L’écriture testimoniale est un acte de parole qui répond aux exigences actuelles de notre société. Bien qu’il reste proche de l’écriture biographique, le témoignage met de l’avant des questions éthiques, politiques et sociales. En amont de l’écriture testimoniale, on trouve une expérience et l’urgence de la raconter. En aval, on trouve un récit qui reconstruit la mémoire de l’expérience vécue, ainsi qu’un acte de parole face à un contexte personnel, politique et social. Comment s’effectue cette transition entre l’expérience vécue et le récit ? Comment définir et caractériser ce type d’écriture ? Quels enjeux soulève l’utilisation de recours littéraires dans l’écriture testimoniale ?
Nous proposons d’aborder ces questions à partir de deux volets. Premièrement, nous nous interrogerons sur la relation qui existe entre, d’une part, le témoignage, les histoires et les expériences racontées et, de l’autre, entre l’Histoire et la construction d’une mémoire collective. Selon cette perspective, le témoignage exprimerait ce que chaque expérience a d’unique et d’individuelle, mais il le ferait aussi en recourant au langage, aux attentes et aux questionnements propres à son époque. Quels enjeux idéologiques soulèvent les récits de témoignage ? Qu’est-ce que le témoignage nous apprend sur la société dans laquelle vit le témoin ?
Deuxièmement, nous voulons soulever la question de la transmission et de l’expérience de l’intime. On peut envisager l’écriture testimoniale comme le lieu d’un échange entre le lecteur et le témoin ; ce dernier livre son expérience et oblige ce faisant son destinataire à s’interroger sur sa propre place dans cette expérience et dans cet acte de parole. Est-ce que cet échange a pour corollaire la transmission de l’expérience intime du témoin ?
Les propositions de communication doivent être envoyées par courriel à Jacques Paquin (jacques.paquin@uqtr.ca) et María Juliana Vélez (maria.velez@uqtr.ca) avant le 15 décembre 2012. Elles pourront porter sur des travaux théoriques, des analyses de textes ou des études comparatives, que ce soit sur les récits de témoignage ou sur des oeuvres littéraires qui problématisent ces questions. La proposition doit inclure le titre de la communication, un résume de maximum 300 mots, ainsi que le nom, les coordonnées et l’affiliation de l’auteur. Il faut être membre de l'Association Francophone pour le Savoir (ACFAS) au moment de présenter la communication.
Date et lieu: 10 mai 2013, Congrès de l'Association Francophone pour le Savoir, Université Laval, Ville de Québec
Organisateurs: CRILCQ, Université Laval, Département des lettres et communication sociale Université du Québec à Trois-Rivières
Bibliographie:
Bornand, Marie, Témoignage et fiction, Génève, Droz, 2004
Todorov, Tzvetan, Face à l'extrême, Paris, Seuil, 1994
Wieviorka, Annette, L'Ère du témoin, Paris, Plon, 1998