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Colloque "Les Herbes rouges"

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Luc Bonenfant)

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Colloque Les Herbes rouges

Festival Metropolis Bleu

Les 22 et 23 avril 2009

Depuis quarante ans, soit dès la parution du premiernuméro de la revue Les Herbes rouges à l'automne1968, Marcel et François Hébert ont placé l'écriture moderne et l'invention desformes au centre de leurs préoccupations éditoriales. Par le choix qu'ils ontfait du dépouillement, de l'écriture du corps, du formalisme ou de lacontre-culture, des écrivains comme François Charron, André Roy, Roger DesRoches, Denis Vanier et Josée Yvon ont donné à la maison sa première impulsionet son orientation esthétique. Lorsque la maison d'édition, dix ans plus tard, en1978, prend la relève de la revue, avec le concours de L'Hexagone, la questionde l'engagement individuel des écrivains des Herbes rouges commence à se poser,avec, entre autres, les écrits féministes de Madeleine Gagnon et de FranceThéoret, ou ceux qui affirment une certaine américanité, comme ceux de CaroleMassé et de Jean-Marc Desgent. Des controverses surgissent sur le rôle del'intellectuel et de l'écrivain entre les animateurs de Liberté, de La Barre du jour et des Herbesrouges. Mais rien n'est simple lorsqu'il s'agit de départager les tendanceslittéraires des années 1980 : par exemple, Nicole Brossard, Normand deBellefeuille et Hugues Corriveau animent La Barre du jour et à la fois publient aux Herbes rouges.

Qu'en est-il aujourd'hui de la modernité des Herbesrouges, plus chaude et lyrique que théorique, à laquelle ont souscrit deux outrois générations d'auteures et auteurs? La collection « Prose etpoésie » compte près de 150 titres au catalogue et propose des textes auxjeux de langage et aux propositions graphiques ludiques : pensons auxlivres de Roger Des Roches et de Claude Paré. D'autres recueils travaillent l'hybridationde la prose et du vers, comme ceux René Lapierre et de Louis-Philippe Hébert,ou sont extrêmement dépouillés, comme ceux de Louise Bouchard et de DominiqueRobert. Mais Les Herbes rouges ne publient pas que de la poésie, s'ouvrent àd'autres genres littéraires en 1979, publient des romans et des essais, ceux deCarole David et d'André Beaudet, par exemple, et du théâtre, depuis 1983, avec lespièces de Carole Fréchette et de Larry Tremblay.

Au cours des trente dernières années, Les Herbes rouges ontcréé plusieurs collections. Lancée en 1979, la collection « Enthousiasme »tire son nom d'un recueil de François Charron : elle est mise au servicede la continuité de l'oeuvre des auteures et auteurs de la maison, et compte àce jour neuf titres. Les dix-huit titres de la collection « Fiveo'clock », qu'a dirigée Claude Beausoleil de 1997 à 2005, rendent hommageaux pionniers et pionnières de la modernité québécoise, voire américaine, parexemple avec des choix de poèmes de Dantin, Dugas, Lozeau, Routier et Whitman,et avec la préface d'une écrivain ou un écrivaine.

La question des filiations et de l'intertexte modernesest aussi posée par l'inscription et les trajectoires du sujet dans le texte,qui dit son appartenance au territoire urbain par un travail sur le matériaupoétique. Entre autres caractéristiques des textes publiés aux Herbes rouges : la vie de tous les jours, l'urbaine,l'ordinaire, la triviale.

Le décèsrécent de Marcel Hébert, dont l'avis ne comptait pas pour peu dans la politiqueéditoriale, n'a pas empêché Les Herbes rouges de maintenir leur réputation demaison de la relève, avec la publication récente des textes de Mario Brassard,de Yannick Renaud et d'autres jeunes poètes. Les prix reçus dans les dernièresannées, notamment par Tania Langlais, Benoît Jutras, Marcel Labine, PierreSamson, Louise Bouchard ou Louis-Philippe Hébert, témoignent amplement d'unetelle réputation. Dans quelle mesure cette relève est-elle au diapason oudifférente des générations précédentes?

Le colloque fera un retour surl'histoire de la revue Les Herbes rouges, et sur les orientations esthétiques successives dela maison, sous l'angle des figures, récurrentes ou évolutives, et de l'ouvertureà des formes et à des genres littéraires variés. On abordera l'engagement particulierdes écrivaines et écrivains des Herbes rouges et leur parti pris pour lamodernité, par une réflexion sur la production des femmes, l'écriture du corps,l'américanité du sujet, la pratique intergénérique et les formes hétérogènes, etsur l'usage particulier qui est fait de la prose, qu'elle soit romanesque,poétique ou essayistique. Les deux questions que nous nous poserons pourraient êtreles suivantes : quel est le centre idéologique et esthétique à partir duquelirradient les Herbes rouges? et qu'est-ce qui se transforme au sein de lamaison, ou dans la perception qu'on en a, à travers le temps et les générations ?

Les propositions decommunications sont à envoyer avant le 1er novembre 2008, parla poste ou par courriel, aux adresses suivantes :

Luc Bonenfant
Département d'études littéraires
UQAM
C.P. 8888, succ. Centre-ville
Montréal, Québec
H3C 3P8
bonenfant.luc@uqam.ca


Nathalie Watteyne
Département des lettres et communications
Université de Sherbrooke
2500, boul. de l'Université
Sherbrooke, Québec
J1K 2R1
nathalie.watteyne@usherbrooke.ca

  • Responsable :
    Nathalie Watteyne et Luc Bonenfant
  • Adresse :
    Québec, Montréal