Colloque international
Recherche et traduction
30-31 Octobre 2015, Université Renmin de Chine, Beijing
Dans le domaine des études en langues et civilisations étrangères, nombreux sont les chercheurs qui pratiquent la traduction, soit par nécessité, soit par intérêt ; nombreux aussi sont les traducteurs qui réfléchissent, outre aux questions concrètes susceptibles d’être soulevées au cours de la traduction, sur l’aspect théorique ou esthétique de l’œuvre qu’ils traduisent.
Cette situation est vraie pour tous ceux qui travaillent dans et entre les langues. Mais ces travaux de traduction effectués par des chercheurs sont souvent menés d’une manière « automatique », sans que les considérations systématiques soient menées sur les rapports complexes et problématiques qu’entretiennent l’acte de traduction et celui de la recherche.
Ainsi, nous souhaitons réfléchir sur ces rapports profonds, inhérents, mais parfois peu visibles et jusqu’à maintenant peu analysés. En fait, la question dépasse largement le champ proprement traductologique et s’inscrit au cœur de la pensée contemporaine – nous pensons naturellement aux grands penseurs des langues, Derrida, Meschonnic, et Ricœur –, car il s’agit de mouvements de trans-lation, de trans-formation, voire de transcendance. Ce sont au fond des expériences de langues, expériences souvent difficiles, inquiétantes, de l’altérité. C’est dire que l’acte de traduire n’est jamais simple ni univoque, ne permet jamais d’établir une équivalence, mais s’opère plutôt dans un processus complexe d’équivocité et d’ambiguïté. Ce processus agit également sur notre façon de penser et d’écrire dans notre « propre » langue, c’est-à-dire, justement, la façon dont nous effectuons les recherches.
Plus précisément, nous attendons des contributions autour des questions théoriques, empiriques ou institutionnelles, telles que :
- Qu’est-ce qui amène le chercheur à traduire l'œuvre ? Ce faisant, qu’est-ce qui altère/enrichit l’expérience de recherche ?
- Comment penser le signifiant et la textualité d’un texte littéraire dont la littérarité est devenue autre ?
- le chercheur peut-il prétendre à l’élaboration d’une « meilleure traduction » ?
- le chercheur est-il davantage confronté au problème de l’intraduisibilité ?
- si le chercheur ne traduit pas dans une visée commerciale, quel public prend-il en considération? le chercheur-traducteur a-t-il un lecteur idéal ? qui est son lecteur idéal ?
- qui est le chercheur qui devient le traducteur incontournable de son domaine ? dans quel contexte ?
- comment la traduction peut-elle nourrir la recherche sur l’œuvre ? Le chercheur peut-il vraiment garder une vision critique de l’œuvre ? Et la vision critique du chercheur affecte-t-elle la traduction ?
- le traducteur spécialisé devient-il parfois chercheur ? Et comment le chercheur peut-il devenir traducteur ?
- la traduction peut-elle être considérée et reconnue comme une partie de la recherche ?
- le chercheur peut-il travailler en collaboration avec le traducteur ?
Les propositions de communication en français (500 mots) sont attendues avant le 30 avril 2015, à envoyer aux adresses suivantes :
Florence Xiangyun ZHANG : xiangyun.zhang@univ-paris-diderot.fr
Keling WEI : kelingwei@ruc.edu.cn
Comité scientifique :
Antoine Cazé, Etudes anglophones, CET, Université Paris Diderot
DUAN Yinghong, Université de Pékin
Nicolas Froeliger, Etudes interculturelles de langues appliquées, CET, Université Paris Diderot
GUO Hongan, Académie des Sciences sociales de Chine
Rainier Lanselle, Langues et civilisations de l’Asie orientale, CET, Université Paris Diderot
Elise Pestre, Etudes psychanalytiques, CET, Université Paris Diderot
Cécile Sakai, Langues et civilisations de l’Asie orientale, CET, Université Paris Diderot
WEI Keling, Université Renmin de Chine
YU Zhongxian, Académie des Sciences sociales de Chine
Florence Xiangyun ZHANG, Langues et civilisations de l’Asie orientale, CET, Université Paris Diderot