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Nerval, histoire et politique

Nerval, histoire et politique

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Laboratoire LISAA EA 4120)

La critique a déjà largement exploré les territoires de l’imaginaire et de la folie. Ce colloque se propose donc d’aborder un autre Nerval, plus soucieux du réel qu’on ne le croit généralement, un Nerval attentif à son temps, à la politique et au cours de l’histoire, comme nous le montrent ses premiers recueils poétiques (Napoléon et la France guerrière, Élégies nationales) ainsi que les Illuminés sous-titrés Les précurseurs du socialisme, les articles du journaliste « qui tourne au rouge », le théâtre politique (Léo Burckart), le roman historique inachevé (Le marquis de Fayolle), les nombreuses considérations géopolitiques qui émaillent le Voyage en Orient, ou encore les rêves politico-eschatologiques d’Aurélia. Les Faux-Saulniers et Angélique nous laissent deviner un écrivain hostile à la répression et à la censure, qui réagit aux événements contemporains, par exemple à l’amendement Riancey qui porte atteinte à la liberté d’expression. Nerval politique et, sinon penseur ou historiographe, du moins écrivain de l’histoire, tel sera le sujet de ce colloque. Nous nous interrogerons sur les perspectives politiques de l’œuvre nervalienne, sur l’implication d’une pensée du temps et de l’histoire, sur les formes diverses de l’écriture du politique, sur le rapport entre fiction et histoire, et sur l’utilisation ou le rejet des représentations historiographiques et des modèles littéraires (ceux de Dumas par exemple) de l’époque. Les communications s’intéresseront d’autant plus à l’articulation de l’esthétique et de l’idéologique que Nerval lui-même n’hésite pas à faire de cette relation le sujet de fictions méta-poétiques (avec l’histoire d’Adoniram, ou celle du narrateur dans Angélique).
    Si l’intérêt de Nerval pour la politique et l’histoire subsiste jusqu’à la fin de sa vie, nous nous attarderons particulièrement sur les deux grands tournants de 1830 et 1850, sur les milieux que Nerval fréquente alors (par exemple l’entourage de Champfleury). Nous essaierons de préciser l’évolution de Nerval, ses effets dans les textes de fiction. La politique et l’histoire n’y sont parfois impliqués qu’indirectement ; la Correspondance et les articles – en particulier ceux de 1836 sur l’aristocratie – pourront être utiles pour préciser le positionnement ou le repositionnement de Nerval.
    Ce colloque réunira des communications sur la représentation nervalienne du politique et l’écriture de l’histoire dans leurs rapports multiples avec les événements, les idées et les mythes de l’époque (comme le mythe napoléonien). Il rendra compte de la diversité des écritures (poétique, journalistique, fictionnelle), de la confrontation aux genres et aux modèles, d’une intertextualité qui ne se limitera pas aux frontières du siècle, certaines représentations plus anciennes du temps et de l’histoire pouvant resurgir dans les textes nervaliens. Nous serons aussi attentifs à l’implication de l’écriture de soi dans l’écriture de l’histoire, au rôle de la fiction et du légendaire, au rapport entre le politique et le religieux. Ce colloque montrera que l’œuvre nervalienne manifeste un sens du réel, qu’elle dévoile une réflexion sur l’histoire et une perspective politique, parfois au cœur même de la fiction et du légendaire ou de rêveries en apparence métaphysiques. Dans un siècle où les uns s’engagent, ou les autres se sentent dépolitiqués, selon le terme de Baudelaire, quelle est la voie propre à Nerval ?

Comité organisateur : Corinne Bayle (ENS Lyon), Jean-Nicolas Illouz (Paris VIII), Mireille Labouret (Université Paris-Est Créteil), Bertrand Marchal (Paris-Sorbonne), Henri Scepi (Paris III), Gisèle Séginger (Université Paris-Est Marne-la-Vallée).

 

 

Nerval
Histoire et politique

 

Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Université Paris-Est Créteil, Université Paris-Sorbonne, Université Sorbonne-Nouvelle, Université Paris-Ouest/Nanterre, Université Paris VIII
 

5-7 juin 2014

Archives nationales – Salle Albâtre – 11, rue des Quatre-Fils 75003 – Paris

 

 

 

Jeudi 5 juin

 

 

9h               Accueil des participants

9h30           M. Pierre Fournié (Conservateur général du patrimoine).

