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Colloque international jeunes chercheurs « L'ordre social et l'ordre des signes dans le roman francophone (Afrique, Antilles, Maghreb, Océan indien) »

Colloque international jeunes chercheurs « L'ordre social et l'ordre des signes dans le roman francophone (Afrique, Antilles, Maghreb, Océan indien) »



La Chaire de recherche du Canada en littératures africaines et francophonie organise, les 5 et 6 mai 2011, à l'Université Laval, à Québec, un colloque international destiné aux jeunes chercheurs en littératures francophones.

Selon une certaine doxa critique, le romancier francophone (d'Afrique, des Antilles, du Maghreb, de l'Océan indien) reproduit le monde représenté. Perché sur le passé ruiné de l'esclavage et de la colonisation, et scrutant de l'après-indépendance les misères, les dictatures, les violences et les violations des droits de l'homme, l'écrivain ne fait que témoigner du destin de l'Afrique, des Antilles, du Maghreb ou de l'Océan indien. On connaît trop les affres de l'État postcolonial pour devoir les énumérer. En bref, le travail sur le langage de ce « témoin » ne s'exclut pas du monde. L'ordre des signes correspond à l'ordre social. L'un est la réplique de l'autre, ou du moins son miroir ou son image approfondie. Il est, ainsi, fréquent, d'expliquer le chaos du texte par le chaos politique des anciennes colonies ou les dérives du texte par le désarroi social.

L'objectif de ce colloque est d'inviter les jeunes chercheurs à faire une lecture plus avisée et plus riche, et réévaluer, ainsi, la lecture des textes de l'espace considéré. Il conviendra de montrer, sur base d'une analyse rigoureuse des textes, que le social se dit à même le romanesque ou l'imaginaire, que même à travers des textes pris pour mimétiques il y a un réservoir de symboles et de fantasmes qui ont parfois échappé au critique pressé. Il sera intéressant d'observer, en se fondant sur des textes, que, en dépit de ce qui les distingue, les romanciers francophones sont tous animés par une urgence et une pression aveuglante de faire entendre une parole publique mais neuve, en prise sur la société et sur l'histoire, et exerçant résolument un travail sur le langage qui amène la forme à porter le thème. En somme, le roman s'écrit dans une expression consubstantielle à l'enjeu visé, et l'écrivain francophone inscrit l'ordre social dans une pratique spécifique des signes traduisant sa singularité. Si le roman parle du monde, il n'en produit pas une simple duplication, il en construit la représentation, et celle construction s'accompagne de réfractions diverses. La question sera donc de montrer comment le roman francophone s'y prend pour connecter ou homologuer deux univers de sens très proches et très distincts, soit la société du texte et la société réelle.

Veuillez envoyer votre proposition de communication (15 lignes au maximum), accompagné d'un CV (de 5 lignes tout au plus) précisant votre statut et votre institution universitaire), au plus tard le 30 janvier 2011, à l'adresse suivante : jeunes.francophonie@fl.ulaval.ca