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Génocides et langage (Hamilton, Ontario)

Génocides et langage (Hamilton, Ontario)

Publié le par Marc Escola (Source : Joëlle Papillon)

Génocides et langage

Colloque international

McMaster University, Hamilton, Ontario, Canada

18-19 mars 2016

Penser le génocide dans la proximité du langage, c’est reconnaitre le rapport intime qui relie les deux. Aucun génocide, en effet, n’a eu lieu sans la complicité du langage qui devient son lieu premier d’exécution. S’il est produit par le langage, il ne manque de l’affecter en lui imposant un comportement qui autorise à l’« innommable » de se dire et à l’«impensable» de se produire. Mais comme toute autre face du réel traumatique,  un génocide reste un facteur de déstructuration, non plus seulement du rapport entre le sujet et son univers, mais aussi du langage (qui en restera le témoin, la mémoire et le véhicule même longtemps après), dans lequel il s’impose comme une « limite infranchissable » (Yves Thierry, 1983 : 121). On l’aura souvent entendu : il est cet « indicible » qu’aucun signifiant ne saura jamais porter. Et pourtant, la parole abonde, désireuse de comprendre, de rendre compte, de faire mémoire. Mais, demande Yves Thierry (Sens et langage, 1983), «comment parler ou concevoir, de façon sensée, ce qui ne peut être par définition parlé ou conçu ? Comment même proférer cette ineffabilité et cette inconcevabilité alors que leur fait met au défi toute parole et toute conception ? » (121)

C’est au cœur de cette contradiction que se situe le propos de ce colloque. Au-delà des grands discours (politique, juridique, religieux, sociologique, philosophique, etc.) qui portent le génocide, ce colloque se veut une réflexion sur le comportement verbal de ceux qui commettent ou subissent un génocide. Il espère rendre compte des diverses « fonctions du langage » (linguistiques, morales, politiques, sociologiques, psychologiques, etc.) dans l’énonciation du génocide. Les pistes de réflexion peuvent s’étendre, sans s’y limiter, sur : les mots du génocide ; le langage comme vecteur idéologique du génocide ; le comportement langagier du génocidaire ou de la victime ; la trace du génocide dans le langage ; la résistance, le défaut, l’échec ou la pléthore du langage dans le contexte d’un génocide ; la cohérence ou l’incohérence langagière dans l’énonciation du génocide, etc. Seront les bienvenues les contributions qui s’inspirent de la littérature, du cinéma, de la peinture, de la photographie, de la musique, de la politique, de l’histoire, de la philosophie, de la psychologie, de la sociologie, etc. Les propositions de communication (250 mots au maximum, en français ou en anglais) doivent être envoyées à frenconf@mcmaster.ca au plus tard le 15 décembre 2015. Une notice d’acceptation suivra au 15 janvier.

Frais d'inscription : 60 $ CAD

Les actes de ce colloque seront publiés. Les modalités seront fournies lors du colloque.