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Conférence de G. Benrekassa,

Conférence de G. Benrekassa, "Limites du politique et déni de la violence"

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : Gisèle Berkman)

Conférence de Georges Benrekassa, "Limites du politique et déni de la violence", le 20 octobre 2011, au Lycée Henri-IV

(discutante: Gisèle Berkman)

Conférence du Collège international de philosophie, organisée dans le cadre de la convention avec le Lycée Henri IV

Salle des Conférences, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

18h30-20h30

 

On rencontre sans cesse la présence au sein du pouvoir « souverain » d’un paradoxe redoutable : il est le seul à pouvoir, à la limite, conserver en lui la « naturalité » : unjus contra omnes, et par là il manifeste une auto-présupposition de l’ « être en puissance du droit » où reste présente un « droit naturel », qui refuse d’abord de masquer la relation fondatrice entre violence et histoire. Et pourtant, la relation fondatrice entre puissance et droit ne cesse de faire retour, elle habite le politique comme ce qui est déjà inéluctablement omis, mais toujours nécessairement impliqué à l’articulation pouvoir constituant /souveraineté. Dans le prolongement de cette configuration, on voudrait s’interroger sur les modalités et les fonctions d’un déni de la violence dans le politique – un déni, c'est-à-dire l’exclusion d’une perception insoutenable et sa reconnaissance consacrée, dans le même mouvement ; et la contribution inéluctable au dépérissement de l’hypothèse politique, de la présence massive, sans cesse montrée et amplifiée, de la violence dans un en dehors devenu insaisissable, entre violence « barbare » et violence propre à l’économie du despotisme, entre déchirure événementielle et menace catastrophique jamais vraiment identifiée, entre aberration individuelle et haut mal collectif.


 

Georges Benrekassa, professeur émérite à l'Université Paris Diderot-Paris 7, est spécialiste de la pensée des Lumières. Parmi ses travaux : Fables de la personne -Pour une histoire de la subjectivité (Paris, PUF, 1985) ; Montesquieu, la liberté et l'histoire (Paris, UGE, 1987) ; Le langage des Lumières - Concepts et savoir de la langue (Paris, PUF, 1995) ; Les manuscrits de Montesquieu : secrétaires, écritures, datations, (Cahiers Montesquieu n° 8, Liguori Editore, Napoli - Voltaire Foundation, Oxford, 2004). Son travail actuel porte sur l'achèvement problématique des Lumières et de la notion de Bildung.



 

Discutante :
Gisèle Berkman, directrice de programme au CIPh, membre du comité de rédaction de la revue Po&sie. Dernier ouvrage paru : L'Effet Bartlebyphilosophes lecteurs (Hermann, « fictions pensantes », 2011).