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Journée d'étude : ClaudeFauchet : de l'étude du droit à l'écriture de l'Histoire, de Paris à Orléans
Université d'Orléans, 1eravril 2011
Né à Paris, où il effectueses études générales, Claude Fauchet reçoit sa licence de droit civil à Orléans.Ce choix de l'université d'Orléans n'est pas anodin, et oriente de façon décisivenon seulement la conception du droit et la vision de l'État de Fauchet, maisaussi sa méthode d'« antiquaire », son écriture de l'histoire et,peut-être, jusqu'à sa perception de l'histoire littéraire.
Un certain nombre dedocuments des archives départementales du Loiret témoignent du passage deClaude Fauchet à Orléans et rendent visible le réseau de professeursprestigieux dont il a pu bénéficier (les notes des cours assurés par Anne duBourg ont ainsi été conservées). Fort d'une abondante productionintellectuelle, ce milieu de la magistrature orléanaise n'est pas épargné parles luttes d'influence. Quelle place Claude Fauchet occupe-t-il exactement au coeurde ces conflits ?
La journée d'étude permettrade revenir sur l'ancrage précis de Claude Fauchet dans ce milieu juridique orléanais,et d'évaluer l'influence de ces années de formation sur son oeuvre (juridique ethistorique) à venir. Quatre axes peuvent être développés :
- Choix de l'université d'Orléans. Comment comprendre la décision prise par Fauchetde quitter Paris pour étudier le droit à Orléans ? En quoi peut-on y voirun « choix de carrière » fort ? Quel « sens du service de l'État »trahit-il exactement ? L'université d'Orléans joue en effet un rôlecentral dans l'affermissement du pouvoir monarchique dans les années 1550 ;y achever ses études relève d'un engagement fort envers l'État tout enmanifestant la volonté d'une promotion sociale rapide. On distinguera ainsi lechoix « traditionaliste » de Fauchet de celui d'Etienne Pasquier, quiprivilégie l'approche novatrice du milieu universitaire juridique toulousain.
- Formation juridique. Quelle influence a-t-elle sur la théorie et lapratique de l'histoire de Fauchet ? En quoi nourrit-elle sa méthodologiehistorique ? Fauchet est en effet à la fois « juge » et « historien ».On s'interrogera par exemple sur la définition que donne Claude Fauchet desnotions de « preuve » ou de « vérité historique », sur lestatut exact qu'il donne au « témoignage », et sur la manière aveclaquelle il entend précisément confronter différents témoignages. On pourraaussi s'intéresser au « style juridique » de Fauchet, fondé sur lasimplicité, sur le seul travail de la « jointure », etc… Sans douteserait-il enfin souhaitable d'établir une liste précise et exhaustive de tousles documents qui concernent de près ces années de formation de Fauchet auxArchives du Loiret.
- Milieu robin et ordre social. À Orléans, Claude Fauchet se trouve au contact d'unréseau intellectuel robin particulièrement actif ; ses échanges éruditssont importants, et ne cesseront pas de l'être tout au long de sa carrière.Quels contacts noue-t-il ? Quels en sont les enjeux intellectuels,politiques et humains ? Sont-ils durables et pourquoi ? Dans sonhistoire des institutions monarchiques, Fauchet manifeste le désir de remonteraux origines, de lutter contre ce qu'il perçoit comme une corruption sociale etpolitique.
- Histoire littéraire et culture juridique. Juriste et historien, Claude Fauchet est aussi l'« antiquaire »passionné de la poésie française. En quoi sa culture juridique est-elleperceptible dans le Recueil de la langue et poésie françoise, ryme et romans(1581) ? Quels liens établir entre le discours (ou l'imaginaire) du droitet l'histoire littéraire ? La question mérite d'être posée, dans la mesureoù l'oeuvre de Fauchet n'est pas la seule à illustrer, à la fin du siècle, cerapprochement possible entre droit et « théorie » poétique : Lesrecherches de la France d'Étienne Pasquier (avocat au parlement de Paris,puis avocat-général du roi à la Chambre des comptes) ou L'art poétiquede Jean Vauquelin de la Fresnaye (avocat du roi au baillage de Caen, puislieutenant général dans cette même ville) peuvent assurément l'attester.
Les propositions decommunication sont à adresser à Nicolas LOMBART (Université d'Orléans –ANR Juslittera) ou Arnaud COULOMBEL (Université de Chicago, antenne deParis) aux adresses électroniques suivantes :
ou
avant le 15 octobre 2010
Sous réserve d'acceptationpar le comité de lecture de la revue, les articles seront publiés dans les Cahiersde Recherches Médiévales et Humanistes courant 2012.