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La philosophie au risque de la lecture (séminaire de B. Clément, Collège international de philosophie, en ligne)

La philosophie au risque de la lecture (séminaire de B. Clément, Collège international de philosophie, en ligne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Bruno Clément)

La philosophie au risque de la lecture

Séminaire de Bruno Clément, Collège international de philosophie

26 novembre 2020, 16h-18 h.

 

La séance portera sur la fin du Phèdre de Platon ainsi que sur la première page de La pharmacie de Platon de Jacques Derrida; probablement aussi sur la Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne de Charles Péguy (vous pouvez recevoir ces textes sur demande à bpe.clement@gmail.com)

Pour acccéder à cette séance du séminaire, activer le lien

https://us02web.zoom.us/j/87494432368

 

Programme général du séminaire:

La lecture que font les philosophes de ceux qui ont écrit avant eux est d’abord un élément essentiel de l’histoire de la philosophie qui n’est peut-être que la suite infinie d’interprétations des textes canoniques. Mais elle engage peut-être aussi son identité même, s’il est vrai, comme le disent quelques philosophes analytiques, que philosopher consiste pour ceux qui ne le sont pas, à proposer de textes ou d’auteurs déjà maintes fois commentés une lecture inédite.

Lecteurs nous-mêmes attentifs de quelques lectures plus ou moins rigoureusement théorisées, nous poserons par ce nouveau biais la vieille question de la spécificité d’un discours qui semble rétif à faire sur lui-même l’épreuve de théories de la lecture élaborées pour des discours fictionnels (lectures allégorique, structurale, sémiotique, psychanalytique, etc.) sans toujours préciser la méthode que nous suivons pour lire.

Le séminaire évoquera des expériences aussi différentes que celle qu’imagine Platon dans son Phèdre ; ou le rêve de deux livres que fait Descartes en 1619, longtemps avant d’écrire le Discours de la méthode ; il lira aussi quelques textes de Kant sur Milton ; de Nietzsche sur Pascal ; de Péguy sur Bergson ; de Valéry sur Nietzsche ou Descartes ; des commentaires par Heidegger de Trakl ou Hölderlin ; des extraits de Sartre sur Flaubert ou Genet ; de Foucault sur Roussel ou Blanchot ; de Deleuze sur Beckett ou Kafka ; etc.

Il s’agit en somme de revenir par un autre chemin au chantier ouvert il y a longtemps sur « l’écriture de la philosophie ». Qu’on scrute les figures qui l’informent ou la conditionnent (la prosopopée, l’hypotypose) ou qu’on cherche à dire son propre, on parle toujours de la manière dont la philosophie s’invente, se formule, se commente, se transmet, donnant lieu, sans fin, à d’autres lectures, soit à d’autres textes, à d’autres pensées.

La lecture, complexe tissu de voix entremêlées, est sans doute pour les philosophes l’un des moyens de contourner l’exigence, à laquelle il n’est jamais question de contrevenir, de l’univocité.