Université Paris III-Sorbonne Nouvelle
Institut d'ÉtudesThéâtrales
RUSE ET SURVEILLANCE
Jeudi 7, Vendredi 8 et Samedi 9 décembre 2006
Organisé par l'équipe de recherches « Surveillance et ruse », Centre de Recherches sur l'Histoire et la Théorie du Théâtre (IRET – EA3959)
Sous la direction de Georges Banu et de Gilles Declercq,
professeurs à la Sorbonne-Nouvelle
Coordination : Fabien Cavaillé, avec l'aide d'Isabelle Ansart.
Programme du colloque
À l'heure où la surveillance s'impose comme une condition de l'homme moderne, il s'agit de retrouver son fonctionnement dans de grands textes de théâtre à partir des dispositifs mis en place et des stratégies qui n'ont rien perdu de leur pertinence. Voir sans être vu – voilà le préalable des surveillants qui entendent accéder à ce qui se dissimule ou se cache ou, au contraire, fabriquer des leurres trompeurs. Le théâtre se révèle ainsi être le précurseur inattendu d'une problématique dont la société actuelle subit l'attrait aussi bien que l'horreur. Les travaux présentés ici, parus dans la livraison de la revue Études Théâtrales n.36, feront l'objet des échanges et de “regards croisés” afin de rappeler également les différentes solutions adoptées par des metteurs en scène ou scénographes. Le statut du spectateur est interrogé aussi, spectateur à mi-chemin entre veilleur et surveillant. Surveiller sur la scène et surveiller de la salle, conjonction des regards, redoublement de théâtralité. Cette enquête part du théâtre pour conduire vers les mécanismes du pouvoir et de la politique approchés dans la perspective de la surveillance avec toutes les retombées dramaturgiques qu'elle comporte.
G.B.
Doublement scandaleuse par l'illusion dramatique qu'elle tisse et le piège rhétorique qu'elle tend, la ruse ouvre dans le débat critique occidental le procès de la fiction captieuse et du discours trompeur. En regard de ces questions théoriques, l'omniprésence de la ruse dans le répertoire théâtral et les pratiques de la scène, constitue un commentaire singulier de ses formes et de ses fins et met en lumière la fonction réflexive et critique du théâtre.
Les différentes interventions exploreront ici les stratégies dramatiques, verbales et visuelles de la ruse où mensonge et image ont partie liée. Elles examineront la lumière inquiétante qu'elle jette sur les cadres de la représentation et réfléchiront au rapport ambigu qu'elle entretient avec la surveillance. Outil privilégié du sophiste et du trompeur, la ruse peut, cependant, offrir une salutaire technique de résistance et de contournement des dispositifs de surveillance et des structures d'oppression.
G.D.
Jeudi 7 décembre – INHA
6, rue des Petits Champs/2, rue Vivienne
75002 Paris
Matinée – salle Walter Benjamin
9h00-9h30 : Ouverture du colloque par les responsables du projet, G. Banu et G. Declercq.
9h30-13h00 : Ruse (1)
Gilles Declercq : Typologie de la ruse : les visages d'Ulysse.
Céline Candiard : La ruse dans la comédie : une anti-mètis.
Jean de Guardia : La rhétorique de Scapin.
11h00 : Discussion et pause.
Joseph Danan : Les ruses d'Alcandre.
Christine Hamon-Siréjols : L'illusion dévoilée : les ruses de la vidéo dans la mise en scène contemporaine.
12h30 : Discussion
Après-midi – salle Vasari
15h00-18h30 : Surveillance (1)
15h00-16h30 : Regards croisés (1) – Surveillance et pouvoir
Rapporteur : Marie-Christine Autant-Mathieu
Intervenants : Catherine Treilhou-Balaudé, Laure Delaunay, Isabelle Ansart.
16h30 : Pause
17h00-18h30 : Regards croisés (2) – L'intime surveillé
Rapporteur : Ariane Martinez
Intervenants : Chrystel Seyvecou, Marc Duvillier, Jennifer Dziwinski, Mathias Kusnierz.
Vendredi 8 décembre – ENS rue d'Ulm
45, rue d'Ulm
75005 Paris
Après-midi – salle Cavaillès
15h00-18H30 : Ruse (2)
Anne Surgers : Ingannare gli occhi : les charmes de la tromperie. L'exemple des fêtes pour les noces de Ferdinando de Medici et de Christine de Lorraine (Florence, 1589).
Fabien Cavaillé : De la feinte à la fiction : le piège rusé dans la tragédie française du premier 17e siècle.
Houssein Seddik : La sophistique de la ruse dans les Précieuses ridicules.
16h30 : Discussion et pause
Marianne Noujaim : Représentation de la manipulation discursive dans le théâtre de Michel Vinaver.
Stella Spriet : Ruse et mise en scène : autour de Daniel Mesguich.
18h00 : Discussion
Samedi 9 décembre – INHA
6, rue des Petits Champs / 2, rue Vivienne
75002 Paris
Matinée – salle Vasari
9h30-13h : Surveillance (2)
9h30-11h00 : Regards croisés (3) – Jeux et enjeux politiques.
Rapporteur : Gérald Garutti
Intervenants : Marie-Christine Autant-Mathieu, Stefana Pop-Curseu, Dany Toubiana, Virginie Symaniec.
11h00 : Pause
11h30-13h00 : Regards croisés (4) – Stratégies spatiales.
Rapporteur : Catherine Treilhou-Balaudé
Intervenants : Eloïse Gelberger, Alexandra von Bomhard, Véronique Perruchon, Clémence Coconnier, Ariane Martinez.
Après-midi – salle Walter Benjamin
15h00-15h30 : présentation de l'ouvrage de G.Banu La Scène surveillée, éd. Actes Sud, et la livraison d'Études Théâtrales, n°36 : « Surveiller, oeuvres et dispositifs. » [Université catholique de Louvain / Institut d'Études Théâtrales de Paris III]
16h00-17h30 : table-ronde avec Alain Bézu (metteur en scène), Stéphane Braunschweig (metteur en scène - scénographe), Philippe Marioge (scénographe), Jean-François Peyret (metteur en scène).
17h30 : Cocktail.
Accès
Institut National d'Histoire de l'Art
Galerie Colbert
6, rue des Petits Champs/ 2, rue Vivienne
75002 Paris
Métro
ligne 3 : Bourse
ligne 7, 14 : Pyramides
ligne 1 : Palais-Royal / Musée du Louvre
École Normale Supérieure – Rue d'Ulm
45, rue d'Ulm
75005 Paris
Métro
Ligne 7 : Place Monge
RER B : Luxembourg
Contact
Fabien Cavaillé
fabiencavaille@gmail.com