Actualité
Appels à contributions
Comment archiver et interpréter les témoignages autobiographiques ?

Comment archiver et interpréter les témoignages autobiographiques ?


[Colloque promu par l'APA Bel (Associationpour le Patrimoine autobiographique-Belgique) et la Bibliothèque-Médiathèque LePhare Uccle, avec le soutien du

Ministère de la Communautéfrancophone-Belgique]

1° et 2 avril 2011- Bruxelles

Les archivesdu patrimoine autobiographique – et, de manière plus générale, de la mémoire - sauvegardent des lettres, destapuscrits, des enregistrements oraux, des photos, des vidéos : matériaux quiprennent forme sur des supportsvariés, et qui normalement ne seconforment pas à des rhétoriques spécifiques ni à des disciplines académiques.Cette multiplicité de contenus et d'expressions rend le catalogage complexe.Imposer un ordre pour assurer la classification de ces travaux signifie déjàorienter le public dans ses consultations. Un catalogage est toujours un acte a posteriori, qui risque d'archéologiser une fois pour toutes les matériaux déposés.

Les banques dedonnées via internet facilitent l'accès aux archives mais les rendent aussiplus anonymes. Un des buts des archives du patrimoine autobiographique estde faire vivre ces documents en enfacilitant l'accès au public. Leur gestion n'est jamais un acte accompli : ilne s'agit pas simplement d'ouvrir un robinet. Une archive exige un encodage articulé, la constitution de corpus, une valorisation continue des oeuvres conservées et leur promotion.

Les documentsfigurant dans les archives du patrimoine autobiographique s'expriment souvent àtravers des langages mixtes : dessins, photos, avis demariages, de décès, coupures de journaux, supports audio-visuels. Autant de traces qui se situent entre letémoignage et l'interprétation. Documents oraux et audiovisuels sont aussi de plus en plus présents,dans des logiques langagièresdifférentes, et souvent au statu nascenti.

Dans le brefrécit «La Bibliothèque deBabel» (1944) Borges écrit: La bibliothèque existe ab aeterno. Il yévoque le rêve de tout un chacun : disposer d'un savoir, d'une bibliothèquedont les contenus et l'ordre sont par définition préétablis et immuables. Cette bibliothèque imaginaire gigantesque contient des livres de410 pages dans des salleshexagonales, disposées de manièreidentique, l'alphabet comportant toujours 25 signes orthographiques.

C'est labibliothèque idéale ! S'inscrire dansdes modules statiques ne pose pas de problèmes, aucune prétention en effet à s'interroger sur la manièred'ordonner le contenu ou la forme. Borges semble avoir anticipé certaines situations liées à l'arrivée desordinateurs.

Dans lesarchives qui ont intégré les témoignagesde gens ordinaires, des différences importantes apparaissentrelativement aux editing commerciaux.Différences génériques de textes et depara-textes, de registres de langue, de styles, de matériaux iconographiques etaudio-visuels...

L'adoption decertaines formes d'encodage parmi d'autres implique déjà de décider du parcours possible pourceux qui consulteront ces patrimoines. Les mots - clés, les morceaux de texte (écrits, audio, audiovisuels)choisis comme exempla d'undépôt, peuvent constituer uneorientation très précise.

Notrerencontre qui se tiendra à Bruxelles le1° et 2 avril veut discuter en profondeur de la manière deconcevoir une classification, des méthodes informatiques de classification, del'accès du public aux patrimoines concernant la mémoire, de la promotion. Lesinterventions de caractère théorique seront les bienvenues ainsi que lesexposés d'experts en archivage qui feront état d'expériences concrètes.

Au programme, les points suivants:

- Illustration des gestionsactuelles d'archives dans différents fonds.

- Modes d'harmonisation dedifférentes sources documentaires (manuscrits, lettres, photos, films, texteset para-textes, documentation orale et audiovisuelle).

- Systèmes informatiques declassification.

- L'auto-récit et le web.

Quelques références:

Juan Luis Borges, Ficciones, 1944.

Michel Foucault, «Classer», in Les mots et les choses, Paris, Gallimard,1966

(Sous la direction de Beatrice Barbalato), Le mediateche come servizio pubblico in Italia e in Belgio, Roma,Università La Sapienza- Union Européenne, 1996.

(Sous la direction de Marcello Morelli - Mario Ricciardi), Le carte della memoria – Archivi e nuovetecnologie, Bari, Laterza, 1997.

Langues acceptées: français, italien, espagnol,anglais.

Comité Scientifique :
Beatrice Barbalato (CRI- Université catholique de Louvain)

Fabio Caffarena (Università di Genova)

Antonio Castillo Gomez (Universidad Alcalà de Henares-Es)

Philippe Lejeune (Association pour l'autobiographie-FR)
Albert Mingelgrün  (Université Libre de Bruxelles)
Annick Maquestiau (Médiathèque Le Phare)
Antonio Castillo Gomez (Universidad Alcalà de Henares-Es)
Peter M. Lewis (London Metropolitan University)
Myriam Watthee (CRI-Université catholique de Louvain)


Comité d'organisation
Marie Larrieu (Association pour l'autobiographie-Belgique )
Françoise Osteaux (Association pour l'autobiographie-Belgique )

Rolland Westreich (Association pourl'autobiographie-Belgique)

apabel@hiware.be