Pour son premier numéro, dont la publication est prévue à l'automne 2008, la revue 2.0.1., Revue de recherche sur l'art du XXe et du XXIe siècle, lance un appel de textes portant notamment sur la thématique « contraintes ».
La revue 2.0.1., éditée par l'association du même nom (www.revue-2-0-1.net), est une revue destinée à diffuser et à promouvoir les travaux des jeunes chercheurs en sciences humaines (étudiants de master, doctorants, post-doctorants et jeunes professionnels) dont les recherches portent sur les arts plastiques, les arts visuels, l'architecture, le design, les théories de l'art, au XXe et au XXIe siècle.
Outre les contributions liées à la thématique du numéro, la revue appelle aussi des articles à même de refléter l'actualité de la recherche sur l'art contemporain :
- une traduction (article, texte de catalogue, document d'archive, etc.) ;
- un texte portant sur une exposition ET sur les publications qu'elle a pu occasionner ;
- des articles présentant des travaux de recherche en cours.
N° 1. Contraintes
Les contraintes rencontrées par les artistes, les critiques et les théoriciens de l'art dans le cadre de leurs activités sont nombreuses et variées. Elles peuvent être autant matérielles et financières que temporelles, spatiales, culturelles ou sociales, etc.
Auto-imposées, elles peuvent constituer un système à l'intérieur duquel l'artiste ou ses commentateurs choisissent de travailler. Mais pour ce premier numéro de la revue 2.0.1., il s'agit davantage de s'intéresser aux contraintes extérieures avec lesquelles artistes et critiques doivent composer ; des contraintes qui peuvent agir sur la création plastique et sur la réflexion sur l'art, c'est-à-dire sur les pratiques qui structurent le champ de réception de l'oeuvre.
Trois aspects de la question sont donc à envisager indépendamment ou conjointement : la production de l'oeuvre d'art, sa réception, et l'élaboration d'une pensée critique.
A l'opposé des préjugés sur la notion de liberté de création, il s'agit de voir en quoi les contraintes sont inhérentes au processus de création artistique et intellectuelle et peuvent aussi bien en limiter les formes qu'en favoriser la multiplicité.
Agissant sur la production des oeuvres et des analyses critiques, elles déterminent en effet en partie leur état final, et informent ainsi d'une manière transversale les créations artistiques, leur réception et l'élaboration de leur histoire.
Il s'agit alors de questionner le statut de l'artiste et du critique face à la contrainte, mais également celui de leur oeuvre et de voir comment, face à un problème, ils le reconnaissent et cherchent à le résoudre. En effet, si cette interrogation est soulevée, elle ne doit pas rester uniquement factuelle ; elle doit aussi permettre de déterminer les stratégies que l'auteur peut mettre en place pour s'accommoder des contraintes, pour les contourner, voire pour en faire un moteur du processus créatif.
Autrement dit, il s'agit d'observer si la contrainte peut être un espace des possibles plutôt qu'un obstacle paralysant qui serait subi sans négociation.
Dans cette perspective, pourront être envisagées les interrogations suivantes :
• Quels types de contraintes rencontrent les artistes au cours de la réalisation de leurs oeuvres et quelles stratégies déploient-ils pour y faire face ?
• Exprimée ou non, la contrainte présente dans l'oeuvre peut-elle avoir quelque influence sur le discours critique émis à son sujet ?
• Lorsqu'un critique écrit, quelle série de contraintes peut-il subir du fait de son adhésion à la ligne éditoriale d'une revue, d'une maison d'édition ou d'une collection, ou encore d'une radio, d'un site web, etc. ? Quels sont leurs effets sur la forme et sur le contenu de son discours ? Quelles variables possibles existe t-il au sein d'un système contraignant lors de la production critique ?
• Quelles influences matérielles, mais aussi idéologiques, historiques et sociales peuvent avoir les règlements (prix, concours, commandes publiques) sur les travaux d'artistes et le discours critique ?
• Cet habituel non-dit qu'est la contrainte peut-il être exprimé intentionnellement dans l'oeuvre, ou bien le spectateur/lecteur en prend-il uniquement connaissance par les propos de l'artiste et du critique ? En quoi cela oriente t-il son jugement ?
• Contre sa définition négative, en quoi la contrainte peut-elle devenir le moteur d'un travail artistique ou critique ?
• Les récepteurs, spectateurs et/ou lecteurs, ont-ils conscience de l'existence de ces contraintes (et donc du processus de création) et cela guide-t-il l'interprétation ou le jugement de valeur qu'ils peuvent émettre au sujet de l'oeuvre d'art ou du travail critique ?
***
Les propositions d'articles (2 pages avec titre et présentation de l'auteur), sont à retourner au comité de rédaction (revue.2.0.1@gmail.com) pour le 1er mai 2008.
Les articles retenus début juin par le comité de lecture seront à retourner pour le 5 septembre dernier délai.
Tous les articles : 10 000 à 15 000 signes, sauf les articles présentant les travaux de recherche en cours : 5000 à 7500 signes.