Essai
Nouvelle parution
C. Gepner, Le Père Castel et le clavecin oculaire. Carrefour de l’esthétique et des savoirs dans la première moitié du XVIIIe siècle

C. Gepner, Le Père Castel et le clavecin oculaire. Carrefour de l’esthétique et des savoirs dans la première moitié du XVIIIe siècle

Publié le par Emilien Sermier (Source : Editions Honoré Champion)

Corinna Gepner, Le Père Castel et le clavecin oculaire. Carrefour de l’esthétique et des savoirs dans la première moitié du XVIIIe siècle

Paris : Honoré Champion, collection "Les Dix-huitièmes siècles", 2014.

EAN13 : 9782745326409.

192 pages. Broché

40 EUR

Présentation de l'éditeur :

Le père jésuite Louis-Bertrand Castel (1688-1757) a connu son heure de gloire au XVIIIe siècle grâce à son fameux clavecin oculaire. Partant de l’idée qu’il existe une analogie physique entre le son et la couleur, Castel imagine un clavecin qui dispenserait une musique de couleurs – des couleurs préalablement organisées en gamme sur la base de leurs correspondances naturelles avec les sons. Par-là, Castel cherche à mettre au jour les principes rationnels qui déterminent l’ordre de la nature et à fonder l’art en raison. Dès lors, l’art en vient à témoigner d’une intelligence divine compatible avec la raison et la musique des couleurs, en ce qu’elle rend ces principes fondateurs plus visibles que tout autre art, s’apparente à une forme de révélation. La musique colorée permet en outre de sauver l’homme de l’ennui, cette langueur qui lui ôte le sentiment d’exister, en assurant la pérennité du mouvement et de la surprise, en renouvelant le plaisir de la variété, en satisfaisant l’inconstance naturelle qui le pousse sans relâche vers d’autres objets de plaisir. De là à promouvoir un art libertin, il n’y a qu’un pas, que Castel franchit à son insu. Cette tendance est d’autant plus troublante que l’ennui, chez Castel, se trouve privé de dimension métaphysique et qu’il autorise de ce fait la recherche de la jouissance, au travers de l’expérience esthétique. Le divertissement a gagné ses lettres de noblesse dans le monde.

Depuis une dizaine d’années, Corinna Gepner se consacre à la traduction littéraire. Elle a enseigné à l’université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle et travaillé sur la question du regard et du libertinage dans les écrits romanesques et esthétiques de Diderot, dans les textes de Marivaux et dans les conférences du peintre Antoine Coypel.