie consécration de ces littératures est venue du manifeste de décembre 1986, apparut dans le numéro spécial de la revue Vive versa, qui avait le double objectif de reconnaître la présence de ces littératures dans le champ littéraire canadien et l'impact de leurs « voix métisses » sur les canons de la littérature canadienne. L'ouvrage Pouvoir des mots, les maux du pouvoir de Jean Jonassaint en constitue le symbole. Cette reconnaissance s'inscrit, également, comme pour la littérature « négropolitaine », dans un contexte mondial favorable aux littératures venues d'ailleurs. C'est le cas par exemple, en France, dans les années 80 de l'affirmation de la beur génération ou de l'identité noire aux États-Unis, qui couronnent/institutionnalisent les Cultural Studies. En Angleterre, le Booker Prize décerné à Salman Rusdhie en 1981 n'est pas non plus anodin, car aujourd'hui, tout porte à croire que les « littératures mineures » voient surgir des étoiles qui méritent la gloire.

II. Devant ces différents enjeux se posent donc les questions :

2.1. - des enjeux des consciences des identités nationales, en d'autres termes de la dimension nationale de l'oeuvre littéraire;

2.2. - de l'impact de la notion de transculturalité ou d'hybridation littéraire, voire d'« intertextualité culturelle », comprise comme interactions ou interférences entre différentes aires culturelles, sur la création littéraire ;

2.3. - de la thématisation des concepts des « écritures d'exil » et/ou «écritures migrantes » par rapport aux oeuvres littéraires.

1. « Consciences nationales » / « littératures nationales » ou dimension nationale de l'oeuvre littéraire

« [L]a problématique des littératures nationales est à la mode. Mais une mode qui a devancé la réflexion sérieuse sur ce sujet » nous dit Georges Ngal (1986), dans la mesure où, traiter de cette question revient à parler du choix de la langue, des valeurs affectives et des idéologies politiques avec le risque d'un nationalisme littéraire qui pourrait laisser à penser que la mission des écrivains serait d'engendrer une identité nationale tributaire de l'histoire d'une nation. La conscience nationale serait-elle donc, à ce point la condition sine qua non d'une littérature nationale transcendant les identités locales et ethniques ?

2. Transculturalité / hybridation ; « intertextualité culturelle » et création littéraire

« [L]a langue ne précède pas l'oeuvre postcoloniale »(Jean-Marc Moura : 1999), mais elle en constitue le résultat, car c'est sur elle que se manifeste les mutations littéraires résultant de l'« intertextualité culturelle » qui est la trace de la juxtaposition non pas uniquement des textes mais des cultures différentes dans la narratologie. « C'est pourquoi on peut sans doute considérer cette thématique de l'étranger et de l'altérité que l'on relève dans les textes comme une projection métaphorique de l'hybridité culturelle propre à l'écrivain africain » (Paravy Florence : 2001). La transculturalité /hybridation; identité/altérité comme enjeu du champ littéraire africain constituerait une des thématiques majeures de ce colloque, puisque « l'une des tâches cardinales de la critique est [...] de répertorier les formes que prend cette surconscience et d'en déceler les régulations » (Papa Samba Diop : 2002).

3. Thématisation des concepts des « écritures d'exil » et/ou «écritures migrantes »

Garants des diverses consciences collectives du fait de leur statut de porte-parole de sans-voix, les écrivains « Négropolitains » sont le fruit d'un processus d'« hybridation littéraire » qui suscitent, les thématiques traitées. Cela implique également un questionnement sur l'impact des sociétés d'accueil dans leur création. C'est dans cet interstice que s'engouffre la multiplicité des points de vue sur l'existence ou la non-existence des « écritures d'exil » et des « écritures migrantes ». Doit-on parler des « écritures d'exil » et/ou des « écritures migrantes ». Si c'est le cas, quand doit-on utiliser l'une ou l'autre appellation et dans quelles conditions ces écritures s'appliquent-elles ? La thématique de l'exil ou de l'immigration dans les écritures « négropolitaines », constitue-t-elle le réseau principal d'obsession des écrivains ou est-ce un phénomène marginal ? Quelle est, également, la part de l'autobiographie, en tant qu'écriture de « mémoire » ou « témoignages littéraires », voire d'image textuelle de soi et de l'autre dans les «écritures migrantes » ? (La place de l'écrivain dans le présent du récit, le pacte autobiographique, etc.). Enfin, la problématique de la littérature dite « didactique » fait-elle partie des thématiques du champ littéraire africain ? Et pourquoi ?