 

 

Le premier Nerval

Modérateur : Henri Scepi

 

10h-10h30  Pierre Loubier (université de Poitiers) –  Nerval et l’élégie nationale.

10h30-11h  Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin) –  Juste après Les Trois Glorieuses. Politique et Poésie chez Nerval en 1830-1831.

11h-11h30  Dagmar Wieser (université de Berne) –  L’Allemagne au bout ou comment être romantique ?

 

Questions d’Orient

Modérateur : Hisashi Mizuno

 

14h30-15h  Kan Nozaki (université de Tokyo) – Au-delà de l’orientalisme : Nerval à la lumière de Saïd.

15h -15h30 Sarga Moussa (LIRE – CNRS Lyon) –  L’Orient est moins éloigné de nous que l’on ne pense. Nerval et les « Tanzimat ».

15h30 - 16h    Henri Bonnet – La Croix et le Croissant dans le Voyage en Orient.

16h-16h30  Philippe Destruel –  La sensibilité politique de Nerval dans les Scènes de la vie orientale.

17h-17h30  Jacques Bony –  Les révolutions sont épouvantables !

 

 

 

 

 

 

Vendredi 6 juin 2014

 

Révolutions et utopies

Modérateur : Gisèle SÉGINGER

 

10h-10h30  Jean-Marie Roulin (université de Saint-Étienne) –  Matrice familiale et Révolution dans Le Marquis de Fayolle.

10h30-11h  Michel Brix (université de Namur) –  Nerval rouge : histoire, politique et religion.

11h-11h30  Keiko Tsujikawa (université Shirayuri) –  Histoires transcrites : les jeux de la citation et la poétique de l’histoire dans Les Illuminés de Nerval.

11h30-12h  Sylvain Ledda (université de Rouen) : Gérard de Nerval : théâtre et géopolitique.

 

14h             Visite des Archives.

 

 

Fragments d’un discours sur l’histoire

Modérateur : Gabrielle Chamarat

 

15h-15h30  Adriana Chimu-Harley (université de Boston) –  Nerval et les idéologues Volney et Dupuis : mémoire de la littérature, intertextualité, contre-rhétorique.

15h30-16h  Emmanuel Buron (université Rennes 2) –  Dans les époques de rénovation ou de décadence. La notion d’école comme modèle historiographique, de Nodier à Nerval.

16h-16h30  Sarah Mombert (ENS Lyon) –  Nerval, Dumas et la presse au début du second Empire.

16h30-17h  Filip Kekus (université Paris IV – Sorbonne) –  L’histoire au quotidien : l’esprit de la petite presse satirique dans les chroniques fantaisistes nervaliennes aux alentours de 1840.

 

 

 

 

Samedi 7 juin 2014

 

 

Revenances de l’histoire et permanence du mythe

Modérateur : Jacques Bony

 

10h-10h30  Jean-Nicolas Illouz (université Paris VIII) –  Tu demandes pourquoi j’ai tant de rage au cœur : écriture et opposition, entre mythe et histoire, des Faux Saulniers à Angélique.

10h30-11h  Patrick Labarthe (université de Zurich) –  Rêver le passé sur ses débris : Nerval et la poétique des ruines.

11h-11h30  Françoise Sylvos (université de la Réunion) –  Mythes et légendes du politique.

11h30-12h  Jean-Luc Steinmetz : Les Chimères traversent l’Histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Histoire polygraphe

Modérateur : Jean-Nicolas Illouz

 

14h-14h30  Marta Kawano (université de Sao Paulo) – Nerval, Sterne, et la condition de l’artiste. Lecture croisée des Nuits d’octobre de Nerval et du Voyage sentimental de Sterne.

14h30-15h  Olivier Bara (université Lyon 2) –  Nerval, le théâtre et le peuple : enjeux esthétiques et politiques.

15h-15h30  Gabrielle Chamarat (université Paris X) –  Présence de l’histoire et de la politique dans la polysémie du texte nervalien.

 

16h30         Conclusion du colloque.

 

 

Comité scientifique : Jacques Bony, Gabrielle Chamarat (Université Paris-Ouest/Nanterre), Jean-Nicolas Illouz (Université Paris VIII), Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin), Mireille Labouret (Université Paris-Est Créteil), Bertrand Marchal (Université Paris-Sorbonne), Henri Scepi (Université Sorbonne-Nouvelle), Gisèle Séginger (Université Paris-Est Marne-la-Vallée), Françoise Sylvos (université de la Réunion).

 Contact : gisele.seginger@univ-mlv.fr