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Conf. de M. Laureillard : « Caricature et calligraphie chez quelques artistes chinois du XXe siècle » (discutant : Ye Xin, artiste) (Paris)

Conf. de M. Laureillard : « Caricature et calligraphie chez quelques artistes chinois du XXe siècle » (discutant : Ye Xin, artiste) (Paris)

Publié le par Romain Bionda (Source : Marianne Simon-Oikawa)

Conférence de Marie Laureillard (Université Lumière-Lyon II) : « Caricature et calligraphie chez quelques artistes chinois du XXe siècle » (discutant : Ye Xin, artiste)

Zhang Zhengyu (1903-1976), Huang Miaozi (1913-2012) et Huang Yao (1917-1987) partagent une double identité de caricaturistes et de calligraphes. Tous trois ont connu l’âge d’or de la caricature ou « manhua » dans la Shanghai cosmopolite des années 1930, livrant à travers leurs caricatures, largement influencées par l’Occident et le Japon, des commentaires socio-politiques sur leur temps. Niubizi, personnage récurrent créé par Huang Yao, représente par exemple un homme ordinaire qui affronte les vicissitudes avec courage et espoir.

Après l’arrivée au pouvoir de Mao en 1949, les trois artistes vont se tourner vers la calligraphie, qu’ils vont chercher à revivifier. Leur propension à saisir les traits essentiels d’une figure se retrouve dans cet art scripturaire dont ils réactivent les liens à l’image. Zhang Zhengyu et, à sa suite, Huang Miaozi, pratiquent une calligraphie audacieuse et contradictoire d’un point de vue artistique, puisque mêlant la netteté du style sigillaire à la fluidité de la cursive, et qui renoue volontiers avec l’origine pictographique de l’écriture chinoise. Installé en Asie du Sud-Est à partir de 1949, Huang Yao manifeste une orientation très semblable : il va créer ce qu’il nomme les « peintures de caractères » ou wenzihua, qui, selon ses dires, exaltent la « belle structure des anciens caractères chinois, tout en mêlant art primitif, dessin et symboles, pour écrire des poèmes ou des locutions et peindre dans un style novateur ». L’évolution comparable de ces trois artistes  conduit à interroger le rapport qu’entretiennent, sous leur pinceau,  ces deux langages au tracé abrégé et spontané que sont la caricature et la calligraphie