Actualité
Appels à contributions
Correspondance et création

Correspondance et création

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Didier Coste)

Correspondance et création, 28-30 novembre 2007, Sfax, Tunisie.

Argumentaire:
Depuis longtemps, les correspondances réelles sont devenues un objet d'étude incontestable. Ainsi, les travaux d'érudition n'ont pas cessé de s'intensifier ; en témoignent les multiples publications de correspondances d'écrivains et d'artistes effectuées par les éditeurs, tel est le cas de Théodore Besterman qui a groupé pas moins de 13 volumes des lettres de Voltaire. En outre, les théoriciens se penchent de plus en plus sur les différents enjeux et fonctions des lettres dites réelles ou authentiques, c'est l'exemple de Roger Chartier dans son ouvrage : La Correspondance. Les usages de la lettre au XIXème siècle, ou de Luc Fraisse, avec L'amitié épistolaire de Proust et Anna de Noailles ou la Recherche avant la Recherche….
Comment lire les correspondances comme un acte de création?
En premier lieu, la correspondance offre à l'écrivain ou à l'artiste la possibilité d'élaborer des réflexions esthétiques sur l'expression littéraire et artistique. Tel est l'exemple des lettres de Gustave Flaubert adressées à Louise Colet ou celles de Vincent Van Gogh à son frère Théo
En deuxième lieu, la correspondance réelle constitue un “journal de bord” où les lettres deviennent un moyen de découvrir les étapes de la genèse des oeuvres, le processus qui mène des ébauches de l'oeuvre jusqu'à sa réception, en passant par tous les moments de la gestation : la correspondance comme témoin de cette genèse, avant-texte, miroir de la création privilégiant les phases de recherches préliminaires. La lettre, de ce fait, se situe à la périphérie de l'oeuvre, se propose comme un laboratoire ou un terrain d'essai. On peut citer l'exemple de Voltaire dans l'élaboration de son Candide ou de Flaubert dans celle de Madame Bovary, exprimant leurs doutes, leurs angoisses, leurs souffrances, mais aussi leurs joies, leur euphorie et leur jubilation tout au long du processus de création.
En troisième lieu, la correspondance est un espace de liberté, d'inachevé, d'hybridité, certains diront de négligence. En d'autres termes, la correspondance est le creuset d'une pensée qui refuserait tout dogmatisme, d'une “pensée nomade” selon l'expression de Brigitte Diaz, un lieu d'écriture complexe incarnant sans doute la fragilité du processus de création en général. En effet, dans la marge des genres reconnus, les correspondances réelles restent probablement une interrogation sur les limites elles-mêmes de la création littéraire et artistique.

Pour le comité d'organisation :
Habib Mejdoub

Comité d'organisation : Habib Mejdoub, Hédia Abdelkéfi, Arselène Ben Farhat, Didier Coste, Noureddine Fellah et Kamel Skander

Les communications ne doivent pas dépasser 20 minutes. Les propositions (titre de la communication et résumé d'une vingtaine de lignes) doivent parvenir avant le 15 juin 2007 à Monsieur Habib Mejdoub.
Adresse : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax, Boîte Postale 553 – 3000 – Sfax – Tunisie.
Email : correspondance_sfax@yahoo.fr