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Colloque: « Loranger soudain »

Colloque: « Loranger soudain »

Publié le par Gabriel Marcoux-Chabot (Source : Site web du CRILCQ)


COLLOQUE : « LORANGER SOUDAIN »

 
Coordonnées

Date : jeudi 20 et vendredi 21 septembre 2007
Lieu : Université Laval, Québec
Local : Pavillon la Laurentienne, local 1435

 
Organisateurs

Thomas Mainguy (thomas.mainguy.1@ulaval.ca)
et Jean-Sébastien Trudel (jean-sebastien.trudel.1@ulaval.ca)
Renseignements

Mélanie Carrier
(melanie.carrier@crilcq.ulaval.ca ou (418) 656-2131, poste 12253)


Programme du colloque

à venir

 
Titres et résumés des communications

Asselin, Guillaume
Titre et résumé à venir

Bissonnette, Thierry
Titre : « Zen et refus du zen, du spirituel et du moderne chez J.-A. Loranger »
Résumé à venir

Boisclair, Antoine
Titre : « Loranger Réaliste »
Résumé : Si Jean-Aubert Loranger a « cherché l'Introuvable » et convoqué la figure du vagabond; si l'activité du « passeur » nous revoie dans un certain sens à l'idée du mouvement (celui du va-et-vient constant entre deux rives), Les Atmosphères et les Poëmes témoignent à plusieurs égards d'un souci de stabilité et d'enracinement. Les thèmes de l'attente, de l'immobilité ou de la paralysie s'inscrivent dans cette forme de sédentarisation qui, bien qu'elle fasse écho à l'esthétique du terroir, est porteuse d'une certaine modernité. Partant de ces considérations, cette communication souhaite voir quelles sont les conséquences esthétiques d'une telle posture. Plus précisément, il s'agira de voir comment l'enracinement du sujet dans un lieu permet à Loranger de développer une esthétique « réaliste » fondée sur l'observation (sur le regard pictural) et la proximité avec le monde sensible. Des poèmes, mais aussi des contes et des textes en prose seront mis à contribution afin d'évaluer dans quelle mesure l'épithète « réaliste », particulièrement importante dans le champ artistique des années 1920, permet de rattacher le parcours de Loranger à celui d'autres poètes canadiens-français.

Bonenfant, Luc
Titre : « "Le roc en ces lieux s'est levé des profondeurs de la terre" : temps et instants chez Loranger »
Résumé : L'extrait cité, tiré de Terra nova , est indicatif du rapport ambigu au temps que l'on trouve dans les textes de Loranger : le roc semble en effet y surgir soudainement alors qu'il a dû, sur le plan logique, se soulever lentement. J'attribue ce rapport à une existence spectrale de l'épique où « parole » et « action » se trouvent finalement intimement liées. C'est à ce geste scriptural contradictoire que je souhaite m'intéresser : en soumettant l'écriture à une précarité de l'instant qui reste toujours déjà sous-tendue par la durée, la part épique de l'écriture chez Loranger montre une tentation du roman qui n'est finalement pas étrangère à l'oeuvre entière, poèmes et contes inclus.

Boudreau, Geneviève
Titre et résumé à venir

Bourgeault, Jean-François
Titre et résumé à venir

Brouillette, Marc-André
Titre : « À quel soudain se vouer? »
Résumé : Dans le cadre de cette communication, je souhaite me pencher sur les notions de soudaineté, de singularité, de surprise et d'engouement dans la poésie en m'appuyant sur l'oeuvre de Loranger. Toutes ces notions sont étroitement liées à la perception, tant sensible qu'historique, d'une oeuvre. Si l'on associe habituellement le « nouveau » à un surgissement, comment peut-on penser une oeuvre que la critique, par exemple, s'efforce de faire naître et renaître périodiquement? J'esquisserai quelques pistes de réflexion qui porteront sur certaines différences de l'expérience de la soudaineté, selon qu'elle est vécue par le poète ou par le lecteur-critique : chez le premier, l'expérience sensible que formule l'écriture semble prédominante; chez le second, l'expérience de la mémoire apparaît primordiale. Quelle relation entretiennent ces deux types d'expérience à propos de l'oeuvre de Loranger?

Duhaime, André
Titre : « Les tankas de Jean-Aubert Loranger »
Résumé : Après un bref exercice de vocabulaire (haïkaï, hokku, senryu et haïku; waka, uta, outa, tan-renga et tanka; renga, haïkaï-no-renga, renku, etc. ), cette communication tentera de répondre à quelques questions, telles : Jules Romains a-t-il amené Jean-Aubert Loranger vers les « haïkaïs et outas » ? Quelle était la bibliothèque 'japonaise' des premiers haïkistes français et quelles ont été les lectures de Jean-Aubert Loranger ? Quelle a été l'influence des « HAI-KAIS et OUTAS » de Jean-Richard Bloch sur les « HAIKAIS & OUTAS » de Jean-Aubert Loranger ? Quelle est la singularité des poèmes de Jean-Aubert-Loranger ?

Lambert, Vincent Charles
Titre : « Loranger, une poétique du désapprentissage »
Résumé : Cette communication tentera de montrer que les rapports de l'être et de son environnement (paysages, objets...), dans la poésie de Jean-Aubert Loranger, sont habités par la nécessité d'une décontextualisation menant à l'inscription de l'événement, de la "chose", dans un non-lieu qui lui confère une étrangeté susceptible de renouveler sa perception -- pour le montrer, peut-être, tel qu'il est réellement, ou du moins tel qu'il apparaît lorsqu'il se présente pour la première fois à la conscience. J'insisterai sur cette volonté d'inscrire ou de désigner, une opération qui procède étrangement d'une sorte de désapprentissage des propriétés habituelles de l'objet qui permet de jeter sur lui un regard neuf et distancié.

