Questions de société
Communiqué et motions de la 6e Coordination Nationale des Universités, réunie à Dijon le 16/03/09 : la coordination dénonce «l'irresponsabilité des ministres»

Communiqué et motions de la 6e Coordination Nationale des Universités, réunie à Dijon le 16/03/09 : la coordination dénonce «l'irresponsabilité des ministres»

Publié le par Florian Pennanech

Sur cette page:

- Communiqué et motions de la 6e Coordination Nationale des Universités, réunie à Dijon le 16/03.

- La 6ème coordination nationale des universités dénonce «l'irresponsabilité des ministres» (17/03/09 {sciences2} Blog de Sylvestre Huet).

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Communiqué du matin

Depuis six semaines, l'université et la recherche sonten grève. Cinq coordinations nationales des universités, quatrecoordinations étudiantes, deux coordinations de la CNFDE se sontréunies à ce jour ; les laboratoires en lutte, les docteurs nontitulaires et doctorants, ainsi que les salariés de l'EducationNationale et les parents se sont également constitués encoordinations ; les IUT, les BIATOSS s'organisent en coordinations dansla semaine qui vient.En dépit d'un mouvement sans précédent, malgré des centaines demotions, d'analyses produites depuis des mois, malgré les dizaines demilliers de manifestants rassemblés chaque semaine, les ministres del'Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l'Education Nationalepersistent à ignorer l'ensemble des revendications des enseignants, desétudiants, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques,en particulier l'abrogation de la loi LRU et du pacte pour larecherche. Une mascarade – l'annonce d'une année de « transition » versla masterisation – en suit une autre – la « réécriture » du décretstatutaire. La plupart des dossiers sont tout bonnement absents desdiscours de V. Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n'étaitpas suffisante, 92 députés de la majorité viennent de déposer avec leplus grand cynisme au regard de la situation actuelle un projet de loi,en continuité avec les préconisations de l'OCDE, qui entend faireporter aux seuls étudiants et à leur famille le coût du désengagementsans précédent de l'Etat de l'enseignement supérieur.

La 6e Coordination Nationale des Universités réunie àDijon dénonce l'irresponsabilité et le cynisme des ministres dans lagestion d'une crise majeure de l'enseignement supérieur et larecherche. Ils portent seuls la responsabilité de la radicalisation dumouvement. Ils ne représentent en rien l'esprit de notre communauté. LaCoordination Nationale des Universités refuse tout chantage quienfermerait les personnels et les étudiants dans le dilemme : sauver lapromotion actuelle ou sauver les promotions à venir. Elle ne peut êtretenue pour responsable d'une situation que nous subissons.Elle exige du gouvernement le retrait des réformes contestées et lamise en place urgente des conditions d'ouverture d'un véritabledialogue. Elle appelle au renforcement d'une mobilisation unitaire et àla multiplication de ses actions. Elle ouvre, aujourd'hui lundi 16mars, à Dijon, le « printemps des universités et de la recherche » dontle premier acte aura lieu le 19 mars 2009.

Motion concernant le porte-parolat de la CNU

La CNU est formée par la réunion des personnelsadministratifs et techniques, enseignants et chercheurs, étudiants,mandatés par les AG. Elle représente la majeure partie des universitéset institutions d'enseignement supérieur public et de recherchefrançais. La CNU est une organisation représentative du mouvement.

La CNU désigne pour la représenter une équipe deporte-parole représentative, renouvelable à la coordination suivante,et lui accorde mandat impératif de communication sur la base de l'appelnational constitué par l'ensemble des motions adoptées par lescoordinations ayant eu lieu à ce jour.

Cette délégation n'a pas mandat pour négocier. Elleréagit à l'actualité de la mobilisation, joue un rôle de facilitateurorganisationnel entre deux coordinations, elle fait le lien avecl'intersyndicale. Sa mission est de porter la parole de la CNU entreles assemblées générales de celle-ci, seule expression légitime dumouvement. Les porte-parole sont élus de manière paritaire parmi lesmandatés de la CNU actuelle.

Motion stratégique : calendrier et actions

Nous, membres de la communauté universitaire et derecherche, assumons notre responsabilité de défense de la transmissiondu savoir à travers une éducation accessible à tous, une recherchemenée avec passion et les tâches indispensables nécessaires à sonfonctionnement. Nous défendons avec force ces valeurs, niées par lesréformes que nous combattons. Nous observons en outre qu'aucune desrevendications formulées dans les précédentes motions adoptées par lesAG n'a été satisfaite.

La CNU attire l'attention du gouvernement surl'inquiétude croissante des étudiants concernant l'issue de leur annéeuniversitaire. Elle les assure de sa solidarité et invitera lesuniversités à étudier en temps utile les mesures nécessaires à unejuste évaluation de leur année. Elle affirme que le gouvernement doitprendre ses responsabilités face aux étudiants, aux personnels et ànotre société.

