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Constructions des genres illégitimes

Constructions des genres illégitimes

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Laélia Véron)

Constructions des genres illégitimes

Dans la doxa universitaire, la valeur d’une œuvre est censée résider dans son écart par rapport aux lois du genre dans lequel elle s’inscrit, et qu’elle contribuerait à travailler de l’intérieur, voire à révolutionner. À l’inverse, les « mauvais genres », la « paralittérature », ou la « littérature de genre » désignent un ensemble de textes dont l’identité générique est fortement marquée, et qui sont envisagés comme la réitération de stéréotypes et de codes préexistants. La sociologie de la littérature, depuis la publication des Règles de l’art, s’attache à montrer que cette hiérarchie différentielle repose sur des présupposés d’ordre idéologique et à remettre en cause les tentatives de naturalisation des frontières historiquement construites entre les genres : le déclassement de la littérature « de genre » vient de sa forte dépendance vis-à-vis des structures du marché, qui détermine des contextes de production et de réception spécifiques. Dans cette perspective, la troisième séance du séminaire des Armes de la critique (SLAC) se propose d’envisager les deux axes suivants :

1) Analyse des constructions extra-textuelles (historiques et sociales) de l'illégitimité générique qui informent la lecture des œuvres « paralittéraires » ;

2) Analyses matérialistes de genres « dominés » spécifiques (science-fiction, polar, western, roman à l'eau de rose...), incluant la question des structures économiques (éditoriales, marché, etc.) et celle des conditions matérielles de la production et de la réception.

 

Nous attendons des propositions de communications en rapport avec les problématiques évoquées ci-dessus. Les interventions pourront prendre la forme d’études de cas, de réflexions, de bilans ou de synthèses théoriques, mais aussi de comptes-rendus d’ouvrage(s) critique(s) ou théorique(s). Chaque communication pourra durer une vingtaine de minutes. Nous accueillons très favorablement toute proposition en rapport avec le thème de la séance, y compris si elle émane d’un-e non-universitaire, ou d’un-e étudiant-e de premier ou de deuxième cycle. Chaque intervenant-e, s’il/elle le souhaite, pourra voir sa communication publiée sur le site du séminaire.

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La séance aura lieu le vendredi 16 décembre, de 14h30 à 17h30, à l’ENS Ulm (45 rue d’Ulm, Paris 5e), salle à déterminer. Merci d’envoyer vos propositions (150 à 200 mots environ) avant le 2 décembre (réponse le 4 décembre au plus tard) aux adresses suivantes :

alice.de.charentenay@gmail.com, anais.goudmand@gmail.com