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Les outils de la traduction à l'orée du XXIe siècle : quelles perspectives ? (Alger)

Les outils de la traduction à l'orée du XXIe siècle : quelles perspectives ? (Alger)

Publié le par Sabrina Roh (Source : Institut Supérieur Arabe de Traduction)

L’INSTITUT SUPERIEUR ARABE DE TRADUCTION

(ISAT ALGER)

EN PARTENARIAT AVEC

LE PALAIS DE LA CULTURE MOUFDI ZAKARIA

ORGANISE LES 9 ET 10 AVRIL 2016 UN COLLOQUE INTERNATIONAL

 

Les outils de la traduction à l'orée du XXIe siècle : quelles perspectives ?

En effet, étant donné la diversité linguistique devenue de plus en plus visible de nos jours, conjuguée à la circulation rapide de l’information induite par les moyens de communication modernes que nous connaissons, cette question est plus que jamais d’actualité.

Comme le rappelait Emile Benveniste, déjà en 1966, « nous n’atteignons jamais l’homme séparé du langage et nous ne le voyons jamais l’inventant Nous n’atteignons jamais l'homme réduit à lui-même et s’ingéniant à concevoir l'existence de l’autre. C’est un homme parlant que nous trouvons dans le monde, un homme parlant à un autre homme, et le langage enseigne la définition même de l’homme. » (Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard, 2004, T. l,p. 259)

Cela semble encore plus vrai en ce début du XXIe siècle caractérisé par l'accélération de la communication et de son pendant la traduction. Une circulation effrénée de l’information qui engendre à son tour de nouveaux métiers autres que ceux de traducteurs/interprètes ou ceux de théoriciens de la traduction attestés depuis, au moins, Cicéron.

Parmi ces nouveaux métiers engendrés par le besoin de traduction, outre l'enseignement des langues-cultures, citons ceux de la traduction automatique, de la traductique, de la néologie, de la localisation, ceux des terminologues et/ou lexicologues ou encore, ceux des concepteurs de logiciels d’aide à la traduction, etc.

De nos jours les traducteurs disposent d’une diversité d’outils d’aide à la traduction qui leur facilitent la tâche par une optimisation du travail et un gain de temps. La traduction assistée par ordinateur (TAO), les bases de données spécialisées, la terminologie multilingue, les dictionnaires, les concordanciers, sont autant d’industries de la langue qui ont généré des métiers connexes à celui du traducteur, tel que le néologue, le terminologue, le veilleur multilingue etc.

Par ailleurs, la société de la communication qui se profile à notre horizon, va-t-elle se faire au profit d'une langue, le globish par exemple (cf. « Parlez globish. L’anglais planétaire du troisième millénaire », de Jean-Paul Nerrière) ou de deux ou trois autres langues au détriment de toutes les autres ? Ou bien la diversité linguistique, et la nécessité de la traduction qui en découle, sont-elles une fatalité ? Qu’en est-il alors de la langue arabe ?

C'est à toutes ces interrogations, et en particulier à celle du devenir de la langue arabe, que l’activité de traduction pourrait susciter et auquel ce colloque voudrait apporter des réponses.

 

Six axes ont été retenus à titre indicatif :

La traduction littéraire ; la connaissance de l’autre et/ou de soi.

« Il m'a toujours semblé que parler ou écrire c’est s'exprimer. C’est-à-dire se tordre, s’essorer. C’est aussi s’impliquer dans la passion. J’ai toujours combiné les mots de telle manière que de leur combinaison naisse une image, une impression profonde, une émotion pure et, surtout, une conscience émue et mouvementée du monde. Mais il est vrai que les mots nous échappent quelque peu dans la mesure où ils ont plusieurs sens. Ils sont glissants, instables et fuyants. Chaque combinaison leur donne une succession de sens, une accumulation d’interprétations, une superposition de malentendus.