Mainguy, Thomas
Titre et résumé à venir

Ouellet, Pierre
Titre : « Les formes de l'étrangeté »
Résumé : Je mettrai en relation l'intérêt de Loranger pour les formes poétiques exotiques et la propension qu'il a à déployer les figures thématiques de l'étranger et de l'ailleurs. Le questionnement portera entre autres sur la vision unanimiste de Loranger où la singularité de chacun et la collectivité humaine se rejoignent dans une poétique de l'extériorité, du dehors ou du divers qui permet de penser que dès l'aube de notre modernité une conception inédite de la subjectivité, ni « individualiste » ou « égotiste » comme chez les néo-romantiques ni « communautariste » comme chez les régionalistes et les terroiristes, voit le jour et prend forme à travers une expérience nouvelle de la langue, du monde et de l'histoire.

Paquin, Jacques
Titre et résumé à venir

Robert, Dominique
Titre : « Loranger revient en ville ou le retour de l'idiot »
Résumé : La communication proposera quelques méditations autour de la suite de poèmes regroupés sous le titre "Le retour de l'enfant prodigue". À partir du thème du retour -- qui est central à la réflexion de Heidegger sur Hölderlin, central à Hölderlin même dans son "Empédocle", ou à la généalogie de la suite de sa poésie avec cet étrange retour à pied de Bordeaux jusqu'à Nürtingen, central à la réflexion de Platon sur le philosophe, dans son retour obligé à la caverne, à celle de Beckett, notamment chez Molloy rentré chez "sa mère" (quand on pense que le pays natal chez Hölderlin est dit "la mère" ou que Madame veuve Gok attend Hölderlin à Nurtingen...) -- à partir du thème du retour, donc, la communication rapprochera les figures du poète et de l'idiot dans ce qui pourrait être appelé une constellation, ou un territoire de réflexion: n'y a-t-il pas, chez Loranger, un certain retour de l'idiot au "pays sans amour" ? Il s'agira en somme de reterritorialiser cette "mise en intrigue" (Paul Ricoeur) du   retour du poète occidental, dans le vaste "tableau du monde" (Claude Beausoleil, Le déchiffrement du monde), dans notre "culture trouée", que Beausoleil nomme "île" ou "ville".

Trudel, Jean-Sébastien
Titre et résumé à venir


Proposition

En épigraphe au premier livre de Jean-Aubert Loranger (Les atmosphères, 1920), se trouve une phrase de Jules Romains : «Quelque   chose s'est mis à exister soudain».   Bien entendu, cette phrase doit être comprise dans le contexte stratégique du recueil. Elle prépare le lecteur à ce qui va suivre en l'enjoignant à lire sous un mode particulier, qui est peut-être celui de la littérature. Mais quel est le statut de ce qui «se met à exister soudain », sinon celui d'une singularité? C'est à partir de cette idée de singularité, qui reste à déployer, que ce colloque se propose de revenir à l'oeuvre de Loranger d'abord et à sa place dans notre littérature ensuite, en essayant de dégager l'oeuvre elle-même de sa récupération aux fins du nécessaire récit de notre histoire littéraire.

Qu'est-ce qui, dans les textes de Loranger, «se met à exister soudain»? Une forme de rapport au monde qui suppose une fascination immobile pour les départs ou pour l'étrange? Une alternative entre la posture du «passeur», qui choisit de rester au milieu des choses, au plus près de sa mort, et la posture du «vagabond», qui accepte de vivre en société moyennant beaucoup d'hypocrisie? En interrogeant la part de singularité des textes, qui restera irrécupérable, leur véritable portée se découvrira, au-delà des procédés, des influences, de l'inscription dans un contexte plus global, voire des éventuelles maladresses d'écriture. De plus, les textes de Loranger ne sont pas seulement eux-mêmes de l'ordre de ce qui «se met à exister soudain». Ils viennent aussi après cette singularité mystérieuse, pour en témoigner, pour la dépeindre. La poésie répond au réel de l'existence, qu'elle invente du même coup.

L'histoire de la réception et de la diffusion de l'oeuvre, qui est bien entendu encore en train de se faire, mérite elle aussi d'être abordée dans la perspective de la singularité. Car la figure du poète se met bel et bien à exister, non pas soudainement, mais plutôt tranquillement, comme si Loranger était de ceux qui ne se laissent pas facilement cerner, et qui finissent justement par s'imposer parce qu'ils échappent à toutes les catégories. Dans cette histoire, plusieurs faits paraissent marquants : la «redécouverte» de Loranger au début des années 70, un Loranger qui était du même coup posé comme «oublié» et «inconnu»; les rééditions relativement récentes des poèmes de Loranger (1992, 2001, 2004), qui témoignent non seulement d'un intérêt de plus en plus soutenu pour cette oeuvre dans les milieux littéraires et scolaires, mais également de prises de position spécifiques au regard du sens présumé de l'oeuvre; la mise à l'écart de ses contes, étiquetés peu originaux, au profit de ses poèmes, qui sont de plus en plus posés comme étant les premiers jalons d'une poésie libérée des contraintes formelles et idéologiques d'une autre ère.

Ainsi, à un moment où l'oeuvre et la figure de Loranger s'imposent de plus en plus dans le paysage littéraire québécois, il apparaît essentiel de questionner les enjeux de l'une et de l'autre.