Questions de société
Communiqué de la présidence de Paris 7 (29/05/09)

Communiqué de la présidence de Paris 7 (29/05/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Nouvelles des universités


Communiqué de la présidence de Paris 7 (29 mai 2009)

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2673

Le4 juin prochain aura lieu "La seconde Marche de tous les Savoirs",aussi appelée "Academic Pride". A cette occasion, tous les personnelsde l'Université Paris-Diderot qui ne sont pas impliqués dansl'organisation des examens de ce jour là pourront, s'ils le souhaitent,considérer leur demi-journée comme banalisée pour participer à cetteMarche. En revanche, les examens prévus à cette date se déroulerontnormalement

Pour ma part, je participerai à cette Marche. Pourplusieurs raisons.Tout d'abord, pour défendre publiquement et collectivement les valeursqui sont les nôtres, celles de l'université que nous appelons de nosvoeux : autonomie intellectuelle, collégialité, valeur en soi du savoir….Ensuite, pour discuter directement de la situation actuelle avec descollègues que mes nouvelles fonctions m'ont moins donné l'occasion derencontrer ces dernières semaines.

Enfin, pour réaffirmer mon appartenance unique etindéfectible à la communauté universitaire. A ce titre il me paraîtimportant, en tant que Président d'université, de jouer un rôled'intermédiaire entre les universitaires de Paris-Diderot et leministère. C'est d'ailleurs dans cet esprit et dans le respect desvaleurs qui sont les nôtres que je rencontrerai Valérie Pécresse à soninvitation le 12 Juin.

Auparavant, le 2 juin, une réunion en "inter-conseil"du Conseil d'Administration, du Conseil Scientifique, du Conseil desÉtudes et de la Vie Universitaire et des directeurs d'UFR aura permisaux élus de prendre part à une discussion collective sur ce mouvementde protestation. Cette réunion inter-conseil permettra aussi deréfléchir collectivement au projet stratégique de l'établissement et enparticulier de poser la question du PRES.

En ce qui concerne la mobilisation de ces derniersmois, elle a permis d'éviter l'irréparable en rétablissant par exempleles instances nationales dans leur rôle lors de l'évaluationindividuelle, en repoussant les modulations de service non choisies età la hausse ou en identifiant précisément la prise en compte decertaines charges des enseignants-chercheurs… En dépit de ceci, nousdevons aussi faire un constat d'échec partiel, en particulier sur ledossier de la mastérisation des concours de l'enseignement, dossiersensible qui pose vraiment problème.

La mobilisation nous a surtout permis de réaffirmer lesvaleurs fondamentales de l'université. C'est là le gain majeur de cemouvement : la réaffirmation des valeurs communes. Cette réaffirmationdevra se concrétiser par exemple par la définition de nouveaux modes degouvernance des universités, différents d'autres modes rendus possiblespar la loi LRU et qui sont pourtant contraires à la tradition decollégialité des universités. A l'université Paris-Diderot, cela setraduira par l'élaboration collégiale de nouveaux statuts et d'unrèglement intérieur.

Durant ces mois, la communauté universitaire -chercheurs, enseignants-chercheurs, BIATOSS et étudiants - a vouluétablir un dialogue véritable avec le gouvernement, sans être comprise.Cet affrontement laisse chez de nombreux collègues un sentiment defrustration.Malgré cela et en dépit du contexte très tendu, notre communauté a faitla preuve, si besoin était, de son sens des responsabilités enréussissant, à son initiative et dans l'ensemble des composantes, às'accorder de manière collégiale sur des calendriers et des modalitésd'examens qui nous permettent de valider l'année universitaire et quise fondent sur un socle de connaissances défini dans les composantes.C'est la preuve que nous sommes conscients de l'importance de lamission qui est la nôtre face à nos étudiants. Ceci est aussi la preuveque nous sommes parvenus, pour l'essentiel, à établir une relation deconfiance avec les étudiants, auxquels on a demandé parfois une grandepatience et beaucoup de sang-froid.

Il va de soi que lors de mon entretien du 12 Juin avecValérie Pécresse, j'insisterai auprès d'elle pour témoigner que le sensdes responsabilités dont nous faisons preuve - ne pas pénaliser lesétudiants, mettre au point studieusement nos examens, délivrervalablement nos diplômes - ne saurait être interprété comme le signeque la protestation s'est éteinte. Celle-ci reste entière. Il fautl'entendre.

Vincent BergerPrésident de l'Université Paris-Diderot - Paris 7