C'est pour cela que je suis souvent trahi par les mots. Ils me devancent constamment d’une façon définitive. Irrattrapable. Au fond les mots brouillent le sens du monde. Ils le dévoilent parce qu’ils sont sournois, malléables et poreux. Ils s’effritent très facilement dans ma bouche. » Rachid Boudjedra, Lettres algériennes, Paris, Grasset & Fasquelle, 1995, p. 14

 

La traduction scientifique : peut-on se contenter de la traduction de la culture scientifique ?

« Et c’est ce deuil de la traduction absolue qui fait le bonheur de traduire. Le bonheur de traduire est un gain lorsque, attaché à la perte de l’absolu langagier, il accepte l’écart entre l’adéquation et l’équivalence, l’équivalence sans adéquation. Là est son bonheur. En avouant et en assumant l’irréductibilité de la paire du propre et de l’étranger, le traducteur trouve sa récompense dans la reconnaissance du statut indépassable de dialogicité de l’acte de traduire comme l’horizon raisonnable du désir de traduire. En dépit de l'agonistique qui dramatise la tâche du traducteur, celui-ci peut trouver son bonheur dans ce que j’aimerais appeler l’hospitalité langagière. » Paul RICŒUR, Sur la traduction, Paris, Bayard, 2004, p. 18 & 19

La traduction assistée par ordinateur et les Industries qui l’accompagnent

« La traduction repose sur la maîtrise ultra spécialisée de la langue, mais son industrie n’en demeure pas moins fascinante de diversité. Qu’il soit question de traduction littéraire, financière, juridique, pharmaceutique, publicitaire ou politique, les défis sont aussi nombreux que la spécialités »  S.Larochelle, une profession aux visages multiples, CT Edgar, 2014

 

Traductique et Traductologie.

« La théorie de la traduction n'est (donc) pas une linguistique appliquée. Elle est un champ nouveau dans la théorie et la pratique de la littérature. Son importance épistémologique consiste dans sa contribution à une pratique théorique de l’homogénéité entre signifiant et signifié propre à cette pratique sociale qu’est l’écriture. », Henri MESCHONNIC, « Poétique de la traduction », in, Pour la poétique II, Paris, Gallimard, 1973, p. 330

La traduction arabe et les espoirs de l’avenir :

« Beaucoup de discours et de représentations tendent à souligner la particularité et la singularité de la langue arabe …, on peut donc se demander ce que pèse l’arabe dans le paysage mondial à l’orée du XXI siècle ? Quel est son rayonnement ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses, ses capacités d’adaptation aux mutations sociales et technologique ? » C.Miller, Le poids des langues, l’Harmattan, 2009, pp141-162.

Langues-cultures et traduction.

« Les désignateurs culturels, ou culturèmes, sont des signes renvoyant à des référents culturels, c’est-à-dire des éléments ou traits dont l’ensemble constitue une civilisation ou une culture. Ces désignateurs peuvent être des noms propres (The Wild West) ou des noms communs (porridge). On peut classer ces désignateurs par champs : vie quotidienne (habitat, unités de mesure, etc.), organisation sociale (institutions, religion, fêtes, enseignement, etc.). Tous ces éléments constituent un donné à partir duquel il faut opérer en traduction. » Michel BALLARD. « Les stratégies de traduction des désignateurs de référents culturels », in La traduction, contact de langues et de cultures, 1, (Etudes réunies par Michel Ballard), Artois, Presses Universitaires, 2005, p. 126

 

Lieu du colloque : Palais de la culture Moufdi Zakaria, Kouba, Alger

Langue de communication : Arabe, Anglais, Français et espagnol.

Dates importantes :

  • Date limite d’envoi des résumés de 350 à 500 mots + mots clefs : 31 décembre 2015
  • Evaluation et notification : 15 février 2016
  • Programme définitif : 20 mars 2016

 

Frais de participation :

  • Frais de transport aérien à la charge des participants
  • 100€/130$ (hébergement et publication des actes), le montant sera versé au compte de l’ISAT :

 

BADR (Agence Amirouche 00060)  17 Bd C. Amirouche, 16000 Alger

N° du compte : 060-063148-202-0-31-19 (swift : BADR DZ AL XX)

Les propositions de communication seront transmises à l’adresse électronique suivante : isatdz@gmail.com