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Corpus de textes : composer, mesurer, interpréter

Corpus de textes : composer, mesurer, interpréter

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Yannick Mosset)

Le laboratoire junior « Des nombres et des mots (N&M’s) », qui réunit de jeunes chercheurs en géographie, en informatique, en linguistique, en stylistique et en sociologie, organise un colloque pour initier des réflexions interdisciplinaires sur les usages des corpus de textes. Cette manifestation s’inscrit dans la continuité de la journée d’étude du 29 mars 2012 organisée à l’ENS de Lyon sur les « Pratiques de corpus numériques : enjeux et méthodes interdisciplinaires », où des réflexions théoriques alternaient avec des études de cas. Ces deux types d’approches seront attendus, alimentés tant par des aspects méthodologiques que par des résultats.

Le corpus de textes constitue l’un des lieux les plus favorables à l’observation des réalisations de la langue. Deux conceptions du corpus coexistent et peuvent se nourrir : il est tantôt considéré comme un recueil d’exemples ou d’attestations servant à vérifier des hypothèses ou à étayer des théories linguistiques, tantôt perçu comme un outil d’exploration à part entière, susceptible de faire émerger des savoirs linguistiques. En parallèle, les chercheurs en sciences sociales ont conscience du fait que les objets qu’ils étudient émergent discursivement. Répondant à des démarches empiriques, le corpus de textes est ainsi devenu le terrain privilégié de la mise au jour et/ou de l’observation de phénomènes historiques, géographiques, sociologiques, à partir de leurs formulations et dénominations par différents acteurs.

La construction du corpus, son analyse, son interprétation et sa mise en perspective questionnent certes le contexte d’énonciation des discours, mais aussi la place ou la posture du chercheur. Au sein de chaque discipline, la place accordée aux corpus textuels, ainsi que la question de leur investigation, de leur taille, de leur représentativité et de leur interprétation doit être éclaircie et débattue. En outre, la situation centrale occupée par le texte interroge les cloisonnements disciplinaires et la possibilité de les dépasser. A quelles conditions peut-on faire communiquer les savoirs et les méthodes d’un champ à l’autre ? Les corpus de textes (considérés comme des construits) représentent-t-ils un dénominateur commun ou sont-ils le révélateur de visions segmentées qui reproduisent des clivages disciplinaires ?