Les résumés d'une longueur d'environ 500 mots, en français ou en anglais, accompagnés d'un renseignement sur l'auteur : Prénom / nom, fonction, institution, discipline de rattachement, coordonnées détaillées ; devront parvenir par voie électronique uniquement avant le 30 avril 2005 délai de rigueur à dkwk@ rau.ac.za

Une publication dans une revue accréditée est prévue à l'issue du colloque.

Une présélection réalisée par un comité international se déroulera la première semaine de mai 2005. Les articles définitifs sélectionnés seront ainsi à fournir avant le 31 janvier 2006


"From Bambara[2] to migrant writers: transcultural work in post colonial African
literatures" »

I. Problematisation

The aim of this conference is to invite critics, researchers and writers to reflect on the impact of local, national and global socio-cultural and cultural dynamics within the context of post-colonial Africa; on the "migrant" or "negropolitan literature."

This term refers to works of fiction, by African writers from various cultural and linguistics areas who not only share the same written languages but also work in the same context or land of exile, by adoption or by professional choice, that is, the western world.

We shall however not focus on a description of the superposition of the three essential dimensions (local, national, global) which are reflected in the title of this conference. The aim of the conference will be to gain a better knowledge of the evolution of the post-colonial works which draw both on oral tradition, even on some colonial ethnology (such as the word Bambara), and on a vein of national inspiration; and finally on writing techniques linked to globalization. We shall, for the main, look at the concepts in literary fields through their classification and their aesthetic representation This issue will lead participants to reflect on the impact of multiculturalism/hybridising; on the identity/otherness as literary issues; and also on the analysis of techniques of transcultural creation between various African cultural areas and the rest of the world.

PROBLEMATISATION/ISSUES

Historians ofAfrican literature, such as Janos Riesz, Bernard Mouralis Jean Marc Moura, and many others, situate the origins of "negropolitan literature" between the two world wars. Its development includes Batouala, the first Negro novel (René Maran; winner of the Prix Goncourt 1922), and the movement which regrouped black students who affirmed black identity around Léopold Senghor and Aimé Césaire, which was at the origin of the Negritude theme. For them it triggered the struggle for race equality and above all the "re-valorisation of the black race" (Riesz & Topor: 1992). This struggle gave birth to the journals: Le Monde noir (1932) and Légitime defense (1935) in which the negro-African identity was shaped and thus also the movement of "Negritude".

Soon after Soleil des independences (Hamadou Kourouma: 1967) the Africans had first to face, in their countries of origin, sanguinary dictatorships accompanied by tortures, by assassinations of political opponents and of writers who caused disturbances, by misery, by so-called "ethnic wars," etc. Afterwards, in the host countries, they had to face the hardening of European immigration politics, the agonies of illicit status and above all a hypothetical return to the country of origin. These socio-political factors reinforce the negropolitans'awareness that they belong to the "minor literatures"(Kafka, Deleuze & Guattari: 1975) by creating a "linguistic over-awareness" which places (the writer) even more in the realm of the relative, of the a-normative(...) He must re-conquer, ceaselessly ,both the language (Lise Gauvin| 1997) and his "fragmented identity" because of the distance from his native country. This brings about an "acute awareness of the lost place (whose) writing, as an act of individual expression or more precisely a mode of entry in the language, becomes the space where the endangered identity reconstructs itself. (Michelle Nota| 1995). Conscience is crystallised in the issue of cultural identity and therefore in the process of hybridising the cultures resulting from the reciprocity of mutual influences (dominant/dominated, dominated/dominated) which enables the writer, through his creation "to produce his identity and to reproduce it as a community different from others "(Michel Benjamino: 1995). How do these various cultural contributions manifest themselves concretely in the texts? Are they an enrichment or an impoverishment of the standard language (French, English) Are there (already) influences of African literary canons on French literature?

