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Colloque: La traduction/la transmissibilité et la communication transculturelle dans les sciences sociales

Colloque: La traduction/la transmissibilité et la communication transculturelle dans les sciences sociales

Publié le par Florian Pennanech (Source : Jennifer K. Dick et Stephanie Schwerter)

Appel à contributions:

La traduction/la transmissibilité et la communication transculturelle dans les sciences sociales

Ecole des Hautes Etudes en SciencesSociales (Paris), le 10-11 mai 2010

« Les limites de ma langue sont leslimites de mon monde. » —Wittgenstein.

« La somme de la sagesse humainen'est pas contenue dans une seule langue,

et il n'y a pas une seule langue qui estCAPABLE d'exprimer toutes les

formes et tous les degrés de lacompréhension humaine. » —Ezra Pound

Ce colloque a pour but d'aborder la problématique dela traduction, appliquée plus précisément à l'étude, l'enseignement, larecherche et la dissémination d'informationsintellectuelles dans le domaine dessciences sociales. En effet, on a besoin de re-examiner les constructionsculturelles, politiques et sociales en fonction de la traduction et de lathéorie de la traduction dans des champs de recherche en sciencessociales.

Sans vouloir préjuger ou limiter des réflexionspossibles sur ce sujet, nous vous proposons quelques pistes de réflexion :Quelle est l'identité culturelle ou l'identité rationnelle de ce qu'on pourraitappeler l'auteur ? Qu'est-ce que le valeur d'un texte d'origine ou d'unepensée d'origine après avoir traversé les procédés de la traduction ?Comment est-ce que les systèmes sociaux se font face ou refusent de se faireface à travers le travail trans-culturel de la traduction dans le domaine dessciences sociales ? Quel contrôle a pris le traducteur sur lefonctionnement et la réception à l'étranger des sciences sociales et de sesthéories philosophiques, sociologiques, anthropologiques et autres ? Quelcontrôle a le traducteur sur la réception d'une oeuvre hors des contexteslocaux, des langues d'origines et au-delà du passé culturel qui l'ont formée ; loin des contextes qui ont contribué à lapensée originelle d'un texte scientifique ? Dans le cadre de latraduction, pourrait-on reconsidérer des arguments présentés dans des oeuvresthéoriques tels que « Qu'est-ce qu'un auteur ? » de Michel Foucault,« L'auteur comme producteur » et « La tâche du traducteur » de Walter Benjamin ? Commentpourrait-on réexaminer la discipline de la traduction scientifique outhéorique, (la traduction des pensées), en fonction du concept de la« déterritorialisation du langage » (Deleuze et Guattari) ?Quelles erreurs et quelles omissions intellectuelles (délibérées ouaccidentelles) ont-elles paru dans des traductions erronées(« mistranslations ») de textes scientifiques ? Comment celaa-t-il mené aux conséquences désastreuses ou étonnement fructueux pour larecherche ? Si on accepte que la traduction implique une conversionculturelle du texte, comment pourrait-on lui accorder sa valeur d'origine dans sa forme nonautochtone ? Comme tel, comment la pratique de la traduction changerait-elleles concepts binaires de l'identité nationale et culturelle qui partent desprincipes d'essence, de fixité et de hiérarchie ?

Partant de ces questionnements, lesprésentations pourraient examiner les oeuvres littéraires, théoriques,philosophiques ou scientifiques qui ont bénéficié d'une meilleure réception entraduction que dans leur langue d'origine. Ils pourraient également s'adresseraux ramifications de la domination d'une langue sur une autre, surtout quandcela concerne l'effacement ou l'accentuation de certaines langues via latraduction. D'autres sujets qui nous intriguent incluent, notamment :

—la traduction et sa relation avec les processustangentiels de la pensée.

—des lectures proches de traductions et dere-traductions d'un seul texte théorique ou scientifique à travers des époques.

—la traduction, et la façon dont elle est« reproduction et re-production » (Matilde Baron).

—les variations de contexte culturel et de changementrévélées par les traductions, au lieu de la valeur simplement linguistique d'untexte.

—l'intertextualité dans la traduction.

—les relations entre la traduction et lepostcolonialisme (ou/et les études postcoloniales).

—la traduction comme interprétation et interprétationerronée de l'Autre dans le contexte des sciences sociales.

Papiers pluridisciplinaires souhaités, ceux quipensent au-delà des limites traditionnelles de la traduction pour explorer desconséquences du transfert de la culture ou de l'isolation. Envoyez un titreavec votre résumé de 300 mots ainsi qu'une bio-biblio d'une ou de deux phrasesen anglais, français, ou allemand à Jennifer K Dick et Stephanie Schwerter à transmissibility@gmail.com avant le 1 février 2010. Cette journée d'étude est ouverte aux chercheurs etaux jeunes chercheurs y compris les chercheurs en formation.