Claudio Gamba, Annick Lemoine, Jean-Miguel Pire (dir.) Argan et Chastel. L'historien de l'art, savant et politique

Référence bibliographique : Claudio Gamba, Annick Lemoine, Jean-Miguel Pire (dir.) ARGAN ET CHASTEL. L'HISTORIEN DE L'ART, SAVANT ET POLITIQUE, Mare et Martin, 2014. EAN13 : 9791092054262.

Le savant peut-il s’engager en politique ?

La question serait plutôt aujourd’hui de savoir comment il peut s’en abstenir. Dans un monde où l’information domine largement la connaissance, quand tout est vécu « en temps réel », le savoir et la culture paraissent superflus. Les savants sont désormais parmi les seuls à pouvoir en défendre la nécessité. Cet ouvrage montre comment, au XXe siècle, en France et en Italie, plusieurs historiens de l’art sont descendus dans l’arène publique pour soutenir l’importance de la création artistique et du patrimoine. Grâce à des figures comme Chastel, Malraux, Picon, Ragghianti, Zeri, Girard, Spadolini, des objets jugés « inutiles » ont pu être été hissés à la pointe du débat démocratique.

Du combat de Chastel pour le quartier des Halles, aux théories esthético-politiques de Malraux, de l’usage culturel de la télévision italienne, à l’élection du premier historien de l’art à la Mairie de Rome – Giulio Carlo Argan –, le livre dresse un portrait inédit de la politique culturelle européenne. Loin d’apparaître comme un supplément d’âme, la culture artistique y est considérée comme l’une des conditions de la pensée, éclairant la compréhension sensible du monde, la conscience critique et, en définitive, l’exercice de la citoyenneté.

Aujourd’hui en quête d’un nouveau souffle, notre politique culturelle peut certainement s’inspirer du combat mené par ces savants voués à la culture. L’importance actuelle accordée à l'éducation artistique et culturelle peut notamment trouver ici une puissante source d’inspiration.

Ce volume rassemble les communications du colloque organisé à l’Académie de France et à l’Accademia Nazionale dei Lincei les 16 et 17 mars 2012 à Rome, sous le Haut Patronage du Président de la République italienne, avec le soutien de l’Institut national de l’histoire de l’art, de l’Ecole pratique des hautes études et du Comité national pour les célébrations du centenaire de Giulio Carlo Argan.

Points forts

Caractère très actuel de cette problématique à l’heure où l'éducation artistique et culturelle apparaît comme une priorité politique mais où sa définition comme son histoire demeurent méconnues ou incertaines.

Occasion d’interroger la place de l’historien de l’art et celle de tout homme de culture dans le débat publique, en tant que défenseurs de l’art et de la culture artistique comme éléments essentiels de la conscience démocratique.

En écho avec la pensée de Max Weber, portrait inédit de la figure du savant-politique dans le champ culturel, avec un éclairage neuf sur des personnalités majeures comme Chastel, Malraux, Picon, Girard, Argan, Spadolini, Zeri, Ragghianti, etc.