Indeed, those creations are not based on the nostalgia of an idyllic African past any more, nor on the ideological basis of "resistance", to use Frantz Fanon's timehonoured expression, but they focus on"the construction of a place where the cultural interactions with the western world (...) are constant and creative of new distributions of the meaning" (Jean Marc Moura: 1999). The creation therefore becomes a new type of outlet, or, at the very least, a catharsis of the memory and of the imaginary which is manifested in the language of writing..

One of the questions to which this conference will have to answer is that of the concept of "multi-cultural creations". By this we mean the creations born from the juxtaposition of traditional (or ethnographic) cultural substrata , the period of national deconstruction (not yet over), the western cultural abstracts and the socio-political and economic realities of the country of origin in the post-colonial period. This issue will cause the participants to reflect, on the one hand, on the impact of transculturalism/hybridising; identity/otherness as literary issues ; and on the other hand lead to the analysis of processes of transcultural creations between various cultural regions in Africa. The analysis of mutation and actual modifications in the African post-colonial literatures will also adopt this angle.

But to deal with the issue of "transcultural creations" implies, de facto, to speak of a national literature, and by extension of "national conscience". The national literature, heritage of Herder's romanticism "carrying the affective values dependent on political ideologies" (Manfred Gsteiger| 1980) manifests itself in the interface between "languages" and "civilisations". Thus it is illusory to believe that any creation by a "Negropolitan" coming from a certain African country, necessarily belongs to a national literature and that all literature is national. The question is deceptively obvious. But the point is not to propose definitions but to bring out defining criteria and to illustrate them as linked to the general issues of "transcultural creations" and "national conscience" in post-colonial African literatures.

In the "Negropolitan" literature, the "national conscience" is created by the confrontation of the national experiences of the African from different cultural and linguistic regions, the outcome of which is the transformation of the creation space, which we call "cultural inter-texuality" in Julia Kristeva's words (1988) "a space of literary creation where each culture transforms the writings of the others who themselves modify it in return" ("Tel Quel", Sollers). What are the circumstances of emergence and the creation process? Also, does the confrontation between "transculture" and "national awareness" determine the choice of language the writer makes? Will we be able to speak about traces or constants of "national conscience " in the "negropolitan" literature? This is one of the questions which will enrich our thinking.

Lastly, the so-called "negropolitan" literature is not a phenomenon unique to Europe. For instance in Canada its equivalent is called "migrant writings" written by "migrant writers" Is it a coincidence that the term "migrant writings" comes from the new world, Canada? Thanks to the multi-cultural policy, engraved in golden letters in the Canadian constitution of 1982, the "minor literatures" have been heard, initiated by the writer Robert Berrouet-Oriol, from Haiti, in his article "Effet d'exil" (1986) But the real recognition of these literatures has come from the December 1986 manifesto, which was published in the special edition of the magazine Vive versa which wanted to recognise the presence of these literatures in the Canadian literary world and to show the impact of these "hybrid voices" on the canons of Canadian literature. The work Pouvoir des mots, les maux du pouvoir (The power of the words, the ills of the power) by Jean Jonassaint embodies its symbolism. This recognition also forms part, as does the "negropolitan" literature, of a global context favourable towards literatures coming from elsewhere. This is the case in France, for instance, in the eighties of the beur generation, or of the black identity in the USA that institutionalise Cultural Studies. In the UK the fact that the Booker prize was awarded to Salman Rushdie in 1981 is not insignificant, because, today, everything leads us to think that stars deserving of fame belong to the "minor literatures"

II - Faced by these issues the following questions present themselves :

2.1 Awareness of national identities, or of the national aspect of the literary work;

2.2 The impact of the notion of transculture or of literary hybridising, even "cultural inter-textuality", interpreted as interactions or interferences between various cultural regions, on literary creation;

2.3 Issues of classifying the themes of the concepts of "exile literature" and/or of "migrant writings" in literary works.

