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Colloque Stendhal/théâtre

Colloque Stendhal/théâtre

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Lucy Garnier-Agathe Lechevalier-Myriam Sfar)

Stendhal/théâtre

Colloque international 11-13 juin 2009

Université Sorbonne Nouvelle-Paris III

Avec le soutien du centre de recherche sur les poétiques du XIXème siècle de l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris III et en collaboration avec le Centre d'Etudes Stendhaliennes et Romantiques, Université Stendhal-Grenoble III.

« On ne voit pas nettement pourquoi Stendhal ne s'est pas donné au théâtre, auquel tout le destinait » (Valéry) : cette interrogation perplexe illustre à la fois l'évidence du lien qui unit Stendhal au théâtre (et que Beyle met lui-même en scène en se disant pris d'une vocation dramatique dès l'âge de dix ans) et la force avec laquelle Stendhal romancier a éclipsé Stendhal dramaturge. Si Stendhal ne s'est finalement pas donné exclusivement au théâtre, il s'y est toujours adonné : lecteur de théâtre fervent, spectateur assidu – épris des actrices autant que des textes, Stendhal a été aussi un critique dramatique tour à tour réfléchi et enflammé, un poéticien acharné, un dramaturge assez prolifique quoique perpétuellement insatisfait : ses ébauches remplissent plus de 700 feuillets du fonds Stendhal de la Bibliothèque de Grenoble, auxquels viennent s'ajouter les nombreuses pages de journaux ou de correspondance qu'il consacre au théâtre.

Cette passion pour l'art dramatique, polymorphe mais tenace, a souvent embarrassé la critique beyliste : s'il est facile de valoriser Racine et Shakespeare, par lequel Stendhal participe de manière décisive aux débats théoriques contemporains, que faire par exemple de ses pièces, ensemble important par son volume autant que par l'attention qu'il lui a accordée, mais secondaire – de l'aveu même de l'auteur – du  point de vue de la réussite littéraire ? La solution a souvent consisté à les aborder comme une propédeutique à l'écriture romanesque – ce qui est aussi une manière d'esquiver les questions qu'elles posent.

Il s'agirait donc de s'intéresser à l'activité théâtrale de Stendhal pour tenter d'en réévaluer l'importance. Quelques pistes de réflexion – non exclusives :

-         On pourra étudier le rapport qu'entretient Stendhal avec les traditions théâtrales (française, italienne, anglaise) de manière à évaluer l'originalité des théories et de l'écriture dramatique stendhaliennes – en  réfléchissant par exemple aux répercussions de son travail sur les pièces du répertoire classique, ou à la manière dont la réflexion stendhalienne sur les théâtres européens s'articule avec l'élaboration d'une dramaturgie romantique.

-         Il serait intéressant d'analyser comment Stendhal retravaille la question des genres théâtraux.

-         L'examen des ébauches dramatiques et des discours critiques pourrait permettre d'interroger l'existence d'une conception proprement stendhalienne de la théâtralité, d'analyser l'écart entre la théorie et la pratique, d'évaluer les qualités de l'écriture dramatique stendhalienne pour mieux comprendre les raisons de ses échecs.

-         La réflexion sur les liens entre théâtre, société et politique étant au centre de la réflexion de Stendhal sur le genre dramatique, il faudrait en préciser les implications théoriques et examiner la manière dont l'écriture dramatique cherche à résoudre les tensions qui en découlent.

-         Le travail sur le théâtre proprement dit peut s'accompagner d'une réflexion sur la manière dont le théâtre retentit ailleurs dans l'oeuvre – dans les romans, mais aussi dans les oeuvres intimes ou dans les essais sur l'art : quelle image l'oeuvre non dramatique renvoie-t-elle du théâtre ? dans quelle mesure la notion de théâtralité peut-elle être transposée aux écrits non dramatiques de Stendhal et cette théâtralité doit-elle aux théories dramatiques qu'il développe par ailleurs ?

On pourra se reporter à la bibliographie proposée par Georges Kliebenstein, à l'entrée ‘Théâtre', dans le Dictionnaire de Stendhal ainsi qu'à l'ouvrage de Francesco Spandri L'Art de komiker : comédie, théâtralité et jeu chez Stendhal.

Les propositions de communication de 250 à 500 mots sont à envoyer à colloquestendhaltheatre@gmail.com avant le 31 décembre 2008. Les interventions se feront en français.

Les actes du colloque seront publiés dans le numéro 11 de l'Année Stendhalienne.

Grâce au soutien du centre de recherche sur les poétiques du XIXème siècle de l'Université Sorbonne-Nouvelle Paris III, les repas et le logement des intervenants seront intégralement pris en charge.

Comité organisateur: Philippe Berthier (professeur de littérature française, Paris III), Lucy Garnier (post-doc. Grenoble III), Agathe Lechevalier (MCF, Montpellier III), Myriam Sfar (ATER, Paris III).