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La poétique de l’histoire dans la littérature africaine francophone

La poétique de l’histoire dans la littérature africaine francophone

Publié le par Matthieu Vernet (Source : M'bouh Seta Diagana)

Argumentaire

Le lien presque intrinsèque que la littérature entretient avec l’histoire a été souligné par de nombreux critiques et non des moindres (Lilyan Kesteloot[1], Jacques Chevrier[2] …). Sous cet angle de perception, la réalité historique serait la source principale d’inspiration du texte littéraire africain.

La lutte contre la présupposée supériorité culturelle occidentale et les revendications pour la souveraineté des peuples colonisés ont été au cœur des poésies et proses de Césaire, Damas et Senghor ; la dénonciation des nouveaux pouvoirs politiques africains issus des indépendances en 1960 a constitué la toile de fond thématique des romanciers de la seconde génération (Séwanou Dabla[3], G. Ngal[4]) alors que les publications des décennies 1990 et 2000 sont marquées par cet effort presque obsessionnel de comprendre les cohabitations conflictuelles qui aboutirent à des drames humains dont le plus connu est celui du Rwanda en 1994 (Mamadou K BA[5]).

Ainsi, la littérature africaine serait donc le champ de déploiement d’une perception de l’histoire du continent notamment dans ce qu’elle a de douloureux et fascinant. L’écrivain se positionne en observateur critique de l’histoire qu’il s’efforce alors de recomposer, sans doute subjectivement, par des « mots-chaire-de sang » (Sony L. Tansi). A l’instar de l’histoire elle-même qui est multidimensionnelle, l’œuvre littéraire entreprend d’investir la sociologie, la psychologie, l’anthropologie, la politique, la linguistique et même la géographie…

Mais cette  approche du texte littéraire n’annihile t- elle pas toute une dimension de l’œuvre ? Justin Bisanswa[6] n’a-t-il pas partiellement raison lorsqu’il s’insurge contre ces appréhensions du texte littéraire sous le prisme des dichotomies conceptuelles directement inspirées de l’histoire ?

Voilà, entre autres, les nombreuses pistes qui peuvent être explorées, par les participants à ce colloque, à travers la diversité littéraire africaine francophone qui s’étend du Maghreb à l’Afrique centrale.

Plusieurs axes de réflexions retiennent particulièrement l’attention.

Axe 1 : une interrogation des textes dans leur rapport à l’histoire sociale, politique et économique du continent.

Axe 2 : la dénomination littérature africaine (même au pluriel) reste-t-elle toujours pertinente ? Si oui quels arguments plaident en sa faveur? Le réel historique du continent continue-t-il de demeurer l’une des sources prépondérante des écrivains ? Que dire donc du concept relativement nouveau de « littérature monde » ou de celui de « littérature de la diaspora » ?

Axe 3 : Est-ce pertinent d’étudier les textes littéraires africains suivant une approche structuraliste ou néo-structuraliste qui ferait alors fi de toute référence à l’histoire ou au contexte du continent ?

Axe 4 : La violence de l’écriture telle qu’elle se dégage des textes africains francophones notamment des deux dernières décennies est-elle le résultat de la violence de son histoire mise en mots ; ou est-elle simplement le produit d’un effort des écrivains dans leur recherche esthétique ?

 

Les propositions de communication doivent être envoyées aux adresses suivantes au plus tard le 30 novembre 2013. Pas plus d’une page (police 12, times new roman, interligne simple, notes éventuels en bas de page).

Comité scientifique :

Catherine Mazauric, Maître de conférences, Habilité à Diriger des Recherches, Université de Toulouse2-Le Mirail.

Mamadou BA, Maître de conférences, Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

 

Mamadou Kalidou BA, Maître de conférences, Habilité à Diriger des Recherches, Université de Nouakchott.

Marie-José Fourtanier, Professeure des universités, Université de Toulouse2- le Mirail.

Mbouh Séta Diagana, Maître de Conférences, Université de Nouakchott.

Pierre Soubias, Maître de conférences, Université de Toulouse2- Le Mirail.

Mamadou Dahmed, Maître de conférences, Université de Nouakchott.

Gérard Langlade, Professeur des Universités, Université de Toulouse2-Le Mirail.

 

Après expertise du comité scientifique, les réponses vous seront adressées au plus tard le 31 janvier 2014.

NB : L’hébergement et la restauration des participants seront pris en charge par les organisateurs du colloque.