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Saisir le rapport affectif aux lieux. Aimer, faire aimer la ville (Cerisy-la-Salle)

Saisir le rapport affectif aux lieux. Aimer, faire aimer la ville (Cerisy-la-Salle)

Publié le par Marc Escola (Source : Nicholas Manning)

Colloque international

« Saisir le rapport affectif aux lieux. Aimer, faire aimer la ville »

Cerisy-la-Salle, 15-22 juin 2018

 

Un tournant affectif (ou emotional turn) nourrit depuis environ une dizaine d’années le monde de la recherche, mobilise les professionnels de tous ordres, caractérise les comportements individuels et collectifs. Si certaines disciplines, certains chercheurs traitent ce sujet depuis fort longtemps, la thématique des affects draine dorénavant la grande majorité des champs de recherche notamment en sciences humaines et sociales (histoire, géographie, sociologie, psychologie, anthropologie, philosophie, littérature…) et en neurosciences.
Il en ressort, selon nous, 5 enjeux majeurs, au carrefour de la recherche et de l’action sur les espaces habités qui mobilisent séparément ou conjointement chercheurs et professionnels :
 - Saisir le rapport affectif aux lieux : questions de recherche, de méthode, de croisements interdisciplinaires.
 - Exprimer le rapport affectif aux lieux : raconter/restituer/dire/faire dire/taire/masquer.
 - Concevoir des lieux en prenant en compte sa dimension affective.
 - Décider sans nier la part d’affect qui s’exprime inévitablement dans la décision – individuelle ou collective – en prenant en compte les affects des habitants destinataires de ces décisions.
 - Susciter des émotions, changer le regard porté sur les lieux, faire aimer la ville et les territoires par ce qu’on en fait et par ce qu’on en dit.
Ce colloque vise à traiter ces cinq enjeux et les liens qu’ils peuvent entretenir et ainsi faire le point sur les différentes dimensions du rapport affectif aux lieux, sur les différentes méthodes mises en œuvre ou à inventer pour appréhender ces différentes dimensions. Toutefois, l’objectif central est surtout opérationnel : Comment faire en sorte que les lieux habités soient aimés ? Comment faire en sorte que les habitants aiment les lieux ? Dans quelle mesure et comment cet objectif reste socialement et cognitivement différencié ?

Ce colloque ouvre 3 champs de réflexion :
1. Les liens entre emotional/affective turn et société. Il s’agit d’examiner en quoi ce tournant dans les champs de la recherche et de la transformation des espaces habités correspond ou non aux évolutions actuelles des sociétés, de certains groupes sociaux (et lesquels). Qu’en est-il de ce virage dans les différentes disciplines (véritable tournant ou effet de mode ? Virage achevé ou en cours ? Est-il abordé de la même façon par les différentes disciplines ? par les différents acteurs professionnels et institutionnels ? Quels liens entre ce tournant dans la recherche et l’évolution des rapports sociaux et des rapports à l’espace. Est-ce plutôt le fait des sciences de la connaissance ou des sciences de l’action, des acteurs de la conception, de la décision, de la pratique quotidienne ? Quelles sont les spécificités de ce tournant affectif ou émotionnel dans son application à l’espace (lieu, ville, territoire…), que cet espace soit réel, fantasmé, projeté, remémoré ?
2. Quelles méthodes mettre en œuvre pour atteindre au mieux ce rapport affectif à l’espace et ses déclinaisons ? Que peut apporter chacune des disciplines concernées directement ou indirectement par le rapport affectif à l’espace ou, plus largement, par la construction des différentes modalités du rapport affectif ? Quels sont les soubassements de la transposition du vocabulaire de la psychologie, de la sociologie, de la philosophie et des neurosciences vers les disciplines spatiales : torsion, trahison, simple application, analogie ou métaphore ? Que permet ou quelles sont les promesses d’une interdisciplinarité autour de la question affective appliquée à l’espace ?
3. Comment faire ? Parallèlement aux méthodes pour saisir le rapport affectif aux lieux, quelles sont celles, quelles sont les pratiques et les savoir-faire en œuvre dans la fabrique des lieux ? En amont, comment dépasser le discours du sens commun et le discours savant sur les lieux aimables ? Comment faire des va-et-vient entre la connaissance et l’action ? Comment passer du savoir au faire ? Du faire au savoir-faire ? Comment faire pour atteindre l’amabilité des lieux ? Que font et qu’en disent les concepteurs et les décideurs ? Quelles sont les limites des modalités de conception, d’action, de décision ? Quels sont les conséquences et les risques associés à la conception, l’action, la décision lorsqu’elles touchent aux affects ?

Modalités de soumission : 
Les propositions de communication sont à envoyer à denis.martouzet@univ-tours.fr et ghlaffont@gmail.com pour le 31 octobre 2017 au plus tard, sous forme d’un titre, d’un résumé et de cinq mots clef, d’un total n’excédant pas une page environ. De plus, le ou les auteurs préciseront leur nom, prénom et institution(s) de rattachement.

Calendrier :
 31 octobre 2017 : date limite d’envoi des propositions.
 15 novembre 2017 : Réponse du comité scientifique du colloque : refus/acceptation ; communication classique/participation à une table ronde.
 30 avril 2018 : envoi des textes complets (40 000 caractères espaces compris maximum)
 15-22 juin 2018 : colloque

Lieu :
Château de Cerisy-la-Salle

Composition du comité scientifique du colloque :
Audas Nathalie, Urbanisme, Université de Grenoble, UMR PACTE
Beck Robert, Histoire, EA CETHIS
Favory Michel, Géographie, SciencePo Bordeaux, UMR ADESS
Feildel Benoît, Urbanisme, Université Rennes 2, UMR ESO
Gaussier Nathalie, Economie, Université Bordeaux 4, UMR GRETHA
Glowinski Jacques, Neurosciences, Collège de France
Hoyaux André-Frédéric, Géographie, Université Bordeaux 3, UMR ADESS
Lacour Claude, Economie, Université Bordeaux 4, UMR GRETHA
Laffont Georges-Henry, Urbanisme, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Etienne
Lolive Jacques, Science politique, Université de Grenoble, UMR PACTE
Manning Nicholas, Littérature, Université Paris 4, EA VALE
Martouzet Denis, Urbanisme, Université de Tours, UMR CITERES 
Ramadier Thierry, Psychologie environnementale, CNRS, UMR LIVE 
Weiss Karine, Psychologie environnementale, EA CHROME