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Colloque "Chefs-d'oeuvre ?"

Publié le par Natalie Maroun (Source : Olivier Goetz)

CHEFS-D'OeUVRE ?

Colloque international, organisé par l' Université Paul Verlaine-Metz et le Centre Pompidou-Metz

(en collaboration avec l'Université de Sarrebruck)

Les 18, 19 et 20 novembre 2010, à l'Auditorium du Centre Pompidou-Metz

Organisateurs : Olivier Goetz, Roland Huesca (2L2S – ERASE) / Roselyne Allemand, Jean-Luc Piotraut (ID2)

La question du chef-d'oeuvre ne serait plus d'actualité. Monde en-soi, création individuelle obéissant à des règles singulières, conséquence d'une ingéniosité, destin autonome, etc., le mode d'existence du chef-d'oeuvre qui révélerait une présence singulière est effectivement contestable. Car la valeur des « chefs- d'oeuvre » dépend moins de critères objectifs que d'une certaine tradition académique. Voulant échapper à toute forme de conditionnement, éducatif, social ou psychologique, modernité et post-modernité ont souvent contesté, parfois avec violence, le principe même du chef-d'oeuvre. Que seraient les « chefs-d'oeuvre » d'une époque qui refuse, non seulement la possibilité de cette excellence, mais même aussi, parfois, la notion d'« oeuvre » elle-même (au sens matériel et objectal de l'expression) ?

Pour autant, le « chef-d'oeuvre » a la vie dure ; il ne cesse de se manifester à travers des dispositifs de présentation, de médiatisation, de collection, de reproduction, de détournement, d'exposition, de mise en scène, de commercialisation… Le prix effarant atteint par certaines oeuvres n'en fait-il pas automatiquement des sortes de chefs-d'oeuvre ? Et si le marché de l'art fabrique la valeur de l'art, que dire de la valeur des faux ? Que dire aussi des invendables ou des intouchables ?

Responsables de galeries et de musées, commissaires et scénographes d'exposition sont contraints de traiter la question, ne serait-ce que parce qu'il s'agit, encore et toujours, d'acquérir, de conserver et d'exposer sinon les oeuvres elles-mêmes, du moins ce qui en tient lieu (traces, témoignages, protocoles…).

Comment le droit appréhende-t-il la notion de chef-d'oeuvre et que dire du rapport entre chefs-d'oeuvre et politiques publiques ? Cela fait déjà longtemps que l'État et, plus récemment, les collectivités territoriales, voire les institutions européennes, interviennent dans le champ artistique. De fait, les politiques publiques en la matière concernent aussi bien le soutien à la production, la diffusion et la valorisation que la protection du patrimoine culturel commun…

Entre coeur et raison, la sacralisation des chefs-d'oeuvre produit des savoirs, des savoir-faire et des savoirs sur le faire. Mettant en avant le patrimoine, restaurant les objets de l'art ou les reconstituant, favorisant le tourisme culturel en inscrivant une oeuvre dans une salle, un musée, une ville, une région, un pays… l'industrie culturelle s'enrichit toujours plus des multiples modes d'existence des chefs-d'oeuvre.

Ce colloque international abordera frontalement ces questions de manière pluridisciplinaire et transversale. Loin de se focaliser uniquement sur le débat esthétique, il aura à coeur de convoquer le droit, l'histoire, la sociologie, l'économie et les sciences exactes, afin de soumettre le chef-d'oeuvre à un véritable « examen clinique ».

Programme du colloque :

Jeudi 18 novembre :

8h45 : Accueil des participants

9h15 : William SCHUMAN (Mairie de Metz) :

Mot de bienvenue

9h30 : Gérard MICHAUX (Vice-Président de l'UPV-M) :

Mot de bienvenue

9h45 : Laurent LE BON (Directeur du CPM) :

Chefs-d'oeuvre ?

Pause

10h30 : Pascal ORY (Paris 1) :

Vous avez dit chef-d'oeuvre ? Introduction à une histoire de la religion culturelle

11h15 : Jean-Marie PONTIER (Paris 1) :

Comment le droit public appréhende-t-il la notion de chef-d'oeuvre ?

14h30 : Patrizia LOMBARDO (Université de Genève) :

Oeuvres, empathie et imagination

15h00 : Didier FRANCFORT (Université de Nancy 2) :

Les infortunes d'un genre futile. Qualification et déqualification des chefs-d'oeuvre de l'opérette

15h30 : André ROUILLÉ (Paris 8, paris-art.com) :

Le crépuscule des chefs-d'oeuvre

Pause

16h15 : Olivier GOETZ (UPV-M, 2L2S) :

Le « petit come-back » du chef-d'oeuvre

16h45 : Laurent JOUBERT (ENBA Nancy) :

Condition d'apparition du chef-d'oeuvre au XXIe siècle. Pérennité, brouillage ou remise en jeu

dans le contexte de la globalisation

Vendredi 19 novembre :

9h00 : Accueil

9h15 : James DUNNETT (Documentation and Conservation of the Modern Movement, UK) :

The Everyday and the Sublime in the work of Erno Goldinger

9h45 : Thomas KIRCHNER (Johann Wolfgang Goethe-Universität, Francfort-sur-le-Main) :

La Tente de Darius, par Charles Le Brun, tableau programmatique de la peinture

Pause

10h30 : Andreas BEYER (Centre allemand d'histoire de l'art) :

Chefs-d'oeuvre et pièces préférées, le choix des artistes

11h00 : Joseph ABRAM (École nationale supérieure d'architecture de Nancy) :

Aux confins de la pensée structurelle / Kérez / Sanaa : la substance et le plancher

11h30 : Jean-Marc LEVERATTO & Fabrice MONTEBELLO (UPV-M, 2L2S) :

Les chefs-d'oeuvre au cinéma. Histoire et sociologie des palmarès cinématographiques

14h15 : Claire LAHUERTA (UPV-M, CREM) :

Parcours, scénographie, signalétique : l'art de naviguer à vue au coeur des chefs-d'oeuvre

14h45 : Josep ROVIRA (Escola Tècnica Superior d'Arquitectura de Barcelona, SP) :

Enric Miralles et Benedetta Tagliabue : le marché de Santa Caterina : l'amour et la mort même

Pause

15h45 : Jean-David DREYFUS (Paris Dauphine) :

Les soutiens publics au marché de l'art – subventions, achats, fiscalité…

16h00 : Fabrice THURIOT (CRDT Reims) :

Choix artistiques et attractivité des territoires

16h30 : Marylin MOLINET (2L2S) :

Art moderne et musées : les enjeux de la médiation (Allemagne, 1919 ; 1933)

Samedi 20 novembre

9h00 : Accueil

9h15 : Jean-Luc PIOTRAUT (UPV-M, ID2) :

La protection des chefs-d'oeuvre par le droit d'auteur

9h45 : Marie CORNU (Université de Poitiers-CNRS) :

Le chef-d'oevre et la protection du patrimoine culturel

10h15 : Jean-Luc PISSALOUX (Université de Bourgogne) :

Le chef-d'oeuvre architectural, le temps et le droit

10h45 : Henry KEAZOR (Université de Sarrebrück) :

Mieux que l'original ? Le chef-d'oeuvre falsifié

Pause

11h30 : Antonia BIRNBAUM (Paris 8) :

Trop de chefs, pas assez d'Indiens : quelques oeuvres insubordonnées : David Hammons, Francis Alÿs, Paul Thek

12h00 : Roland HUESCA (UPV-M, 2L2S) :

L'Après-midi d'un Faune, de Nijinski : héritage et postérité