Collaborer à distance : enjeux et impacts des interfaces numériques dans les pratiques collaboratives synchrones

Dans les pratiques de travail actuelles, et en particulier dans les activités dites complexes, la collaboration à distance est devenue un enjeu technologique, managérial, écologique et organisationnel essentiel. Les organisations contemporaines mobilisent des métiers à spécialisation croissante, travaillent de plus en plus en réseaux géographiquement distribués et organisent leurs activités interdépendantes parallèlement, plutôt que séquentiellement comme par le passé. Certains domaines sont particulièrement exemplatifs de ces évolutions sociétales, tels la conception (design, architecture, etc.), la médecine (via les regroupements hospitaliers notamment), l’enseignement supérieur et la recherche (développement de l’e-learning, perspectives internationales de la recherche), etc.

Les activités collaboratives synchrones, c’est-à-dire prenant place dans des lieux différents mais au même moment, sont encore largement méconnues et souvent mal outillées. Celles-ci sont particulièrement complexes car elles nécessitent, de la part des collaborateurs, de mener à bien la tâche conjointement et dynamiquement, tout en assurant une synchronisation des contributions de chacun et en gérant parfois explicitement les processus communicationnels.

De nombreux dispositifs innovants voient cependant le jour, pour pallier les difficultés inhérentes à la distance. Interfaces multimodales (visioconférence), environnements virtuels (salles de réunions virtuelles avec avatars), connectivités permanentes (chat sur smartphones), salles de télécollaboration avancée sont autant de propositions technologiques tentant de répondre à ces défis de demain… Dans ces situations collaboratives médiées, pour que les connaissances et les compétences de chacun s’articulent, il est nécessaire que les acteurs se coordonnent correctement par l’intermédiaire de canaux technologiques de communication adéquats. 

Le développement pertinent de ces environnements et outils est donc conditionné par une compréhension fine des processus collaboratifs par les communautés de chercheurs en sciences humaines.  Ce sixième numéro d’Interfaces Numériques propose d’envisager ces processus, d’essayer de comprendre les particularités communicationnelles tenant aux interactions collaboratives synchrones à distance et d’identifier les enjeux essentiels des nouveaux modes de collaboration qui les rendent possibles aujourd’hui.

Quels problèmes d’usage engendre la conception de ces nouvelles interfaces ? Quels sont les défis à relever par ces dispositifs de la communication à distance du futur ? Quels sont leurs avantages, leurs inconvénients pour l’usager ? Est-il possible de collaborer efficacement à l’aide de ces dispositifs ? Par quel biais ? Quels sont les enjeux humains, au-delà ou en deçà des enjeux productifs ? Comment les usagers et les modes de travail s’adaptent-t-ils à ces dispositifs ? Quels sont les contraintes et les impératifs propres aux différentes activités ciblées par ces nouvelles formes de communication ? La communication à distance du futur permettra-t-elle de rencontrer les attentes des usagers et de leurs pratiques professionnelles?

Cet appel à communication invite les spécialistes de toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, ainsi que les usagers spécialisés, à se pencher sur ces questions et à porter un regard critique sur les technologies de la communication à distance. Nous encourageons les doctorants et jeunes docteurs à se joindre au projet. Nous espérons recueillir les témoignages directs des professionnels quant à leur expérience concrète d’usage de ces dispositifs, leurs perspectives d’avenir et leurs attentes futures. Ces témoignages pourront s’effectuer sous forme d’entretien. Nous ne prendrons pas en considération les propositions touchant à l’usage des outils de la communication à distance dans les activités de la vie quotidienne ; le volume focalisera son attention sur les pratiques médiées de travail, de recherche et de conception.

O r g a n i s a t i o n   s c i e n t i f i q u e

La réponse à cet appel se fait sous forme d’une proposition livrée en fichier attaché (nom du fichier au nom de l’auteur) au format rtf, doc, odt ou pdf, composée de 2 parties :

• un résumé de la communication de 4000 signes maximum, espaces non compris,
• une courte biographie du/des auteur(s), incluant titres scientifiques, le terrain de recherche, le positionnement scientifique (la discipline dans laquelle le chercheur se situe), la section de rattachement.

La proposition est envoyée avant le 1^er novembre 2012 par courrier électronique à Stéphane Safin et Valérie Angenot:

stephane.safin@ulg.ac.be, valerie.angenot@ulg.ac.be

La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par mail.

Calendrier :

• 1^er novembre 2012 : date limite d’envoi des propositions
• 3 décembre 2012 : avis aux auteurs du statut des propositions
• 1^er mai 2013 : remise des articles
• 2  mai au 14 mai : zone tampon pour les imprévus, date limite de remise des articles
• du 15 mai au 15 juillet 2013 : expertise en double aveugle et navette avec les auteurs
• 15 juillet 2013 : retour des épreuves aux auteurs
• 1^er octobre 2013 : remise des articles définitifs aux éditeurs
• 25 novembre 2013 : sortie prévisionnelle du numéro 6 d’Interfaces Numériques

Modalités de sélection :

Un premier comité de rédaction composé des collaborateurs pluridisciplinaires du projet ARC Common de l’ULg se réunira pour la sélection des résumés et donnera sa réponse au plus tard le lundi 3 décembre 2012.

L’article complet écrit en français ou en anglais et mis en page selon la feuille de style qui accompagnera la réponse du comité (maximum 25000 signes espaces compris) devra être envoyé par les auteurs en deux versions : l’une entièrement anonyme, l’autre normale, par courrier électronique avant le mercredi 1^er mai 2013.

Un second comité international de rédaction organisera une lecture en double aveugle et enverra ses recommandations aux auteurs au plus tard le lundi 15 juillet 2013.

Le texte définitif devra être renvoyé avant le mardi 1^er octobre 2013.

Les articles qui ne respecteront pas les échéances et les recommandations ne pourront malheureusement pas être pris en compte.

Pour toute question, contacter Stéphane Safin et Valérie Angenot: stephane.safin@ulg.ac.be, valerie.angenot@ulg.ac.be

• Interfaces Numériques est une revue scientifique publiée chez Hermès-Lavoisier sous la direction de Benoît Drouillat et Nicole Pignier.

• Présentation de la revue : http://www.revuesonline.com/portail/