Questions de société
Communiqué de membres du CNU convoqués le 17 décembre par V. Pécresse

Communiqué de membres du CNU convoqués le 17 décembre par V. Pécresse

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Communiqué de membres du CNU convoqués le 17 décembre par V. Pécresse (d'après le site de SLU):

 

 

 

COMMUNIQUÉ de PLUSIEURS MEMBRES DU CNU

Mme la Ministre Valérie Pécresse a convié à une réunion, le lundi 17 décembre, l’ensemble des membres élus des bureaux des sections du Conseil national des Universités (CNU). Lors de cette réunion, une très large majorité de ces membres présents lui a remis une lettre, jointe ci-dessous, exprimant leur opposition aux modalités de recrutement prévues par la loi « relative aux libertés et responsabilités des universités » (dite loi LRU). À la suite de cette réunion, plusieurs de ces membres ont rédigé ce communiqué pour informer la presse.

Madame la Ministre, En tant que membres du C.N.U., nous vous remercions de nous avoir conviés à une réunion. Cette initiative montre votre intérêt pour le rôle du CNU et la structuration du monde universitaire en disciplines, condition de la qualité de l’enseignement et de la recherche.

Nous nous inquiétons des modalités de recrutement des enseignants-chercheurs instaurées par la loi L.R.U., qui dérogent gravement aux normes internationales traditionnelles garantissant l’indépendance et l’autonomie scientifiques des évaluations collectives par des pairs.

En premier lieu, alors que les sections du C.N.U. et les commissions de spécialistes sont organisées par disciplines, dont la structuration historique fournit des critères d’évaluation largement acceptés, les nouvelles instances locales de recrutement ne sont « qu’en majorité » composées d’universitaires de la discipline. Un candidat devrait être évalué par une majorité de membres de la spécialité du poste proposé.

De surcroît, en concentrant les pouvoirs de nomination de ces instances dans les mains de l’entourage du président de l’université, les nouvelles dispositions aggravent considérablement les menaces de localisme et de clientélisme, menaces encore alourdies par le droit de veto présidentiel sur toutes les nominations. Les membres de ces commissions devraient être élus par les enseignants-chercheurs de cette discipline. Ces instances devraient être mises en place pour plusieurs années et non à l’occasion d’un recrutement ou d’une mutation.

Enfin, l’extension des possibilités de recours à la contractualisation locale fait échapper aux procédures de qualification scientifique nationale les enseignants et les chercheurs concernés, et l’on peut craindre qu’ils ne constituent rapidement une part massive du personnel universitaire. Soucieux de renforcer la place des établissements d’enseignement supérieur français dans l’espace universitaire international, nous vous demandons solennellement que ces dispositions de la loi soient amendées et que le C.N.U., en tant qu’instance collégiale représentative, ainsi que l’ensemble des enseignants-chercheurs, soient pleinement associés à la réforme des commissions de spécialistes et des modes de recrutement.

Veuillez croire, Madame la Ministre, en notre considération distinguée

Signature, nom, prénom et section