La CNU se déclare particulièrement choquée parl'attitude de mépris voire de provocation des deux ministres del'Enseignement Supérieur et de la Recherche, et de l'EducationNationale. Elle condamne avec force la répression violente demanifestations pacifiques, les fermetures administratives.

La CNU soutient les enseignants du second degré quidéfendent les commissions paritaires et transparentes d'affectation etde mutation dans un cadre national et solidaire. Elle apporte sonsoutien total aux enseignants des écoles qui luttent contre la casse decelle-ci et plus particulièrement aux enseignants entrés en« résistance ».

La CNU dénonce les manquements graves à l'éthique queconstituent les mensonges répétés de X. Darcos (par exemple surl'allongement de la formation des enseignants) et de V. Pécresse (parexemple sur les budgets). Elle demande leur démission.

Les attaques contre l'université et la recherches'intègrent dans une politique globale contre les services publics etles conditions de vie de la population en général. Nos revendicationssont les suivantes : aucun salaire en dessous de 1500€ net, un planpluriannuel d'embauche, la fin de la précarité.C'est pourquoi la CNU renouvelle son appel à participer massivement àla journée d'action interprofessionnelle du jeudi 19 mars. Elle appelleles secteurs en lutte et les organisations syndicales à donner unesuite très rapide à cette journée.

Calendrier proposé

La CNU recommande :

1. la mise en place de deux manifestations et/ou actions « coup de poing » par semaine, sans précision de lieu.

2. la mise en place dans les lieux publics d'actions(type « cours hors les murs ») manifestant la spécificité de nosmétiers, et de nos missions (enseignement, recherche).

- 17 mars : nuit de l'université des facs franciliennes.

- 18-19-20 mars : participation à la mobilisation européenne contre la stratégie de Lisbonne à l'occasion du sommet européen des 19 et 20 mars.

- 19 mars : manifestation interprofessionnelle. Appel à la grève générale dans le public et le privé.

- 20 mars : * appel pourque les directeurs de composantes des Universités démissionnent à cettedate si les revendications ne sont pas entendues par le ministère.Publication de ces démissions (à la façon des Aixois, 120 lettres dedémission apportées à la présidence et au rectorat). * Voter la grèveen convergence avec d'autres secteurs : appel à des rassemblements dansles villes dans cette perspective.

- week-end du 21-22 mars : 5e CNE

- 23 mars : 7e CNU à Strasbourg.

- 24 mars : * appel auxsyndicats siégeant au CTPU de voter contre le projet de décretstatutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblementmassif au lieu de réunion de la CTPU. Ce même jour, blocage à la mêmeminute de lieux préalablement définis partout en France. * réunionspubliques et manifestation nationale de la maternelle à l'université *blocage prévu du CA du CNRS.

- 25-26-27 : RPG. * Rectorats : encerclement à l'ouverture pour interdire l'entrée des personnels* Péages : tracts, ouverture de barrières et passages gratuits* Gares : blocages ponctuels des voies ou à défaut simple tentatives d'intrusion dans les gares

- 26 mars : manifestation nationale avec des déclinaisons locales.

- 28 mars : suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars)

- 31 mars, par exmanifestation nationale de chez Pécresse à chez Darcos, pour ne pasremonter les maquettes (c'est la nouvelle date de remontée desmaquettes).

Suggestions d'actions De la maternelle à l'université :

• proposition de motions communes pour militer et converger dans la lutte avec le secondaire et le primaire• déplacements dans les écoles, les collèges et les lycées• organiser une nuit des écoles et une nuit des universités en même temps, par exemple sous la forme d'une retraite au flambeau

Administratives :

• envoi aux élus d'une lettre mettant V. Pécressedevant ses responsabilités en cas de non remise des diplômes• demander aux députés qui ont voté la loi LRU de venir s'expliquerdans les universités• ne laisser en paix ni les ministres ni les recteurs : installer despiquets de grève devant ces espaces stratégiques rappelant la naturedes revendications (par exemple, tous les jours de 9h à 10h30)• blocages de CA ou d'instances décisionnaires dans les universités.Mettre sous pression les exécutifs universitaires pour qu'ils fassentremonter au ministère le fait que la situation locale est devenueintenable• boycott des jurys de bac sur la base d'un texte (proposé par SLU) etmis en ligne pour signatures individuelles• démission collective des directeurs d'UFR, des directeurs dedépartements, des personnels exerçant des fonctions administratives(selon un calendrier proposé par chaque université)• création de cahiers de doléances dans les universités à partird'ateliers de travail et en vue d'Etats généraux de l'EnseignementSupérieur et de la Recherche• mise en service de caisses de grève (spécialement pour faciliter lamobilisation des BIATOSS)

Médiatiques :

• organisation d'une journée nationale de blocage des universités (manifester avec un brassard : université n en grève)• acheter une page dans la presse• intervenir lors des événements sportifs (par exemple) pour saisir l'opportunité médiatique• manifestations en nocturne / avec instruments de musique• défilés en sous vêtements ou nus…• occupation de lieux publics symboliques• tracter directement différents publics avec des textes ciblés• défilés plusieurs fois par semaine (notamment à Paris)

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- La 6ème coordination nationale des universités dénonce «l'irresponsabilité des ministres» (17/03/09 {sciences2} Blog de Sylvestre Huet).

