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Penser la critique avec Pasolini

Penser la critique avec Pasolini

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Anne-Violaine Houcke)

Le cycle de conférences Penser la critique avec Pasolini se poursuit mercredi 4 février, avec deux conférences:

 

  • Enrique Seknadje : Pasolini et Amarcord de Federico Fellini : une description de description de description ?


Pasolini a écrit sur des films qu'il n'a pas réalisés – il en a fait l'analyse, le commentaire, la critique. Notamment sur Amarcord de Federico Fellini. Concrètement, il a écrit deux textes sur Amarcord : un (en septembre 1973, pour Il Tempo) consacré précisément au « script publié » par Fellini et le co-scénariste Tonino Guerra, paru peu de temps avant la sortie du film ; et un, quelques mois plus tard, sur le film lui-même (en février 1974, pour l'édition italienne de Play-Boy). Il est intéressant d'observer le croisement des regards dans le second écrit. Pasolini évoque, début 1974, non seulement l'oeuvre cinématographique qui est sortie sur les écrans italiens en décembre 1973 et qu'il a vue, mais, à travers elle ou parallèlement à elle, la novellisation qui avait été publiée, et, aussi la façon il avait parlé de celle-ci sans avoir vu le film. De montrer aussi, comment, dans le premier texte, c'est entre autres sa conception de ce qu'est un scénario (une écriture sur du papier qui brûle) qui est revendiquée.



Enrique Seknadje est Maître de Conférences au Département Cinéma de l'Université Paris VIII. Il a écrit, entre autres, sur Roberto Rossellini et le néoréalisme, le cinéma « politique » italien, David Lynch. Ses recherches portent principalement sur les rapports entre littérature et septième art. Il a organisé, en 2014, une journée d'études internationale sur le phénomène de la « novellisation ».  

 

  • Vanessa De Pizzol : Critique : écarts et rapprochements. Aux sources de l’inspiration pasolinienne

 

Dès ses débuts, Pasolini place la réflexion théorique au cœur même de son inspiration. De grands théoriciens – figures tutélaires – orientent son parcours aux côtés d’artistes qu’il admire profondément. La relation qui se noue avec eux, de même que l’intérêt aigu qu’il porte à l’étude critique, au langage théorique en tant que tel, se décline dans son œuvre sous de multiples facettes : citations récurrentes, dialogue, assimilation de l’analyse critique de sa production … Il dote sa production artistique d’un cadre théorique : pour chaque langage exploré, des règles sont édictées de manière plus ou moins contraignante, quitte à y revenir pour les remettre en cause. L’approche critique de l’œuvre d’autrui nous livre également des clés sur le processus de création chez Pasolini : saisir l’altérité et le langage propre à chaque artiste peuvent amener à la gestation d’une nouvelle œuvre chez lui. Les années 60-70 voient sa critique prendre pour cible le langage de la société italienne (verbal et non verbal). Ses interventions incessantes dans la presse pointent un changement de valeurs irréversible que le langage révèle : il analyse les signes, même infimes, du délitement d’un monde qu’il aimait.

 

Vanessa De Pizzol est traductrice. Maître de conférences (sans poste) elle a publié un essai sur Pasolini, objet de sa thèse de doctorat, qu’elle a abordé sous l’angle de la polémique. (Pasolini et la polémique. Parcours atypique d’un essayiste, L’Harmattan, 2004)

 

Programme de la séance et de l'ensemble du cycle: http://pasolinicritique.labex-arts-h2h.fr/

 

 

Cycle coordonné par Anne-Violaine Houcke (Labex Arts-H2H), Hervé Joubert Laurencin (Paris Ouest Nanterre La Défense), Cécile Sorin (Paris 8-Vincennes-Saint-Denis)