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Conte et arts

Conte et arts

ARGUMENTAIRE

Du colloque

« L'épopée et le poème tragique, comme aussi la comédie, la dithyrambe et, pour la plus grande partie, le jeu de la flûte et le jeu de la cithare, sont tous d'une manière générale des imitations ; mais ils diffèrent entre eux de trois façons : ou ils imitent par des moyens différents, ou ils imitent des choses différentes, ou ils imitent d'une manière et non de la même manière.

Car de même que certains (…) imitent par les couleurs et le dessin bien des choses dont ils nous tracent l'image, de même que d'autres imitent par la voix, ainsi en est-il dans les arts précités : tous réalisent l'imitation par le rythme, le langage et la mélodie » Aristote, Poétique, éd. Gallimard, 1996.

Distincts dans leur manière d'imiter (de mimésis), de choisir l'objet de leur imitation et les moyens pour le reproduire, les arts ont en commun l'imagination qui prend en charge de faire « passer à l'acte les faits de la fable » (Aristote, Poétique). Ainsi Aristote définissait les arts, sous lesquels il regroupait poésie, épopée, théâtre, peinture, sculpture, musique et danse, en corrélation évidente avec l'histoire non pas telle qu'elle existe réellement mais comme elle « pourrait avoir lieu dans l'ordre du vraisemblable ou du nécessaire » (Aristote, Poétique). Cette définition, donnée cinq siècles avant J-C, continue à faire référence même si le terme fable a été remplacé par d'autres comme scénario ou intrigue.

Quelque soit le mode de mimesis pour lequel l'artiste a opté, l'oeuvre d'art aurait toujours une histoire à raconter. L'évolution technologique aidant, l'artiste a de plus en plus les moyens de laisser dire son imaginaire. Les histoires, telles que légendes, mythes, épopées, contes et récits de vies, tout en donnant l'impression de disparaître sous leur forme initiale orale, ressurgissent autrement sous de multiples formes artistiques contemporaines.

Depuis un demi-siècle, l'adaptation au cinéma des contes les plus connus, par la maison de production Disney (Blanche- Neige, Le Bossu de Notre Dame, Ali Baba et les Quarante voleurs, Cendrillon…etc.), leur a accordé une vie nouvelle tant ils continuent à enregistrer le même succès auprès du public jeune. Les produits dérivés de ces films alimentent une industrie et un commerce qui ne connaît plus de frontières. Que ce soit en Chine, en Grèce, au Maroc, au Canada ou ailleurs dans le monde, les enfants se rêvent princes et princesses en se déguisant, en coloriant, en s'amusant avec les personnages du conte, en déplaçant la flèche de la souris sur l'écran d'un PC…Mais le cinéma, tout en ayant investi le conte populaire ancien comme scénario, en a crée d'autres. Il suffit d'observer les files d'attente interminables devant les salles de cinéma à la sortie de films tels que Le Seigneur des AnneauxHarry Potter, Narnia… pour constater la magie que continue d'avoir l'imaginaire sur les humains à travers le monde. Des expériences menées par des artistes marocains, réalisateurs de télévisions et scénaristes : Abdallah Chakroun, voyage dans l'Au-delà, cantilène marocaine écrite et réalisée pour la radio marocaine dans les années 70 ; Fatéma Boubegdi, Rommana W Bartal (رمانة و برطال) ; Mohamed Kaouti, Alif Baa (ألف باء), ont connu et connaissent toujours un succès auprès du public national.

La bande dessinée, genre littéraire contemporain alliant dessin et texte, est une mise en image de l'histoire. Reproduisant des contes populaires pour le public jeune, elle connaît un franc succès auprès de lecteurs de tout âge, lorsqu'elle invente d'autres légendes et mythes tels que Astérix, Lucky Luke ou Tintin…De part sa nature textuelle (dialogue accompagnant l'image), la bande dessinée passe facilement à l'écran (grand ou petit) et franchit, une fois de plus, l'espace d'un autre genre.

Le conte interpelle les artistes, ravive l'imaginaire, captive son public. Il refuse de tomber dans la désuétude, lettre morte. Toutes les formes artistiques l'investissant l'attestent. La fable serait-elle à l'origine de l'oeuvre d'art ? Serait-elle essentielle à l'imaginaire ? Serait-ce le secret de sa pérennité ? L'art, pourrait-il sauver le conte de l'oubli ?

Durant ce colloque, nous souhaitons que les interventions s'inscrivent dans l'un des axes suivants :

La fabrication de l'image autour du conte : dessin de BD, plastique, illustration, dessins animés… Le conte à l'écran : vie ou mort de la fable orale ? Des contes modernes pour notre imaginaire : les nouvelles fables  Le spectacle vivant : le conte sur scène, regards de chorégraphe et de metteur en scène Les nouveaux conteurs et la multiplicité des récits : épopées, contes, mythes, récits de vie… Le conte en musique

Le dernier délai pour recevoir les propositions de communication est le 15 juin 2008.

Contacts :

Mme Fatima Zahra Salih, pour les communications en français :

Adresse électronique : fz.salih@hotmail.com

M. Omar Madihi, pour les communications en arabe :

Adresse électronique : madiomar@hotmail.com

M. Khalid Chaouch, pour les communications en anglais :

Adresse électronique : Chaouch63@yahoo.com