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 « Conte et croyance », Féeries n°10, 2013

« Conte et croyance », Féeries n°10, 2013

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Emmanuelle Sempère)

Le numéro 10 de la revue Féeries consacrera son dossier à la mise en relation du conte et de la croyance ; il paraîtra en 2013 (remise des articles 15 avril 2013).


Le paradoxe n’est qu’apparent entre le conte, lieu de fiction pure, et la croyance, lieu de conviction intime et d’espérance de certitude. En effet, le conte n’est que « fadaise » s’il n’obtient pas une forme d’adhésion minimale, une adhésion d’autant plus irraisonnée que le conte échappe au vraisemblable. Symétriquement, les mécanismes de la croyance mettent en jeu les tendances fictionnelles et les schèmes imaginaires consubstantiels à la nature de l’homme dont les contes offrent des figures stylisées autant qu’expérimentales. Intéressant aussi bien les études littéraires concernant les contes merveilleux que les travaux historiques, anthropologiques et sociologiques concernant la croyance, prise dans toutes ses acceptions, l’enquête sur « conte et croyance » permettra d’éclairer leurs points de rencontre comme leurs zones de conflit entre le XVIIe et le XIXe siècles.
On pourra par exemple s’intéresser à la façon dont le conte du XVIIIe siècle accueille des représentations religieuses et des discours théologiques divers, et interroger les enjeux de leurs mises en fiction. Dans ce cadre, le cas particulier du conte oriental offre de nombreuses pistes à exploiter, tant dans la voie des réécritures à visée apologétique que dans la voie d’une anthropologie préscientifique visant les phénomènes religieux. Enfin, si certains contes semblent proposer des alternatives spirituelles aux croyances surannées ou désavouées, d’autres à l’inverse achèvent de discréditer la croyance au profit du plaisir littéraire.
Une autre direction pourra consister dans une enquête sur les « publics », du conte comme de la croyance, en particulier au XVIIIe siècle lorsqu’on créditait les « esprits faibles », les femmes et le peuple d’une même tendance à la fabulation et à la superstition. Les termes de l’équation, mis au pluriel, déplacent la problématique et la mettent en relation avec le discours critique des Lumières : les contes et les croyances vivent d’illusion et se nourrissent de manipulation. Face à face et comme interchangeables, les textes qui « ne signifient rien » et les superstitions accuseraient les mêmes insuffisances intellectuelles et les mêmes excès de sensibilité.
Mettre en relation le conte et la croyance invite également à interroger les mécanismes de l’adhésion, au sens littéraire comme au sens psychologique du terme : comment agit le conte, quels moyens littéraires met-il en oeuvre pour capter la croyance, et dans quelle mesure la réflexion sur le conte a, sur la longue durée, servi et alimenté une réflexion critique sur la croyance ?

Les propositions d’articles, d’environ 500 mots, sont à envoyer avant le 1er juin 2012, en format word, simultanément à
sempere@unistra.fr
anne.defrance@free.fr
Les propositions d'articles et les articles seront soumis à l'approbation du comité de lecture de la revue. Date limite de remise des articles: 15 avril 2013.