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Clowns (revue Les Cahiers de l'idiotie)

Clowns (revue Les Cahiers de l'idiotie)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : florence vinit)

Les Cahiers de l'idiotie (En ligne):

CLOWNS

(Sous la direction de Florence Vinit)

Problématique

S'il est un archétype universel, présentdans toutes les cultures à travers la figure du bouffon, du nomade ouencore du trisckster, le clown est particulièrement présent dans lepaysage médiatique contemporain. Il sort du cirque pour investird'autres lieux du social, par exemple celui de l'hôpital (le clownthérapeutique visitant les enfants malades est une profession en pleineémergence transformant de l'intérieur le métier et la pratiqueclownesque) ou encore celui de l'entreprise (“les clowns analystes”interviennent lors de colloques en faisant apparaître le contrepoint dudiscours officiel). Pour autant, au delà de l'image populaire, onsous-estime souvent son intérêt autant que sa complexité artistique

Au delà de cette méconnaissance sociale,faire du clown un objet de pensée n'est pas chose aisée. Tout d'abordparce qu'il est généralement associé à un divertissement léger, anodinet populaire, qui l'éloigne d'emblée de la réflexion académique. Lepitre manquerait décidément du sérieux exigé par la pensée véritable.

Impensable le clown l'estégalement dans sa pratique même. Parce qu'il est un art corporeldépendant entièrement de la présence de l'autre, de la conversationémotive ayant lieu avec le public, il constitue un des arts les plusdépouillés, l'essentiel du travail clownesque constituant en uneouverture physique et affective à la rencontre. Cet art de l'instantest donc très différent de la réflexivité et de l'interprétationexigées au théâtre.

Enfin, le clown résiste à lapensée parce qu'il refuse la logique, échappe à la fixité du rôle ou del'évidence, cultive l'ambiguïté et contourne la règle. En se donnantpour fonction d'échapper à toute catégorisation, le clown ne répondjamais à ce qu'on attend de lui, vit dans l'imprévu et secoue tout cequi s'enkyste ou s'engourdit. Il est ainsi un révélateur, faisantapparaître les fissures et zones d'ombres au coeur des structures lesplus lisses et les plus établies. S'il est associé au rire, il s'agiradonc d'un rire qui libère des contraintes et du besoin d'ordre, autantdans l'espace du corps que dans celui du social.

Pourtant si le clown joue, c'est avec lesérieux d'un engagement émotif et d'une intensité sans égale. Aurait-ildès lors quelque chose à dire sur notre capacité à être vivant, “audelà de l'adaptation toujours marqués de soumission, à notreenvironnement” (Winnicott) ?

Cet être fondamentalement libre etengagé, profond et léger traduirait une posture existentielleparticulière: celle du funambule en équilibre entre les contraires. Lapensée peut-elle accepter de marcher avec lui en renonçant à l'espoirde le cerner?

Pour autant il ne s'agira pas de fairedu clown quelque chose d'utile, mais plutôt de se demander, s'il n'estpas porteur, pour notre temps comme pour notre condition humaine, d'unesingulière forme d'utopie?

Calendrier :

  • 15 mai 2009 : Date finale d'envoi de l'article

15 mai-juin 2009 : Travail d'édition et éventuel renvoi aux auteurs

Octobre 2009 : Lancement de la revue

CLOWNS

(edited by Florence Vinit)

Theme

If there is but one universal archetype,present in all cultures through figures of buffoons, nomads, ortricksters, it is that of the clown. The clown is indeed most prominentin the contemporary media landscape. It has escaped the circus in orderto invest other social spaces, including hospitals (therapeutic clownswho visit sick patients constitute an emerging profession thattransforms the practice of clowning from the inside) and corporations(“clown analysts” who intervene during conferences for example revealcounterpoints to official discourses). Nevertheless, beyond the popularimage of the clown, we often underestimate the clown's value andartistic complexity.

Given this generalised lack ofunderstanding of the figure of the clown, it is difficult to treat theclown as an object of thought. Since the clown is usually associatedwith light and harmless popular entertainment, it is usually excludedfrom academic reflection. The fool appears to lack the seriousness thatis required for real thought.

But the clown is also “unthinkable” inits very practice. As a bodily art that entirely depends upon thepresence of others, the act of clowning grounds itself in an emotionaldialogue with the audience. And since clowning is one of the pared-downarts, the essence of the work of clowning consists in a physical andmental opening which takes place in interpersonal encounters. This artof the present moment is thus very different in its nature from thereflection and interpretation required by the theatre.

The figure of the clown further resiststhought because it rejects logic, escapes the fixity of roles,cultivates ambiguity, and circumvents all rules. As the clown'sfunction is to refuse categorization, the clown never does what weexpect. The clown rather lives in the unexpected, shaking awayeverything that would either crystallise or numb his figure.

The clown is thus a revealing agent,showing the cracks and shadows at the heart of smoother and moreestablished structures. If the clown is associated with laughter, thenit is a laugh that releases constraints and the need for order, bothwithin the body and in the social sphere.

Yet if the clown plays, it does so withthe seriousness of an unmatched emotional commitment and intensity.Could this figure therefore shed some light on our capacity to bealive, "beyond the adaptation always marked by submission to ourenvironment" (Playing and Reality, Winnicott)?

This being, who is fundamentally freeand committed, simultaneously deep and light, reflects a particularexistential posture: a tightrope balance between opposites. Can ourthought accept to walk with the clown and to drop the hope ofcircumscribing his figure?

The question is not turn the clown intoa figure of agency, but rather to ask whether the clown may not be thebearer of a singular form of utopia, one that responds both to ourepoch and to our human condition.

Calendar:

  • 15 May 2009: Final date of dispatch of the article

15 May-June 2009: Editing, including, as the case may be, author's corrections

October 2009: launch of the journal


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    • o ELIADE M. (1989)

Le mythe de l'éternel retour, Paris, Gallimard.

    • o JOLIVET M.-J. (1997) « La créolisation en Guyane. Un paradigme pour une anthropologie de la modernité » dans

Cahiers d'Etudes Africaines 37(4), pp. 813-838;

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