Questions de société
Communiqué de QSF sur la mastérisation (28/06/09)

Communiqué de QSF sur la mastérisation (28/06/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Communiqué de QSF du 28 juin 2009 sur la mastérisation

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28 juin 2009 : communiqué de QSF

Une grande inquiétude demeure dans les universités ausujet des projets de mastérisation de la préparation aux concours derecrutement du primaire et du secondaire. QSF déplore le mépris dont afait preuve ces derniers mois le gouvernement à l'égard de sesinterlocuteurs, attitude encore confirmée par l'affaire de lacommission Marois-Filâtre. QSF souhaite que le report de la réformesoit effectif, et que la précipitation fasse place à une réflexionapprofondie.

QSF n'est pas opposé à l'idée même de la réforme, enses deux significations qui doivent être distinguées et faire chacunel'objet d'une réflexion propre : exigence d'un niveau de master pourl'obtention des concours et intégration de la préparation aux concoursaux maquettes des masters. Cette réforme, si elle était bien menée,devrait notamment permettre de mieux définir les masters « recherche »,qui, dans nombre de disciplines, doivent, faute de budget,officieusement « héberger » la préparation aux concours d'enseignement.Pour cela, il faut que toutefois masters « enseignement » et masters« recherche » soient nettement distingués, les premiers ayant pourfinalité de former les enseignants du primaire et du secondaire, lesseconds de préparer à la recherche de haut niveau et en particulier àl'entrée en thèse. Pas plus que l'obtention d'un master « pro », celled'un master « enseignement » ne saurait dispenser de l'obtention d'unvrai master « recherche », impliquant en particulier la rédaction d'unvrai mémoire (équivalent de l'ancien mémoire de DEA), pourl'inscription en thèse. Il ne saurait non plus être questiond'affaiblir les masters « recherche » existants en prélevant sur euxles supports horaires des nouveaux masters.

Les exigences pédagogiques du nouveau master devraientelles aussi être mieux définies. On ne prépare pas les concours avec 6à 7 heures de cours par semaine : les nouveaux masters doivent êtredotés d'un volume horaire comparable à celui des masters « pro » (240heures en M2), et non des masters « recherche » (160 heures). L'épreuvede « connaissance du système éducatif », simple contrôle deconnaissance, a peut-être sa place pour l'examen d'obtention del'épreuve pratique du CAPES ; elle n'a aucun sens en tant qu'épreuve deconcours, destiné pour nombre de disciplines à sélectionner une petiteélite. QSF pense que les exigences pédagogiques sont déjà bien prisesen compte dans le concours actuel du CAPES avec l'épreuve dite « surdossier », qui a l'avantage de ne pas séparer le pédagogique dudisciplinaire.

Il ne saurait non plus être question de supprimer lesstages de formation des reçus au concours. Il conviendrait en ce sensd'alléger très sérieusement les stages en observation et en situationdes étudiants de masters, dont, dans certaines disciplines, seulementun tout petit nombre aura les concours, pour restituer au stage deformation son rôle essentiel. D'une façon plus générale, la réformedevrait être l'occasion de repenser la fonction et l'organisation decette année post-concours.

Enfin, les articulations entre enseignement etrecherche, la difficulté des concours et les exigences liées auxcarrières de chercheurs sont très différentes d'une discipline àl'autre. La réforme doit tenir compte de cette diversité, et se garderde toute volonté excessive de normalisation.