1."national awareness" / national literatures" or national dimensions of the literary work

"The issue of national literatures is fashionable. But it is a fashion which has preceded serious reflection on the subject" says Georges Ngal (1986) in as far as dealing with this issue talks about the choice of the language, affective values, and political ideas accompanied by the risk of a literary nationalism with might lead us to think that the mission of writers should be to beget a national identity dependent on the history of a nation. Would the national conscience then be, to such an extent, the sine qua non condition of the national literature going beyond local and ethnic identities?

2.Transculturalism / hybridising; "cultural inter-textuality" and literary creation

"The language does not precede the post-colonial work" (Jean Marc Moura: 1999) but constitutes its result because it is here that we see literary mutations resulting from "cultural inter-textuality" which is brought about by the juxtaposition not only of the texts but of different cultures in the narratology. "This is why one can most probably consider this theme of the alien and the otherness which one finds in the texts, as a metaphoric projection of the cultural hybridising peculiar to the African writer"(Paravy Florence: 2001). The transculturalism/hybridising; identity/otherness as issue of the African literary field would be one of the major themes of this conference, as "one of the essential duties of the critic is [...] to list the forms that this over-conscience takes and to find its rules" (Papa Samba Diop: 2002)

3.Classifying the concepts of "exile writings" and/or of "migrant writings"

Because they are the spokespersons for those who do not have a voice the "Negropolitan" writers are the guarantors of the various collective consciences; they are the result of a "literary hybridising" process which creates the subject matter dealt with. It also implies a questioning of the impact of the host societies on their creation. It is in this interstice that the multiplicity of opinions on the existence or non-existence of the "exile writings" or "migrant writings" are found. Should we speak of "exile writings" and/or of "migrant writings"? If the answer is yes, when should we use either the one or the other term and under which conditions do they apply to these writings? Is the theme of exile or immigration in the "negropolitan" writings the focal point of the writers or does it constitute a marginal phenomenon? Also, what is the part of autobiography, as "memory" writing or as "literary testimony", or even of the textual image of the self and of the other in "migrant writings"? (The role of the writer in the present tense of the narration, the autobiographic pact, etc) Lastly, does the so-called "didactic" literature belong to the themes of the African literary field? And why?

Abstracts (max.500 words) in English or French containing the following information aboutthe author(s): Surname / first name; position, institution, academic field, contact details; should be sent electronically by 30 April 2005 at the latest to: dkwk@rau.ac.za

A publication of the conference papers in an accredited journal is planned.

A pre-selection of abstracts by an international committee will take place during the first week of May 2005. Selected articles must be sent in by 31 January 2006 .

[1] « Le vocable « Bambara », communément utilisé pour désigner une ethnie du Mali, est en fait le résultat de la déformation française de bam-mana, terme dont l'étymologie a donné lieu à diverses interprétations. Nous avons souhaité adopter ce concept, car il résume à lui seul la complexité du parcourt d'un « Négropolitain » : « paysan » devenu lettré et donc « civilisé » qui refuse l'asservissement du « nouveau maître », choisit ou se sent forcé de quitter son pays d'origine, et par conséquent recompose/façonne son identité au contact d'autres compatriotes africains issus de différentes aires culturelles d'Afrique et des sociétés dans lesquelles il est amené à évoluer.

[2] The term "Bambara" commonly used to designate an ethnic group in Mali is in fact the result of the French deformation of "bam-mana", a term whose etymology has several interpretations. We have chosen to adopt this concept because it resumes, on its own, the complexity of the development made by a "migrant writer": "peasant" having become learned, therefore "civilized" who refuses the subservience to a "new master" and who chooses or feels obliged to leave his country of origin, and as a consequence rebuilds/shapes his identity through contact with African compatriots from different cultural African areas and societies in which he now moves.