Essai
Nouvelle parution
Confucius ou la science des princes, trad. F. Bernier (1687)

Confucius ou la science des princes, trad. F. Bernier (1687)

Publié le par Marc Escola (Source : Stéphane Goulhot)

Référence bibliographique : Confucius, Confucius ou la science des princes, éditions du Félin, collection "les marches du temps", 2015. EAN13 : 9782866458294.

 

 

Confucius ou la science des princes

Abrégée et mise en françois par M. Bernier                     

Contenant les principes de la morale particulière du gouvernement politique des anciens empereurs et magistrats de Chine

Édition établie, préfacée et annotée par Sylvie Taussig et Thierry Meynard

 

Éditions du Félin

Collection : les marches du temps

Nombre de pages : 480

Format : 150 x 230

Reliure : Broché

Tirage : 800

Office : 10 septembre 2015

Prix de vente : 25 €

ISBN : 978-2-86645-829-4

 

Le texte dont nous présentons ici la première publication française est un trésor de la  bibliothèque de l’Arsenal. Existant sous la forme de deux manuscrits copies conformes, datant de 1687, il est surtout la première traduction en français d’un ensemble considérable de  textes dits de Confucius.

 

Pour autant son auteur, François  Bernier (1620-1688), élève de Pierre Gassendi  et illustre en son temps pour avoir passé plus d’une décennie chez le grand Moghol  et en avoir rapporté un ouvrage qui a fait sensation, ne l’a pas  établie à partir du chinois, mais de la première traduction latine   parue la même année grâce aux bons soins de Louis XIV, réalisée par les pères jésuites installés en Chine depuis environ un siècle, et très acculturés.

Cette double transposition en fait un texte unique, dans la mesure  où les jésuites avaient réalisé leur traduction à la fois  pour faire connaître la pensée chinoise aux missionnaires, mais aussi pour justifier en Occident leur stratégie d’évangélisation, gravement contestée par d’autres ordres et bientôt condamnée par Rome, mettant un terme à ce qui est entré dans l’histoire sous le nom de Querelle des rites. Or Bernier fait partie des philosophes qui, après La Mothe le Vayer, s’emploie à passer au crible les idées religieuses, politiques et morales traditionnelles  et qui découvre dans la morale de Confucius les preuves de la « vertu des païens », sans l’éclairage de la révélation, et  des éléments d’une science sociale sécularisée, qui se passe donc de la religion et de la théologie, ainsi que dans  la Chine un système qui ne recourt à aucune  théologie politique.

« Confucius ou la Science des Princes contenant les Principes de la Religion, de la Morale particulière du Gouvernement Politique, des anciens Empereurs et Magistrats de la Chine. Abrégée et mise en françois par Mr Bernier, Docteur en Médecine » contient donc des extraits imposants de trois livres confucéens, que nous présentons ici avec une introduction qui remet en perspective  les enjeux de la lecture religieuse et philosophique des classiques chinois en Occident, leur influence sur les théories politiques des pré-Lumières  en rappelant le très fort engouement qui s’est manifesté pour la Chine  presque tout au long du règne de Louis XIV et avec des notes de sinologie qui permettent de comprendre les deux niveaux de traduction du texte, lequel n’a pas été publié en son temps, peut-être à cause de la mort de Bernier, mais peut-être aussi à cause  de sa teneur philosophique.