 Tenue à Dijon hier, la sixième coordination nationale a déroulé un nouveau calendrier d'actions. Un signe clair d'une détermination intacte malgré la durée du mouvement en cours.

Dans son communiqué initial, elle souligne qu'«En dépit d'un mouvement sans précédent,malgré des centaines de motions, d'analyses produites depuis des mois,malgré les dizaines de milliers de manifestants rassemblés chaquesemaine, les ministres de l'Enseignement Supérieur et de la Rechercheet de l'Education Nationale persistent à ignorer l'ensemble desrevendications des enseignants, des étudiants, des chercheurs, despersonnels administratifs et techniques, en particulier l'abrogation dela loi LRU et du pacte pour la recherche. Une mascarade – l'annonced'une année de «transition» vers la masterisation – en suit une autre – la «réécriture» du décret statutaire.La plupart des dossiers sont tout bonnement absents des discours de V.Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n'était pas suffisante, 92députés de la majorité viennent de déposer avec le plus grand cynismeau regard de la situation actuelle un projet de loi, en continuité avecles préconisations de l'OCDE, qui entend faire porter aux seulsétudiants et à leur famille le coût du désengagement sans précédent del'Etat de l'enseignement supérieur.»

Parmi les textes des motions adoptées (l'intégrale est ici), on peut relever plusieurs points. Ainsi, les délégués attirent «l'attention du gouvernementsur l'inquiétude  croissante des étudiants concernantl'issue de leur année universitaire. Elle les assure de sasolidarité et invitera les universités à étudieren temps utile les mesures nécessaires à une justeévaluation de leur année. Elle affirme que legouvernement doit prendre ses responsabilités face auxétudiants, aux personnels et à notre société.»Il est exact que cette question monte dans le mouvement. Hier, unprofesseur de physique de l'Université Paris-7 Denis Diderot meconfiait également son inquiétude à cet égard.

Les deux semaines a venir seront décisifs et suscitent desdiscussions sur la manière dont ce mouvement doit se poursuire. Uneformule fait florès : «durcir pour que cela ne dure»...Mais elle pose le problème, classique, d'éviter l'échange mortifère ducaractère massif de la mobilisation contre des initiativesspectaculaires. A cet égard, lire dans Libération d'aujourd'hui, le reportage de notre correspondante à Montpellier.

En ce qui concerne les actions à venir, la coordination en évoque une liste dense. Elle ne fait pourtantque s'ajouter à la multitude des initiatives locales, en particulierdes cours, débats, conférences, projections de films qui se déroulent un peu partout. Ici, l'annonce d'un débat avec des représentants de partis politiques (Verts, PS, PG, NPA, Modem) à la Sorbonne demain mercredi. ci contre, la banderole géante baladeuse qui, ce matin, à bloqué le pont de Grenelle.

voici une initiative originale : les mathématiciens du séminaire Bourbakiont tenu à temoigner leur solidarité avec le mouvement en cours entenant, dimanche dernier, une scéance... au jardin du Luxem bourg. Oucette lettre ouverte à Valérie Pécresse envoyée par un collectif d'universitaires de Nanterre (Paris-10) .

Voici un extrait de la liste retenue par la coordination :

17 mars : nuit de l'université des facs franciliennes.
18-19-20 mars : participation à la mobilisation européenne contre la stratégie de Lisbonne à l'occasion du sommet européen des 19 et 20 mars.
19 mars : manifestation interprofessionnelle.
20 mars: appel pour que les directeurs de composantes des Universitésdémissionnent à cette date si les revendications ne sont pas entenduespar le ministère. Publication de ces démissions (à la façon des aixois,120 lettres de démission apportées à la présidence et au rectorat).
24 mars: appel aux syndicats siégeant au CTPU de voter contre le projet dedécret statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à unrassemblement massif au lieu de réunion de la CTPU. Ce même jour,blocage à la même minute de lieux préalablement définis partout enFrance. blocage prévu du CA du CNRS.
25-26-27 :Rectorats : encerclement à l'ouverture pour interdire l'entrée despersonnels Péages : tracts, ouverture de barrières et passages gratuitsGares : blocages ponctuels des voies ou à défaut simple tentatives d'intrusion dans les gares
26 mars : manifestation nationale avec des déclinaisons locales.
31 mars,par ex manif nationale de chez Pecresse à chez Darcos, pour ne pasremonter les maquettes. (c'est la nouvelle date de remontée desmaquettes).