Questions de société
Communiqué de presse de SLU relatif à la déclaration de F. Fillon du 25 février 2009

Communiqué de presse de SLU relatif à la déclaration de F. Fillon du 25 février 2009

Publié le par Florian Pennanech

Après des mois de surdité etd'aveuglement, le communiqué de presse du premier Ministre en date du25 février 2009 marque une reconnaissance, tardive et biaisée, del'ampleur des revendications de la communauté universitaire. Nousattendons encore que ce nouveau discours donne un contenu explicite auxtermes qu'il met en avant : « fonctionnement collégial »,« transparence », « équilibre » demeurent pour l'instant des formulesincantatoires.

Nous prenons acte de l'engagement de réécriture entièredu décret statutaire des enseignants-chercheurs. Nous rappelonscependant que le cadre de négociation exigé par la communauté supposele retrait de ce projet de décret et de la réforme de la formation etdu recrutement des enseignants ainsi que la restitution des postessupprimés en 2009 et le retrait du projet de contrat doctoral. Nousrappelons également que l'arrêt du démantèlement des organismes publicsde recherche constitue une revendication impérative de la communauté.Nous rappelons enfin que l'adoption d'un nouveau cadre législatif pourl'enseignement supérieur et la recherche permettant un rééquilibragedes pouvoirs au sein des établissements est aujourd'hui une exigenceunanime de tous les acteurs de la coordination nationale desuniversités.

La réforme de la formation et du recrutement desenseignants ne fait ici l'objet que de déclarations vagues : la mise enplace d'un « comité de suivi » ne saurait satisfaire la demanderéitérée de retrait de la réforme ; le « temps de formationcomplémentaire pendant l'année de stage » demeure pour l'instant dansle flou le plus total (articulation entre le temps d'enseignement et la« formation complémentaire », rémunération).

L'annonce du gel des suppressions de postesd'enseignants-chercheurs en 2010 et 2011 et de la compensation enheures supplémentaires des postes supprimés en 2009 ne résout pas leproblème du sous-encadrement des universités en postes administratifs,techniques et d'enseignants-chercheurs. Bien plus, elle annonce lapoursuite des suppressions de postes de chercheurs et d'ITA. Ellelaisse entière la question du devenir des emplois et du statut despersonnels administratifs et techniques. La mise à disposition deprofesseurs agrégés du second degré ne peut tenir lieu de planpluriannuel de création de postes d'enseignants-chercheurs. La questiond'un “statut étudiant” ne fait en outre l'objet d'aucune proposition.

Enfin, toute réflexion sur la recherche est absente ducommuniqué : ni les questions de structures (démantèlement des grandsorganismes), ni celles de statut (contrat doctoral), ni l'articulationentre enseignement et recherche à l'université dès le premier cycle nesont mentionnées.

Cette timide ouverture engagée par le premier Ministredoit renforcer la vigueur de la mobilisation universitaire. SLU demandeque soient abordé en bloc l'ensemble des revendications et que lesnégociations soient menées dans un cadre interministériel : c'est toutle service public d'enseignement et de recherche qui est concerné. Tantque ces conditions ne sont pas réunies, toute négociation n'est quesimulacre : c'est pourquoi SLU ne se rendra pas au rendez-vous proposépar Valérie Pécresse vendredi 27 février.