Journée des Doctorants du Laboratoire d’Etudes Romanes (EA4385)
Université Paris 8
Jeudi 12 juin 2014
Bâtiment D-Salle D143
Constructions, représentations et mises en scène des pouvoirs : discours, pratiques, images
Organisée par
Giulia FILACANAPA, Natalia MOLINARO
Déléguées des Doctorants du L.E.R
Avec le soutien de
Laboratoire d’Etudes Romanes - EA 4385
Ecole Doctorale Pratiques et Théories du Sens - ED 31
Département d'Etudes Théâtrales pour la mise à disposition de l'Amphithéâtre 4
Contact : jdocler@gmail.com
Pour la première année, les doctorants du Laboratoire d’Etudes Romanes de l'Université Paris 8 organisent une Journée des doctorants. Soutenue par le Laboratoire, cette rencontre s'articule autour d'un thème large susceptible d'intéresser les jeunes chercheurs qui en font partie, leur donnant ainsi la possibilité de présenter leurs travaux. Le programme de la Journée des doctorants 2014 est le résultat d'une sélection de contributions et invite l'ensemble des participants (communicants et auditoire) à réfléchir autour des constructions, représentations et mises en scène des pouvoirs.
La notion de pouvoir a animé toute une génération de chercheurs, issus de différentes disciplines comme la philosophie, la sociologie ou l’anthropologie, parmi lesquels Michel Foucault, qui en renouvela complètement la signification. Pour lui, le « pouvoir » n'est pas uniquement institutionnel ou étatique, il désigne un réseau complexe de stratégies, de tactiques et de procédures multiples et diversifiées. Il consiste en un « amas » de micro-pouvoirs mobiles et locaux. Foucault est l'un des premiers à avoir étudié le pouvoir sur le plan des processus mineurs qui cernent et investissent le corps. C'est ainsi qu'il ouvre la voie à un renouvellement épistémologique de la notion de pouvoir, en statuant qu'à côté d'un pouvoir suprême politique, il existe dans notre société tout un amoncellement de micro-pouvoirs omniprésents. Cependant, le pouvoir est également symbolique, comme l’a analysé Pierre Bourdieu. Le pouvoir de « constituer le donné par l’énonciation », de « faire voir » et de « faire croire » est un pouvoir quasi-magique, nous dit l’auteur. Il permet d’obtenir les mêmes résultats que si l’on avait recours à la force, et pourtant, il n’est pas sans exercer une forme de violence. Pour lui comme pour Foucault, le pouvoir est un rapport de forces débouchant nécessairement, à terme, sur une forme de domination. Or, celle-ci n’est possible que si le « pouvoir » est reconnu, c’est-à-dire, que s’il s’est doté de légitimité. Le symbole, la représentation et la mise en scène sont des outils permettant de construire cette légitimité, mais ils peuvent aussi la défaire : le rapport de forces peut changer, les rôles s’inverser.
Comment se traduisent ces rapports de forces ? Comment s’incarnent-ils ? Comment sont-ils mis en scène ? Et comment les pouvoirs et les contre-pouvoirs se mettent-ils eux-mêmes en scène pour se rendre légitimes ? A l’heure des nouvelles technologies, de la globalisation, des bouleversements socio-politiques dont nous sommes témoins, de la mise en question des institutions et des pouvoirs constitués, et tandis que les cadres disciplinaires explosent, il nous semble opportun d’interroger à nouveau ce rapport de forces, ainsi que ses modes de construction et de représentation dans différentes sphères, que ce soit dans le champ politique, médiatique, juridique, artistique, historiographique ou littéraire, et dans les différentes sociétés historiques et contemporaines qui composent les aires géographiques sur lequel travaille le Laboratoire d’Etudes Romanes. Le caractère multiple et mobile de la notion de pouvoir(s), toujours plus affirmé, implique en effet une approche pluridisciplinaire, voire interdisciplinaire, et même, transdisciplinaire : il nous pousse à chercher entre les différentes disciplines, à travers elles et au-delà, à instaurer un dialogue entre plusieurs échelles, qu’elles soient spatiales, culturelles, temporelles ou conceptuelles.
Nous proposons une journée en deux volets : le premier consacré à une réflexion sur les rapports de pouvoir, leur construction et leur représentation dans la littérature, le cinéma ou encore le théâtre, nous permettra par la suite d’ouvrir la question de la mise en scène du pouvoir politique et sa dramatisation.
Programme
9h15 : Accueil
9h30 : Ouverture de la Journée par Julio Premat, Directeur du Laboratoire d'Etudes Romanes
Introduction à la journée par les membres du Comité d'organisation
Volet 1 : Constructions et représentations des pouvoirs
Modératrice : Giulia Filacanapa
09h45 : Corinne Manchio, Les rencontres du Secrétaire florentin pendant ses légations : mise en scène des rapports de force
10h15 : Tania Rispoli, Le Centaure dans l’iconographie humaniste florentine et en Machiavel. Deux représentations du pouvoir
10h45 : Ilaria Moretti, La faiblesse de l’homme moyen. La mort comme allégorie du pouvoir dans deux pièces de Dino Buzzati
11h15 : Pause café
11h30 : Clélie Chanéac, La réception des thèses positivistes (Auguste Comte) et évolutionnistes (Charles Darwin) par deux intellectuels italiens contemporains : Francesco De Sanctis et Luigi Capuana
12h00 : Cristina Bernaldo, El Asesino de Pedralbes (G. Herralde, 1978): Représentation de l'engagement politique et des rapports de force dans les centres d´enfermement pendant la transition démocratique espagnole
12h30-14h00 : Pause déjeuner
Volet II : Mises en scène du pouvoir politique
Modératrice : Natalia Molinaro
14h15 : Claudia Jareño, Une démocratie orpheline : les représentations patriarcales de la nouvelle démocratie postfranquiste et sa mise en scène. Critique et alternative féministe
14h45 : Paolo Vicini, Aspects symboliques du pouvoir dans l’Exposition de la Révolution fasciste de 1932
15h15 : Pause café
15h30 : Ana Cristina Pereira Braz, L’ironie dans le débat parlementaire portugais : images et pouvoir
16h00 : Liliana Buitrago, Souffrance ou bonheur…Quelle mise en scène efficace?
16h30 : Synthèse et clôture de la Journée
17h00 : Pause café
17h15-18h30 : Assemblée Générale du Laboratoire d'Etudes Romanes
19h00: Arlecchino soldato per forza, de Giovanni Poli, mis en scène par Giulia Filacanapa avec la Compagnie Universitaire de Paris 8 GenteGente! (Amphi 4 - Bâtiment A).
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